Le 12 octobre 1976 le conseil municipal décrétait:
Port-Royal |
Le premier Pellerin à s'établir en Nouvelle-France sera Étienne (1ère génération) il est né en 1646 et aurait fait la grande traversée vers 1676 pour s'établir à Port-Royal où résidera sa famille pendant près d'un siècle soit jusqu'à la déportation des Acadiens en 1755.
C'est du fils de cet Étienne que sera issue la branche d'Yamachiche puisque Jean-Baptiste (2e génération) est le père de ce Pierre (3e génération) qui est déporté en 1755 avec toute sa famille vers le Massachussets aux environs de Boston où, à force de travail et d'énergie, il parvient à louer un petit bateau pour le conduire à Yamachiche où il s'établira vers 1767.
Ses 4 fils s'établirent définitivement à Yamachiche alors que le papa retourne à Port-Royal en 1772 où il meurt en 1780.
Yamachiche |
La famille de Pierre Pellerin n'a pas le premier choix, on le devine, et c'est au nord des terres cultivées, dans un secteur qu'on appellera fort judicieusement la Petite Acadie, à 2 milles du Lac Saint-Pierre, que sa famille repart à zéro.
Il y aura ainsi 39 familles acadiennes qui s'établiront à Yamachiche entre 1762 et 1770 (une seule famille Pellerin).
Les 4 frères (4e génération) sont à l'origine des Pellerin de notre région car, disons-nous le bien en généalogie, lorsque 2 personnes d'une même région portent le même nom de famille (c'est ce que l'on appelle en généalogie le patronyme), il y a un indice très sérieux qu'ils ont le même ancêtre et je ne parle pas d'Adam et Éve...
Ces 4 frères de cette 4e génération étaient:
Les personnalités politiques |
Plusieurs Pellerin se sont distingués à titre d'élu municipal à Yamachiche et 3 d'entre eux auront occupé la mairie: Napoléon, Émile et Florémond.
À la Paroisse
François | de 1877 à 1880 | |
Raphaël | de 1895 à 1898 | c'est le père de Wilfrid et le grand-père d'Émile de Donat et de J.-Armand, il est également mon arrière grand-père |
Alphonse | de 1913 à 1916 | |
Joseph | de 1916 à 1921 | |
Philias | de 1950 à 1956 | |
Florémond | de 1953 à 1959 | il devient maire de 1959 à 1961 |
Au Village
Napoléon de | 1899 à 1901 | (c'est le père du lieutenant colonel Raoul) il devient maire de 1901 à 1905 revient à la mairie de 1908 à 1909 |
Wilfrid | de 1922 à 1924 puis de 1929 à 1933 |
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Omer | de 1925 à 1933 Puis de 1937 à 1949 |
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Émile | de 1951 à 1957 | il devient maire de 1957 à 1961 |
de 1963 à 1964 | (c'est le fils de l'ancien conseiller Wilfrid) | |
Léopold ) | de 1959 à 1961 | (il est le père d'André dont nous parlerons au chapitre Le Martin Pêcheur |
Irénée | de 1969 à 1972 | |
Gisèle | de 1981 à 1982 | 1ère femme élue conseillère à la municipalité. Elle est la bru de l'ancien conseiller Wilfrid |
Jacques | de 1982 à 1985 | (c'est le fils de l'ancien conseiller Irénée et l'actuel chef pompier) |
Denis | de 1985 au 7 mars 1988 | soit jusqu'à la 1ère élection de la municipalité regroupée. |
Il est le fils de | Maurice dont nous parlerons au chapitre Les Autobus Pellerin | |
La municipalité regroupée
Claude | de 1991 à 1993 | (c'est le fils de Florémond, l'ancien maire de la Paroisse) |
Tout comme sa belle-mère Gisèle (Prince), Carmen Girardin aura également été élue municipale de 1989 à 1991. Elles étaient toutes deux mariées au père (Donat) Pellerin et au fils (Claude) Pellerin (à ne pas confondre avec le conseiller Claude, fils de Florémond).
Les Autobus Pellerin |
Le 6 août 1959, Maurice Pellerin (1927-1988) signe un contrat comme transporteur scolaire qui allait changer la vie de sa famille.
