CHEMIN
DES CARON
Nous
assistons, � l'h�tel de ville, � un ph�nom�ne relativement nouveau
lorsque des visiteurs nous �crivent ou se pr�sentent pour conna�tre qui
�taient leurs anc�tres.
Leur but
est de conna�tre quelques actions authentiques de leurs anc�tres afin de
"recr�er" dans une ambiance qu'ils imaginent, les faits et gestes
de leurs a�eux.
Ils d�dient souvent � leurs
petits enfants cette histoire romanc�e qui s'inspire de faits v�cus.
En voici un exemple o� l'on
peut constater le souci de la recherche et de l'authenticit� chez l'auteur.
La
Romanci�re |
La romanci�re Madeleine
Ferron, (�dition Bor�al 1993) dans son oeuvre Adrienne, une saga familiale, dresse l'historique du village des
Caron en se basant sur le r�cit que l'on retrouve dans Yamachiche et son histoire (1978) de J. Alide-Pellerin.
Nous vous reproduisons les
pages 33 � 42 de son livre en esp�rant que cela vous incitera � lire le
reste de son roman:
Il
fait encore nuit en ce 19 juillet 1783, quand Michel Caron, aid� de
quelques-uns de ses gar�ons, ach�ve de charger sa longue charrette.
Ils y montent les coffres o� sont rang�s les outils et les objets
dont la famille peut d'ores et d�j� se passer.
Son fils Augustin l'accompagnera.
Il a dix-sept ans, il est fort, courageux et patient:
heureusement, puisque la route sera longue.
Une fois le fleuve travers� sur la barge � aubes, ils prendront le
chemin du Roy, qui est �tortueux, raboteux et serr�.
Les rivi�res ne sont pas toutes pourvues de pont.
On les traverse � gu�, comme on peut.
J'apprends aussi, dans une relation d'Isaac Weld, que �les chevaux du
Canada sont petits, lourds mais infatigables.
Ils se rendent, en quatre jours, de Qu�bec � Montr�al�.
Michel et Augustin en mirent sans doute deux pour se rendre �
Yamachiche, la destination qu'ils avaient choisie sur les conseils de
Fran�ois qui, cabotant tout au long du fleuve, avait appris qu'il y avait l�
des lots � conc�der et une paroisse en plein d�veloppement.
Ce
qui est juste. D�j�, dans le
recensement de Murray en 1763, on observe que Yamachiche se compare
avantageusement aux paroisses avoisinantes, m�me � Trois-Rivi�res qui, n'a
que 672 habitants. La population
de Machiche, comme on dit alors, est de 567 �mes.
Elle surpasse donc celle de Rivi�re-du-Loup (aujourd'hui
Louiseville) qui n'a que 500 habitants.
En
ce mois de juillet 1783, quand Michel Caron se pr�sente au manoir de
Yamachiche et demande � voir le seigneur Gugy, c'est Mlle �lizabeth
Wilkinson qui le re�oit. Si les
habitants la soup�onnent d'�tre la concubine du seigneur, aucun d'entre eux
ne peut nier qu'elle est l'administratrice de la seigneurie.
Elle
observe avec curiosit� cet homme costaud qui se tient devant elle et annonce
le but de sa visite: acheter une
tr�s grande concession pour y �tablir ses dix gar�ons ! Il a de l'assurance, certes, des mani�res polies, mais elle
ne le conna�t pas...et il est v�tu comme un colon avec sa culotte d'�toffe,
ses �bottes de beu� et sa tuque, qu'il enl�ve.
Mlle Wilkinson dit que c'est elle qui se charge des affaires, mais elle
demeure h�sitante, interloqu�e par l'importance de la demande de cet homme
� l'air fatigu�, qui approche de la cinquantaine et qui est v�tu d'habits
poussi�reux.
