Les écrits anciens regorgent d'appellations différentes, j'en ai personnellement retracé 16, pour notre communauté, YAMACHICHE devenant une 17e appellation.
1- Amachiche | 7- Yabamachiche | 13- Oumachiche |
2- Mashis | 8- Ouabmachis | 14- Ouamachiche |
3- Machiche | 9- Ouabmakis | 15- Ouabmachiche |
4- Hyamachiche | 10- Ouamatchis | 16- Ouabamachiche |
5- Tyamachiche | 11- Wabmachis | |
6- Yabmachiche | 12- Ogmachiche |
Rappelons-nous que cette appellation est tirée d'une langue non écrite ŕ une époque oů les conquérants et colonisateurs avaient d'autres soucis que celui de l'exactitude orthographique.
Mrg. Napoléon Caron, le premier de nos 4 historiens ŕ avoir écrit sur l'histoire d'Yamachiche, cite deux missionnaires:
Les Abénakis, selon Henri Vassal, appelaient l'endroit WOMBOMKANHIK, ce qui veut dire sable blanc.
DE YAMACHICHE OU D'YAMACHICHE ?
Lorsque l'historien J.-Alide Pellerin termina son volume sur l'histoire d'Yamachiche, une polémique non agressive existait entre les tenants du "De Yamachiche" et ceux du "d'Yamachiche".
J.-Alide Pellerin était historien et, homme affable en tout temps, il titra son oeuvre "Yamachiche et son histoire" afin de ne pas froisser les tenants du "De Yamachiche" et les tenants du "d'Yamachiche".
Pourtant, il avait en mai 1978 fortement penché en faveur du "d'Yamachiche", en l'employant abondamment dans le texte expliquant la signification des armoiries d'Yamachiche et en l'insérant dans le listel (la banderole) du haut: "Sainte-Anne d'Yamachiche".
En ce qui concerne les deux conseils municipaux, ils firent appel ŕ deux sommités régionales avant de prendre leur décision:
Monsieur Normand Maillet de l'Office de la langue française écrivait aux conseils municipaux en date du 2 avril 1980:
Selon les grammaires et ouvrages consultés, la rčgle serait: l'élision n'a pas lieu devant un chiffre ou un numéro tels: huit, onzičme etc. ni devant des noms propres tels que Yémen, Yucutan etc. Yamachiche suivrait donc cette rčgle et il faudrait dire et écrire ville de Yamachiche"...
Mais les membres du conseil municipal demeuraient perplexes et me demandčrent, comme secrétaire-trésorier, de poursuivre les recherches.
Monsieur le linguiste André Bougaďeff de l'Université du Québec ŕ Trois-Rivičres écrivait aux conseils municipaux en date du 4 juin 1980:
"Tout se passe comme si Y en tęte de mot était précédé d'un H dit aspiré: on ne fait ni la liaison, ni l'élision, sauf pour yéble, yeuse, yeux, ypérite" (J.P. Colin,.Dictionnaire des difficultés du français, Colin, 1979). D'oů le fait qu'on écrive "un peu de yaourt, une course de yacht, un coup de yatagan, etc." et par analogie "village de Yamachiche".
Si l'on trouve assez souvent "village d'Yamachiche", cela est probablement dű ŕ l'influence de l'oral sur l'écrit. Quand on parle, on élide fréquemment le de en d' et j'ai effectivement entendu des "ville d'Yamachiche" ou bien "donne-lui un peu d'yaourt".
Il reste toutefois que ce petit problčme relčve de la langue écrite et non parlée. Donc nous devons nous soumettre humblement ( ... ) aux rčgles de la langue écrite qui disent que le Y joue graphiquement le rôle d'une consonne (ou d'une voyelle précédée d'un H aspiré) et que l'on doit écrire
"village de Yamachiche". Cela ne vous empęchera pas de prononcer "village d'Yamachiche"...
Malgré ces avis, les conseils municipaux tranchčrent pour "d'Yamachiche" le 16 juin 1980 pour les raisons suivantes:
Considérant le fait que les plus grands écrivains qui ont traité de notre Histoire ou qui ont référé ŕ nous ont toujours écrit d'Yamachiche;
Par ces motifs,
Que désormais, pour toute correspondance indiquant notre Corporation Municipale, soit utilisé le vocable "d'Yamachiche"...
C'est ainsi que les deux tendances se perpétuent, ŕ titre d'exemple, les administrateurs de la Caisse Populaire optčrent plutôt pour le "De Yamachiche".
Finalement, le conseil municipal a demandé ŕ Monsieur Bougaďeff si l'on devait prononcer Yamachiche ou Iamachiche. En d'autres termes, doit-on prononcer d'Yamachiche en insistant sur le Ya ou en insistant uniquement sur le I. Monsieur Bougaďeff nous demande de l'excuser d'employer des termes techniques en répondant qu'il faut faire une synérčse, soit une sorte de fusion du y et du a et donc prononcer Yamachiche. Il faut éviter de faire une diérčse c'est-ŕ-dire qu'il ne faut pas prononcer I et plus tard amachiche.
Le gentilé est Yamachichois, Yamachichoise.
En octobre 1980, la Commission de Toponymie du Québec décidait de publier un répertoire de gentilés du Québec. Yamachichois (Yamachichoise) étant bien connu, déjŕ utilisé et bien écrit, les conseils municipaux décidaient, le 15 septembre 1980, d'officialiser le nom de Yamachichois (Yamachichoise).
Il y avait également une coutume en Mauricie de donner un surnom aux résidants des diverses communautés.
Il s'agit d'une tradition orale qui s'est estompée ces derničres années:
Yamachiche | les Magouas |
Saint-Sévčre | les Cass (comme dans casquettes) |
Saint-Léon-Le-Grand | les Springs |
Les 2 Maskinongé | les barbottes |
Saint-Alexis-des-Monts | les guerlots |
Saint-Barnabé | les chaussons |
Sainte-Angčle-de-Prémont | les chrétiens |
Saint-Paulin | les mangeux de mélasse |
Saint-Justin | les siffleux de terre jaune |
Saint-Élie-de-Caxton | les tireux de roche |
Saint-Étienne-des-Grčs | les sauterelles |
Paul Desaulniers
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