En acceptant ce premier contrat (qui n'était alors que pour le transport des élèves des Petites-Terres et de la partie Est de la route 138) au couvent et au collège d'Yamachiche, il ne devait pas se douter que ses fils et ceux de ses frères d'Yamachiche seraient encore dans le transport scolaire 40 ans plus tard.
Il y avait auparavant à Yamachiche une ou deux écoles par rang, soit une douzaine d'écoles pour desservir une population de 2500 personnes.
Le tout premier contrat de Maurice Pellerin fut donc la conséquence directe de la décision de la commission scolaire d'Yamachiche de fermer 5 de ses écoles afin que les enfants puissent poursuivre leurs études au couvent et au collège d'Yamachiche.
Un seul véhicule, de marque Mercedez Diésel, un minibus d'une capacité de 20 sièges, suffisait à la tâche.
Notre région ne comprenait alors que 5 transporteurs scolaires.
Trois ans plus tard, en 1962, la commission scolaire locale ferma toutes ses écoles de rang et le terrible jeu des soumissions débutait: La petite entreprise de Maurice Pellerin obtenait alors 4 contrats au prix total de 12 400$ par année pour une période de cinq ans.
Il ne pouvait plus rester petit: il achète donc 4 autobus d'une capacité de 72 passagers chacun au montant de 7488$ pour chacun de ces véhicules de marque International.
1962, c'était l'époque des chauffeurs à 15$ la semaine et de l'essence à 28¢ le gallon...
Le jeu des soumissions était terrible: il n'y avait alors que deux transporteurs et la Commission scolaire ne faisait qu'un seul paiement par année de travail, un paiement en juillet, fin juillet...
Ce n'était pas la paie aux 15 jours et, vous le devinez, Maurice Pellerin ne pouvait survivre qu'en dénichant un autre emploi et en espérant que le transport scolaire lui offre des jours meilleurs.
Il fallait donc que les transporteurs scolaires s'unissent pour contrer la Commission scolaire et ce fut Claude Hébert qui incita Maurice Pellerin à se rendre à Chambly, en compagnie de quelques transporteurs, pour la soi-disant création d'une association de transporteurs écoliers.
Nous sommes alors en 1964, Messieurs Hébert et Bourcier constatent vite l'intérêt de Maurice Pellerin pour l'ATEQ et le voici d'office, président des secteurs Mauricie et Vieilles Forges avec un seul objectif en tête: convaincre les contracteurs d'adhérer à l'ATEQ.
De La Tuque à Sainte-Anne-de-la-Pérade, voilà Maurice Pellerin faisant du porte à porte, convoquant rencontres par-dessus rencontres et convaincant finalement 92% des contracteurs à signer leur adhésion.
Il y eut alors 10 ans de luttes, de négociations et toujours, l'incertitude de pouvoir survivre...car le jeu des soumissions ne pardonnait aucune erreur.
Ces fameuses enveloppes cachetées apportaient beaucoup de stress et n'incitaient pas les transporteurs aux plus grands élans fraternels.
Mais le temps eut finalement raison des fonctionnaires les plus coriaces de la Commission scolaire et 1974 marqua enfin la dernière ouverture de soumissions pour l'obtention de contrats scolaires.
Finie l'insécurité, finie la planification à court terme, finies les luttes fratricides entre transporteurs.
Après l'obtention de deux contrats à Trois-Rivières en 1975, Autobus Pellerin peut enfin faire sa place au soleil en revendant ces deux mêmes contrats en 1977 afin d'acheter les droits de l'autre transporteur local. Seul transporteur, il assuma alors les 8 contrats de la commission scolaire à Yamachiche et incorpore son entreprise en juillet 1977.
En 1981, l'ATEQ nomme Maurice Pellerin gouverneur de l'Association, la plus haute distinction que cet organisme pourra donner à cet important pionnier du Transport scolaire du Québec.
Depuis 1983, Autobus Pellerin Inc. est présidé par son fils Denis qui s'oriente vers une clientèle plus diversifiée puisque la Commission des Transports du Québec lui accordait un précieux permis de voyages nolisés en avril 1987.
Denis vendra cette partie de l'entreprise en 1996 et reviendra à ses premières amours: le transport scolaire pour les enfants d'Yamachiche et l'élevage des moutons...comme son père l'avait fait avant lui.