Devant
l'ind�cision de son interlocutrice, Michel Caron, piqu� dans sa fiert�, se
redresse, s'excuse d'avoir � retourner � sa voiture, pour y chercher,
annonce-t-il s�chement, l'argent d'un premier versement.
Mlle
Wilkinson se rend � la fen�tre. De
plus en plus, l'assurance de cet homme lui pla�t.
Il est certain de r�ussir une transaction, pense-t-elle en remarquant
qu'il a d�j� commenc� � transporter ses coffres. Elle le voit se pencher pour d�tacher les cordes qui
retiennent, tout pr�s de l'essieu de sa voiture, un sac oblong, qui est
lourd, remarque-t-elle, ainsi rassur�e.
Puis, stimul�e par l'attrait subit de cette rencontre, elle s'empresse
d'aller ouvrir la porte et prie poliment son visiteur de bien vouloir
s'asseoir, afin qu'ils puissent parler affaires.
Apr�s lui avoir fait r�p�ter la demande et pr�ciser le nombre de
lots qu'il veut acheter, Mlle Wilkinson ouvre les ench�res.
�On
peut vous offrir, dit-elle, huit cents arpents, soit trente arpents de front
sur vingt-sept de profondeur, pour la somme de 22 000 livres en monnaie
anglaise�. Comme il marchande
avec v�h�mence, elle lui conc�de un arpent de prairie � gros foin, aux
�lets d'Obuchon, en bordure du lac Saint-Pierre.
La proposition ne d�pla�t pas � l'acheteur, puisqu'il p�che
l'anguille, le dor� et aime, � l'automne, d'une cache de roseaux, chasser la
sarcelle et le canard. Il a aussi
remarqu� de la route que les toits des b�timents de ferme des environs sont
couverts de chaume, ce gros foin qu'elle lui offre.
Tant mieux...pense-t-il tout en feignant la d�ception. Elle ajoute aussit�t un droit de commune, c'est-�-dire un
p�turage qu'il partagera avec les habitants de Grand-Pr�.
Comme Michel Caron demeure silencieux et r�ticent, elle dit avec un
d�but d'agacement qu'elle cl�t son offre avec un campeau, cette petite
pi�ce de terre o� il y a d�j� quelques b�timents.
Rudimentaires peut-�tre, songe l'acheteur, mais qui leur permettront
de ranger ce qu'ils apportent d�j� et d'�tre � l'abri pendant qu'ils
construiront une premi�re maison pour recevoir sa femme et sa fille de cinq
ans, Rose-F�licit�.
Comme
Mlle Wilkinson se l�ve, Michel Caron, se m�prenant sur son intention, lui
dit qu'elle peut aller chercher le seigneur, qu'il est pr�t � signer.
Elle se retourne, le regard sec, hausse les �paules et se dirige vers
le secr�taire d'o� elle revient avec le terrier.
Avant d'en arriver au mode de paiement, Mlle Wilkinson annonce, avec
une subite bienveillance, qu'elle condescend � ajouter � l'acte de vente,
s'il a lieu, une paire de boeufs de cinq ans, une vache laiti�re et une
charrue compl�te.
Michel
Caron acquiesce d'un mouvement de t�te, tout en se frottant le menton de
satisfaction: non seulement il a
acquis tout ce qu'il lui faut, mais les dix lots qu'il ach�te sont contigus.
Comme
le seigneur Conrad Gugy n'est mort qu'en 1786, il est curieux de constater que
c'est aussi avec Mlle Wilkinson que Michel Caron signe son contrat.
C'est tout de m�me au seigneur qu'il paiera le cens et s'acquittera du
reste de sa dette, en de�� de quatre ans, comme convenu.
La famille, sit�t install�e, ne dut pas ch�mer souvent !
Michel
Caron commence par ��tablir� Joseph, l'a�n�, en partant de la ligne
nord-est de son territoire. La
maison construite, Joseph �pouse Em�rencienne Pelletier.