Maurice Pellerin a même été proclamé le meilleur éleveur de moutons Suffolk du Québec en 1968.
Denis a établi une grande première à l'Exposition agricole 1999 de Québec en emportant le premier prix pour une brebis et le premier prix pour un bélier dans la catégorie interrace d'un an, avec deux moutons de race...Suffolk. Pour mériter cet honneur, le bélier et la brebis ont d'abord dû vaincre tous les autres Suffolks. Par la suite, lors de la grande finale, ils se sont mesurés aux champions de 5 autres races.
Mais Denis devra surveiller sa jeune fille Gabrielle qui, en possédant quelques moutons, devient la 4e génération de cette belle famille à posséder sa bergerie (Gabrielle, son père Denis, son grand-père Maurice et son arrière grand-père Philias).
Maurice Pellerin était un fonceur, un homme fier, que les jeunes et moins jeunes prenaient plaisir à fréquenter. Il a relevé l'Exposition Agricole de Saint-Barnabé-Nord en 1979, perpétuant ainsi l'implication de son père Philias Pellerin et de son grand-père maternel Hormidas Garceau commencée il y a plus d'un demi-siècle.
C'est à Maurice Pellerin que la communauté d'Yamachiche doit la création du Parc Marguerite-Bourgeoys, la restauration des croix de chemins et la mise sur pied du comité d'embellissement.
C'est Maurice Pellerin qui a initié le secteur domiciliaire "Place Pellerin" en offrant aux gens de se construire dans un milieu plus rustique, sur de plus grands terrains qu'au village.
Petite anecdote sur le couple Thérèse et Maurice Pellerin, ils se sont rencontrés sur le parvis de l'église puisqu'ils ont été baptisés le même jour. La famille Bellemare montait les marches alors que la famille Pellerin quittait l'église paroissiale.
Thérèse s'est aussi impliquée dans le transport scolaire en conduisant son autobus pendant 16 ans. Aujourd'hui encore, c'est elle qui se rend, tous les jeudis après-midi, mettre de l'ordre dans le bureau de Denis où le café du matin, après le retour des autobus scolaires, est un moment privilégié pour les chauffeurs d'échanger sur la vie en général, celle de leur communauté en particulier, et bien sûr, sur la façon de régler les petits problèmes de la journée. Pas étonnant qu'après 40 ans, Autobus Pellerin ait ainsi gardé la confiance absolue de tous les parents...et de la Commission scolaire.
Un historien |
L'année où je suis devenu secrétaire-trésorier en titre en 1978, la communauté d'Yamachiche recevait un trésor inestimable que j'utilise à chaque semaine: Yamachiche et son histoire, un recueil de près de 800 pages qui relate l'histoire d'Yamachiche en faisant le point, 75 ans après Monseigneur Napoléon Caron, Raphaël Bellemare et François-Sévère Desaulniers, sur tous les aspects de l'histoire de notre communauté.
Véritable historien dans l'âme, J. Alide Pellerin avait d'abord conçu et fait adopter les armoiries d'Yamachiche que tous reconnaissent aujourd'hui et qui sont devenues le symbole de la municipalité d'Yamachiche.
La communauté d'Yamachiche a associé son équipement culturel le plus prestigieux à J.-Alide Pellerin en désignant la nouvelle bibliothèque, le soir de l'inauguration du 28 mai 1997, du nom de cet historien.
C'est avec ses dernières énergies que J.-Alide Pellerin s'est consacré à écrire Yamachiche et son histoire, qui fait le pont avec les 3 historiens/généalogistes qui ont précédemment écrit l'histoire d'Yamachiche et qui fait le point sur la période qu'il a mieux connue, soit jusqu'en 1978.
Ce sont ses études au Collège Sainte-Anne d'Yamachiche, son goût du passé, son sentiment religieux et patriotique, le lien du sang, de la parenté et de l'amitié qui amenèrent J.-Alide Pellerin ainsi que son épouse et fidèle collaboratrice, Laurette Ferron-Pellerin, à entreprendre dès 1973 la rédaction de près de 800 pages de textes, cartographies et photographies publiées aux prestigieuses Éditions du Bien Public.