En
1783, l'�ge respectif des dix fils s'�chelonne de dix � vingt-quatre ans.
Joseph install�, on passe � Jean-Marie qui �pouse Madeleine
Carbonneau. Michel fils �pouse
Marie-Anne Trahan; Augustin, Josephte Lamothe; Fran�ois, Catherine Soucy;
Charles, Fran�oise Dufresne; Ambroise, Josephte Langlois; Gabriel, Th�r�se
B�land; et Cyrille, Antoinette Lacerte.
Louis,
le plus, jeune, occupera avec ses parents le dernier lot � l'ouest, comme si
l'on pressentait d�j� que la famille, en se multipliant, d�borderait vers
la seigneurie de Rivi�re-du-Loup.
Ainsi
est n�e la gigantesque entreprise de Michel Caron et de Marie-Josephte
Parent, qui deviendra le village des Caron.
L'appellation �tait justifi�e par la superficie du territoire
d�frich� et cultiv� par les dix fr�res, dont les descendants seront, en
1900, au nombre de six cents.
Dommage
que la photographie n'ait pas exist� au d�but de cette m�morable aventure.
Dommage que personne n'ait fait de croquis ou tenu un journal.
M�me s'ils en �taient capables, peut-�tre n'en avaient-ils pas le
temps ? En plus des incessants
travaux domestiques et agricoles, ne faut-il pas inclure dans leur emploi du
temps les rituels et c�l�brations qui accompagnent les bapt�mes et les
mariages ? Et les f�tes qui
jalonnent l'ann�e ? Sans oublier
les corv�es et les travaux collectifs qui s'agr�mentent de r�jouissances.
Il
me semble voir les longues tables, faites de planches de bois pos�es sur des
tr�teaux, recouvertes d'�paisses nappes de lin que Marie-Josephte a sorties
de ses coffres. Elle va d'une
table � l'autre, surveillant le transport des plats et la circulation des
cruchons de rhum et de vin domestique. J'entends
les discussions qui enflamment les hommes et que surveillent les femmes.
Et avec les heures, prend forme leur ambitieux projet d'�tendre leur
influence, en m�me temps que leurs propri�t�s.
�Ils sont tous hommes de talent, clairvoyants et habiles en affaires,
affirme leur coryph�e, J.Alide Pellerin.
Ils ont r�ussi, en peu d'ann�es, � se cr�er des situations
enviables, gr�ce � leur bel esprit familial, � leur entraide mutuelle et �
leur honn�tet�.
�Clairvoyants
et habiles en affaires�, voil� ce qui explique qu'en 1880, � peine un
si�cle apr�s le d�but de l'aventure agricole, il n'y a plus aucun
descendant direct des premiers occupants pour cultiver les terres au village
des Caron. Ceux qui succ�dent
aux dix pionniers constatent, cependant, que si le sol n'est pas des plus
fertiles, il a �t� fort bien mis en valeur, puisqu'ils y vivent
confortablement et sont tous � l'aise.
L'agriculture
a donc �t� un tremplin pour les fr�res Caron.
�La
famille Caron n'est pas une des plus anciennes � Yamachiche, puisqu'elle
n'arriva qu'en 1783, mais elle n'en est pas moins l'une des plus illustres par
le nombre de personnages remarquables qu'elle a fournis � l'�tat et �
l'�glise�, �crit J.Alide Pellerin. Elle
manifeste, en tout cas, une attirance indiscutable pour les emplois dont
l'ambition et le go�t du pouvoir sont les ferments !
Il
n'est pas d�sagr�able de d�couvrir, parmi les commentaires, ceux qui
d�signent les descendants comme b�n�ficiaires, puisque �leurs vertus et
leurs talents sont comme h�r�ditaires�, assure Fran�ois-S�v�re
Desaulniers.