Je garde de cet homme le souvenir d'un passionné qui, malgré les handicaps d'un tremblement convulsif, partageait avec son épouse et mon père, le secrétaire-trésorier J.-Armand Pellerin, les trouvailles puisées dans les vieux procès-verbaux et registres des 2 municipalités du temps, trésors que Madame Laurette transcrivait patiemment, le photocopieur n'étant pas disponible à cette époque.
Monsieur Pellerin avait confié à maintes reprises à son épouse qu'il faudrait compter 50 ans après son décès avant que son oeuvre puisse vraiment être appréciée.
La communauté d'Yamachiche a devancé son échéancier car on retrouve à la bibliothèque une sculpture, inspirée du Mont Rushmore, (vous connaissez sans doute ce rocher où figurent les présidents américains, Washington, Jefferson, Lincoln et Th. Roosevelt). Nos 4 historiens/généalogistes ainsi réunis offrent leur oeuvre aux abonnés et visiteurs de la bibliothèque, comme il nous arrive fréquemment de le faire à l'hôtel de ville.
Par ces sculptures, par ces reproductions des oeuvres, nous éliminons l'hypothèse de leur perte définitive et comptons que les générations futures sauront également perpétuer cette dernière demeure, la seule qui soit aussi convenable à ceux qui ont chanté Yamachiche et qui ont voulu comme l'écrit J. Alide Pellerin,..."rendre hommage à ces héros imprégnés d'amour du sol et d'esprit chrétien, aux continuateurs de cette brave lignée de bâtisseurs qui ont édifié cette remarquable paroisse"...
Comme secrétaire-trésorier, je ne me souviens pas de la semaine où ce volume n'aurait pas servi: certaines pages étant photocopiées pour des généalogistes, résidants d'un secteur, visiteurs qui effectuent des recherches, rédactions de discours à rappels historiques, consultations de cartes et de photos, biographies de personnages, bref pour une multitude de motifs qui s'amplifient avec les années.
Un Grand Chevalier |
Le 2 mai 1946, à l'âge de 37 ans, J.-Armand Pellerin (1909-1993) fondait le premier conseil de Chevaliers de Colomb à Yamachiche, le Conseil 2998, qui allait amener une formidable solidarité dans la communauté.
Celui qui dirigeait le Conseil 2998 portait le titre de Grand Chevalier.
Localisé jusqu'en 1953 dans l'édifice municipal (aujourd'hui inoccupé) qui deviendra par la suite la manufacture de linge Langlois, les Chevaliers de Colomb se construisirent en avril 1954 un édifice qui devint rapidement un lieu de rencontre pour les quelques 400 membres, une salle de cinéma pour les plus jeunes, le rendez-vous dominical où fèves aux lards et pâtés à la viande réunissaient vieillards, jeunes et moins jeunes autour d'une même tablée.
Les célèbres "initiations" se succéderont à un rythme infernal et le secret si cher aux Chevaliers de Colomb sera fort bien gardé. Ce rituel initiatique permettait bien de juger de la valeur des individus qu'on invitait par la suite à l'implication communautaire.
Les Chevaliers de Colomb étaient également les serviteurs de l'Église, ce dont ils s'acquittèrent fort bien quoiqu'en une occasion, on alla contre la directive de l'évêché afin d'abolir la prohibition.
Les Chevaliers de Colomb avaient pris position pour abolir ce fléau qui, en créant un réseau de vendeurs clandestins, permettait de se procurer des produits alcoolisés douteux à meilleur marché puisqu'il s'agissait souvent d'alcool frelaté. Il était important de faire brûler un peu d'alcool dans une cuillerée afin de vérifier si le produit était buvable. S'il brûlait, on pouvait le boire et gare aux assoiffés qui ne prenaient pas cette précaution élémentaire car des personnes ont même été retrouvées mortes après avoir ingurgité de l'alcool frelaté.
L'alcoolisme était le mal de l'époque et de nombreuses familles devaient souffrir de l'absence d'un père trop souvent aux prises avec cette maladie.
La prohibition, c'était un peu le même combat qui se fait actuellement contre les drogues "douces" comme la marijuana et ses dérivés du type hash. La police a beau trouver semaines après semaines des cultures illégales souvent évaluées à plus d'UN MILLION de DOLLARS, le fléau continue de se propager et je me demande s'il existe un adolescent au Québec à qui on n'a jamais offert ce type de drogue ou qui ne connaît pas l'un de ses camarades de classe qui en consomme.