Je
m'approche des ann�es o� j'aurai plus facilement l'appui de la tradition
orale, bien que ce soit d�j� gr�ce � elle que j'ai pu assister �
l'arriv�e de Michel Caron et � l'achat des terres au manoir du seigneur Gugy
en 1783. La transmission de cette
sc�ne initiale �veille dans mon imagination un second tableau: l'arriv�e � Machiche de plusieurs longues charrettes
recouvertes de b�ches poussi�reuses qui transportent la famille au complet.
D�s le lendemain commencent � retentir dans la for�t avoisinante le
bruit sourd des cogn�es et celui, plus rapide et plus sec, des marteaux.
La
construction des multiples habitations et b�timents, la mise en culture des
terres se firent rondement puisque, d�j� en 1804, Michel, qui porte le
pr�nom de son p�re et a quarante et un ans, commence � participer � la vie
publique. Ce qui suppose qu'il a
d�j� les moyens de s'absenter pour aller si�ger, comme d�put� du comt�
de Saint-Maurice, � l'Assembl�e l�gislative.
Il le sera jusqu'en 1814.
Il
s'est mari� en 1787 avec Marie-Anne Trahan, une Acadienne du groupe des
quarante familles qui, en 1767, sont venues s'�tablir � Yamachiche et �
Saint-Gr�goire, de l'autre c�t� du fleuve.
Fran�ois
Caron est aussi d�put� du comt� de Saint-Maurice,
conjointement avec son fr�re Michel. C'est
possible � l'�poque et sans doute n�cessaire, le comt� s'�tendant de
Batiscan � Maskinong�.
Comment
se rend-on � Qu�bec � l'�poque ? Isaac
Weld, qui visite le pays en 1797, affirme que �quoique les cal�ches soient
lourdes et grossi�rement construites, elles ne cahotent pas les voyageurs
comme les diligences am�ricaines... Si
on a eu la pr�caution de se pourvoir de coussins, on n'arrive pas les c�tes
et les bras meurtris�.
Au
d�but du XIXe si�cle, le confort des routes s'est am�lior�.
Le voyage de Qu�bec � Montr�al n'est plus que de trois jours, et la
diligence est tir�e par quatre chevaux.
Mais que d'arr�ts dans les auberges pour loger les voyageurs, sans
compter les vingt-deux relais o� il faut changer de chevaux !
Et il y a toujours danger de s'enliser dans les fondri�res s'il a plu,
de verser en accrochant une souche ou en prenant le bac.
Pour
toutes ces raisons, c'est le voyage en bateau qui est le plus confortable,
m�me par temps houleux et m�me s'il est plus long.
Je vois tr�s bien aussi les fr�res Caron descendre � Qu�bec dans la
carriole ou la cal�che de la famille avec, dans le coffre de bois, �
l'arri�re de la voiture, le sac de provisions qui r�duira les d�penses du
voyage.
Charles
Caron, un autre fils de Michel, repr�sente lui aussi le comt� de
Saint-Maurice de 1824 � 1830. Sans
doute fut-il influenc� par son beau-p�re Augustin Rivard Dufresne, lui aussi
d�put�, mais sa v�ritable inclination me semble avoir �t� pour sa terre,
qu'il cultiva jusqu'� l'�ge de quatre-vingt-cinq ans.
Comment
percevoir, m�me vaguement, ce qui est propre � cette famille du XIXe
si�cle?
En
politique, on peut consulter l'analyse de Jean-Charles Bonenfant concernant
Ren�-�douard Caron, homme politique, juriste, maire de Qu�bec et
lieutenant-gouverneur. Ces postes
importants lui donn�rent une notori�t� et une autorit� qui ont
certainement influenc� la famille de Michel, son cousin.
Le comportement de l'un et de l'autre n'est pas sans analogie.
Les �l�ments sont assez nombreux qui permettent de d�couvrir un
m�me esprit de famille, les m�mes tendances politiques et des traits de
caract�re communs.
D'abord,
Ren�-�douard et Michel sont issus de ce milieu paysan dont les membres
franchissent avec une aisance remarquable la fronti�re des classes sociales.
Ren�-�douard remplit �sa charge de lieutenant-gouverneur avec
beaucoup de dignit� [...] et donna � la r�sidence de Spencer Wood un cachet
vice-royal�. Cette allure correspond � celle d'Euphrosine Caron,
petite-fille de Michel, laquelle, sup�rieure des ursulines en 1829, re�oit
au monast�re la visite inattendue de Lord Gosford.
Le gouverneur g�n�ral �crit: �La
r�v�rende m�re Michel qui vient de me recevoir ferait honneur � un
tr�ne�. Voil� des mani�res
qui manifestent une remarquable confiance en soi !
La
famille est aussi pieuse. La
pri�re du soir et le chapelet sont r�cit�s quotidiennement � Spencer Wood
et les �Chantres de Machiche�, dont font partie les fr�res Caron, chantent
dans le choeur de l'�glise, avec une ferveur qui suscite des vocations
religieuses chez les femmes de la famille.
Celles-ci canalisent ainsi leur �nergie et leur sens des affaires vers
des postes de prestige au sein des communaut�s.
Vide-poche |
Le Chemin des Caron, l� o�
on le situe actuellement, n'est que l'une des 3 routes qu'on doit associer aux
toponymes Des Caron et Vide-Poche.
De nos jours, la Route de la
Chicane d�bute au Chemin des Petites-Terres et se prolonge jusqu'au Chemin
des Caron.
Ce n'�tait pas le cas
autrefois. � partir du Chemin
des Petites-Terres, les premiers 400 pieds portaient le nom de Route de la
Chicane mais l'exc�dent de la route, pour se rendre � la Concession du
Village des Caron, portait le nom de Route du Village des Caron.
C'�tait donc cette petite
portion de route qui portait alors le nom de Route du Village des Caron.
Le chemin actuellement connu
comme le Chemin des Caron portait-il alors le nom de Vide-Poche?
Et bien non. La Route de Vide-Poche �tait l'actuelle route 153 (ou plus pr�cis�ment le
Boulevard Trudel) entre la voie ferr�e et
l'actuel Chemin des Caron.
Comment appelait-on alors
l'actuel Chemin des Caron? C'est
qu'il faut comprendre qu'� l'�poque, les limites des divers secteurs de la
municipalit� portaient le nom de Concession.
� l'�poque, on allait donc
pas sur telle ou telle rue, on se rendait plut�t � une Concession.
L'actuel Chemin des Caron
longeait alors deux Concessions et l'on r�f�rait � ce chemin selon qu'il
longeait la Concession de Vide-Poche ou la Concession du Village des Caron.
Et c'�tait m�me un peu plus
compliqu� en r�alit� car:
�
la
partie de la route comprise entre les lots 1032 � 1042 s'appelait la Route de
la Concession du Village des Caron;
Il y
e�t d'ailleurs en 1835 un proc�s retentissant obligeant les 2 fr�res Pierre
et Alexis G�linas � raccorder le chemin en ligne directe et � relocaliser
leurs r�sidences le long de la nouvelle route qui reliait enfin les 2
chemins.
�
le
lot 1019 fait partie de la Concession de la Chicane et la partie de la route
qui le longe s'appelait alors la Route de la Concession de la Chicane;
�
la
partie de la route comprise entre les lots 1044 et 1059 s'appelait la Route de
la Concession de Vide-Poche.
Vous voulez un peu plus
compliqu�?
Et bien sachez que le Chemin
des Caron n'a jamais �t� officialis� comme tel.
Le 14 octobre 1969, le conseil
municipal adopte une r�solution afin que le d�put� Philippe Demers sache
quels sont les chemins de la municipalit� pr�ts � recevoir l'asphalte avec
les num�ros de lots que ces chemins traversent ainsi que leur longueur.