L'alcool était donc devenu un mal de société et les autorités faisaient semblant de ne pas le voir.
L'église voulait maintenir la prohibition car elle croyait pouvoir réprimer, en l'interdisant, la consommation d'alcool. Le vicaire Dubois, un peu beaucoup colérique sur les bords, voulait maintenir la prohibition en maintenant l'interdiction à ce qu'il se vende des spiritueux et de la bière dans les commerces d'Yamachiche.
Le vicaire Dubois était tout un personnage. Pendant ses sermons, il s'emportait littéralement au point où il en avait la broue à la bouche et postillonnait les pauvres malheureux qui avaient le malheur de se retrouver aux premières rangées.
En chaire, il y allait d'attaques à peine voilées où, sans nommer les gens, il s'arrangeait pour que tout le monde sache bien de qui il parlait.
Ainsi, visant Émile Pellerin, ardent défenseur de l'abolition de la prohibition qui venait de se présenter à l'investiture libérale dans le Comté de Saint-Maurice, il y était allé de pas moins que:
..."Le ciel est bleu, l'enfer est rouge"...
Après un voyage du choeur de chant à Sainte-Anne de Waterbury aux États-Unis, le vicaire Dubois s'était fait prendre par l'alcool devant tous ses ouailles et tout Yamachiche le savait fort bien. Penaud, le bon vicaire s'était quand même présenté en chaire le dimanche suivant pour, après quelques repentirs, conclure par une descente en règle contre le propriétaire de l'Hôtel Bellevue qui avait le malheur d'être le détenteur d'un permis d'alcool, aussi légal puisse-t-il être.
Pendant ce temps, J.-Armand Pellerin, devenu Député District (soit le président régional de tous les Conseils de Conseils de Chevaliers de Colomb) se faisait destituer de ses fonctions suite à des pressions de l'évêché car il était de ceux qui prônaient l'abolition de la prohibition.
C'est dans la tempête que s'affrontèrent les partisans de la tempérance (l'Église) et les partisans de l'abolition de la prohibition (Les Chevaliers de Colomb).
Le vicaire Dubois ne se doutait surtout pas qu'il était accompagné, pendant sa visite de Paroisse pour maintenir la prohibition, du plus connu de tous les vendeurs clandestins de boisson.
Il y avait eu une première tentative de référendum mais devant tout le grabuge de cette journée de votation, le vicaire Dubois avait exigé rien de moins que l'annulation du vote, il avait gagné le 1er round mais sa décision lui fit perdre la bataille car les indécis comprirent alors que la farce avait assez duré.
Le 21 août 1961, les citoyens d'Yamachiche sont appelés à voter sur ce règlement. C'est la défaite pour le clan du vicaire Dubois.
Celui-ci quittera Yamachiche en 1965 et ce sera aussi la fin active des Cercles Lacordaire et Jeanne d'Arc, deux groupements voués à la tempérance totale qu'avait fondés le Curé Elzéar S. De Carufel en 1941.
C'est dans la quasi-indifférence que 60 voteurs sur une possibilité de 532 électeurs se présenteront les 23 et 24 novembre 1970 pour abolir définitivement toute restriction municipale concernant la vente des boissons alcoolisées et l'émission des permis aux commerces.
55 voteront pour l'abolition de la prohibition et 5 contre la réglementation. Le nom du président de cette élection ??
J.-Armand Pellerin était en effet devenu en 1964 secrétaire-trésorier du Village d'Yamachiche et du Conseil de Comté de Saint-Maurice (l'ancêtre des actuelles MRC). Il occupera un 3e poste de secrétaire-trésorier, cette fois à la Paroisse Sainte-Anne d'Yamachiche, à compter de 1974. Ce n'est pas tout... il occupera le poste de secrétaire de la Commission Scolaire locale, gérera et renflouera de ses dettes le Centre Paroissial (l'ensemble des locaux situés au sous-sol de l'église paroissiale) tout en assumant la paperasse que demande le maintien d'un Conseil de Chevaliers de Colomb. Ouf !! Fallait le faire...
J.-Armand Pellerin prendra sa retraite en 1979 mais demeurera actif pour sa communauté en acceptant la présidence du Club de l'Âge d'Or.
Il aura été pendant 40 ans un grand serviteur de la communauté d'Yamachiche qu'il chérissait tant, j'en sais quelque chose puisqu'il était mon père adoptif et c'est à lui que j'ai succédé comme secrétaire-trésorier en 1978 après l'avoir assisté depuis...1964.
Un Lieutenant Colonel |
Lui aussi secrétaire-trésorier de la municipalité (1911-1913), le colonel Raoul Pellerin (1883-1959) avait travaillé à la Banque Nationale (1904-1913) et à la Caisse Populaire (1913-1917) qu'on ferma justement à cause de son départ lorsqu'il s'enrôla en 1918, à l'âge de 35 ans, pour la milice canadienne.
Il commandera un bataillon de 800 Canadiens français en Sibérie en 1918, à la fin de la Première Guerre Mondiale.
C'est pendant son cours classique au Séminaire de Nicolet que le jeune Raoul prit goût à la formation militaire en devenant instructeur du corps de cadets de son école.
En 1903, le voilà jeune lieutenant dans le Régiment de Joliette et il obtient son premier grade d'officier en 1905 à Saint-Jean d'Iberville.
En 1906, il entreprend un stage de deux années avec l'infanterie et la cavalerie du Régiment des Dragons Royaux.
Au cours de la 1ère guerre mondiale, 12 autres jeunes de notre localité s'enrôlèrent dans des corps de l'armée canadienne pour aller sous le drapeau britannique, l'Union Jack, à défaut d'un drapeau canadien.
Au nombre des conséquences pénibles de cette guerre, ce fut la "grippe espagnole", qui ravagea tout le Canada, ainsi que l'Ouest de l'Europe, d'où elle originait. Cette épidémie d'influenza, signalée du 9 octobre au 11 novembre 1918, atteignit mortellement 13,000 personnes dans la province. A Yamachiche, vingt-deux personnes succombèrent à cette terrible maladie.
Lors de la 2e guerre mondiale (1939-1945), le service militaire était imposé aux célibataires Canadiens de 18 à 40 ans, les agriculteurs étaient aussi dispensés du service militaire.
Nos soldats furent:
Un chef pompier |
Jacques Pellerin est un bénévole de premier plan de la communauté d'Yamachiche. Il joint la brigade incendie d'Yamachiche le 1er juin 1966 et on crée un poste de 3e adjoint au chef pompier qu'accepte d'occuper Jacques le 7 novembre 1977. Directeur du service des incendies depuis 1988, il a dirigé les opérations de mesures d'urgence lors de la tornade qui avait touché la communauté d'Yamachiche en 1988 et devient le coordonnateur municipal des mesures d'urgence en 1990.
Il dirige une brigade incendie qui fait la fierté de la communauté d'Yamachiche. Il a orchestré les opérations bénévoles de restauration de la caserne incendie, du remplacement du camion citerne, du camion autopompe et de la mise sur pied d'une unité d'urgence. Il a toujours un projet de planifié, des améliorations à suggérer mais jamais au détriment de ses concitoyens et concitoyennes dont il respecte la capacité de payer.
Présent à l'hôtel de ville au moins 3 jours par semaine, assidu des séances du conseil municipal, il s'inscrit régulièrement à de nombreux cours de formation et participe activement aux rencontres régionales des chefs pompiers.
Jacques Pellerin ne cesse de multiplier les appels et les rencontres afin que sa communauté puisse bénéficier d'une brigade incendie efficace.
Jacques Pellerin garde contact avec les jeunes de sa communauté en conduisant l'autobus scolaire depuis plus de 30 ans. On l'a encore vu ces dernières années faire son Gordie Howe en faisant partie de la même équipe de balle que ses deux adolescents, Julie et François. Mais heureusement, ses qualités de planificateur l'emportent hautement sur ses performances sportives.
Le Martin Pêcheur |
Un autre Pellerin aura fait sa marque de façon originale en opérant un centre de pêche blanche sur le Lac Saint-Pierre.
Typique à souhait, André vous y accueille en répondant à vos questions sans détours ni fausses manières...
Conclusion |
Ainsi se termine le survol des Pellerin, fiers descendants de ces Acadiens, tout aussi indéracinables, car l'attachement d'un Pellerin pour Yamachiche, c'est pour la vie.
Paul Desaulniers
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