On y inscrit le ... Chemin de Vide-Poche des lots 1032 � 1061 sur une longueur de 1.42
mille.
Le 8 d�cembre 1969, le
conseiller Pierre Milot donne un avis de motion afin que son secteur soit
desservi en aqueduc. Celui-ci
fait inscrire ...Chemin des Caron.
Et ce sera ainsi qu'on
commencera � lire Chemin des Caron dans les proc�s-verbaux de la
municipalit�, sans autre forme ou adoption officielle par la municipalit�.
C'est donc lorsqu'ils se
virent attribuer leurs num�ros civiques, le service d'aqueduc et l'asphalte
que les citoyens ont fort probablement, pour �liminer une triple appellation
dans un m�me chemin, commenc� � adopter l'unique appellation de Chemin des
Caron.
En ce qui concerne Vide-Poche,
l'historien Mgr Napol�on Caron a consacr� un chapitre entier de son livre Histoire
de la Paroisse d'Yamachiche sous une appellation tr�s humble:
quelques notes sur chacun des rangs de la paroisse d'Yamachiche.
Voici ce qu'il y a inscrit sur
Vide-Poche:
Voil� un
nom qui ne sonne pas m�lodieusement aux oreilles; il d�signe cependant l'un
des plus beaux rangs de la paroisse d'Yamachiche.
On ne s'accorde pas sur l'origine du nom qui lui fut donn�.
Les uns pr�tendent qu'on l'appela ainsi parce que les braves
d�fricheurs qui y ouvraient des terres partaient, le lundi, le sac bien
rempli...sur le dos, et revenaient le samedi le sac vide...sous le bras.
D'autres y voient une allusion au peu d'argent que poss�daient les
habitants de cet endroit, lesquels ayant commenc� � s'�tablir quand les
terres �taient tr�s avanc�es partout ailleurs, se sont trouv�s dans une
pauvret� relative. Quoiqu'il en
soit, ce nom n'a plus sa raison d'�tre aujourd'hui.
Les Milot comptent parmi les premiers d�fricheurs de Vide-Poche.
Dans la
tradition de la famille Milot on se rappelle encore de me confier mon bon ami
Jean-Pierre Milot, que la croix de chemin � l'entr�e Est du Chemin des Caron
�tait d'abord destin�e � la nouvelle �glise paroissiale construite en
1959. Cependant, le cur� Ernest
Jacob ne jugeait pas la taille de la croix suffisante et incita plut�t Omer
Milot � l'utiliser comme croix de chemin, celle-ci devint donc la premi�re
croix de chemin fabriqu�e avec d'autres mat�riaux que le bois.
Monseigneur
Caron |
Je vous en r�f�re � la
rubrique de toponymie parue le 3 mars 1999 sur le site internet de la
municipalit� d'Yamachiche pour mieux conna�tre Monseigneur Napol�on Caron.
Au cas o� vous auriez la
paresse de ne pas vous y rendre...rappelons que nous devons � cet homme de
mieux conna�tre notre communaut� puisqu'il a initi� un formidable mouvement
d'�criture qui a permis, autour des ann�es 1900, � plusieurs �rudits
locaux d'�crire sur Yamachiche.
La
maison Barth�l�my-Caron |
En face du presbyt�re
d'Yamachiche, du c�t� nord de la route 138, la r�sidence du 531 Sainte-Anne
a connu diverses vocations assez remarquables.
Michel Caron avait l�gu� cet
emplacement � son fils Barth�l�my qui �rigea la propri�t� actuelle vers
1850.
En 1875, ses 3 filles
h�ritent de la maison et c'est Marie Josephine qui l'habitera, son mari, le
Dr. Alexis N�r�e Bellemare, y �tablissant son bureau de m�decin.
En 1932, l'h�telier
G�r�sime Jacob qui revient des �tats-Unis y tiendra une maison de pension
fort pris�e � l'�poque.
Apr�s quelques ann�es de
vocation uniquement r�sidentielle, un commerce de club video, salon de
coiffure et comptoir de cr�me glac�e s'y �tablit au d�but des ann�e 1990
pour �tre remplac� � la fin des ann�es 1990, avec Josette No�l comme
nouvelle propri�taire, par une r�sidence pour personnes retrait�es
redonnant vie � cette r�sidence qui refl�te bien les qualit�s de
constructeurs de la famille Milette dont nous avons parl� dans notre
chronique de toponymie du 2 ao�t 1999.
C'est Josette No�l qui a
redonn� � la r�sidence l'appellation Barth�l�my-Caron, une heureuse id�e
qui n'�galera cependant jamais la qualit� des interventions que celle-ci
fait aupr�s de sa vingtaine de prot�g�s qui ont le privil�ge de compter,
en Josette, sur une personne enti�rement d�di�e � cette vocation bien
unique que celle de s'occuper d'une maison de gens retrait�s.
Barth�l�my Caron m�rite
d'ailleurs de voir son nom perp�tu� car il fut le tout premier � construire
pour le Village � Yamachiche en 1873 un r�seau d'aqueduc dont les lignes de
distribution �taient construites en bois, avec des outils qu'il patenta
lui-m�me.
Cet aqueduc bien que construit � m�me des troncs d'arbres �tait aussi r�sistant que le PVC d'aujourd'hui tant et aussi longtemps que le bois n'�tait pas expos� � l'air, ce qui le faisait alors pourrir. Ce n'est d'ailleurs qu'en 1957 que fut remplac� l'aqueduc provenant de Vide-Poche par un nouveau syst�me aliment� par des puits art�siens situ�s � Pointe-du-Lac.
L'Association
des familles Caron d'Am�rique inc. |
Plusieurs familles se sont
dot�es d'une association afin de tisser des liens.
Monsieur Henri Caron a eu la d�licatesse de me faire parvenir le
bulletin d'informations Tenir et servir
de l'Association des familles Caron d'Yamachiche inc.
L'appellation
"bulletin" est toutefois bien modeste puisqu'il s'agit d'une
publication de 24 pages qui, en d�cembre 1998, en �tait d�j� � sa 45e
�dition.
R�f�rences historiques,
�v�nements, actualit�s, les int�ress�s peuvent l'obtenir en adressant
leur demande par t�l�copieur au 514-532-2143.
Ne doutez pas que ce sont les
sujets qui viendront � leur manquer. Dans
son volume Yamachiche et son Histoire, l'historien
J. Alide Pellerin r�sume pour chacun d'eux en quelques lignes la vie de 38
vocations religieuses, 17 pr�tres, 7 d�put�s et 15 personnages r�put�s
qui sont des Caron d'Yamachiche.
Il y aurait ainsi plus de 80
Caron qui m�riteraient notre souvenir car ils ont fait leur marque dans tous
les domaines, occupant tant�t le poste de Sup�rieure g�n�rale chez les
Ursulines, chez les Soeurs de la Providence, tant�t de prestigieuses cures,
tant�t d'importants postes politiques.
La communaut� d'Yamachiche a
eu l'honneur de compter parmi ses enfants la famille Caron.
Ils ont �t� de toutes les influences, que ce soit dans les domaines
de l'agriculture, du commerce, de la musique, de la politique, de
l'organisation communautaire.
L'appellation Chemin des Caron
m�rite d'�tre perp�tu�e � jamais puisque les Caron y ont laiss� leur
marque, celle de la prosp�rit�, de l'amour du travail et de l'implication
communautaire.
Fait cocasse, jamais un Caron,
malgr� une descendance de 7 d�put�s, n'aura �t� un �lu municipal �
Yamachiche. Il faut croire en
l'adage Nul n'est proph�te en son pays...
Paul Desaulniers
Pour voir la carte cliquez ici
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