Cette semaine, je laisse la parole à Monsieur Jean-Guy Boisvert et son épouse, Madame Lisette Lamy, du Comité du Patrimoine de Saint-Thomas-de-Caxton et à quelques notes que Madame Marie-Rose Desaulniers Marcotte, grande bénévole de Saint-Thomas-de-Caxton, a précieusement conservées.
Ils vous raconteront mieux que moi l'historique de leur communauté :
Le 25 mai de la même année, le Révérend père Louis-Eugène Duguay, vicaire du chanoine Thomas Martel, marque l'emplacement de la chapelle à l'endroit exact où se trouve encore aujourd'hui l'église.
Le Chanoine Martel dirige lui-même les travaux de construction à ses frais et le vicaire Duguay en est l'exécuteur.
Le 11 juillet est célébrée la première messe par le vicaire Louis-Eugène Duguay.
Les premiers servants sont Wilfrid Desaulniers, fils d'Adrien, et Joseph Lajoie fils de Raphaël.
La paroisse est appelée Saint-Thomas en l'honneur du chanoine Thomas Martel. Quant au mot Caxton, les recherches à ce jour permettent de constater que c'était le nom que portait un Canton vers 1850 et dont l'étendue :
Part de Saint-Thomas-de-Caxton
Passe par Saint-Élie-de-Caxton
Et se rend à Saint-Mathieu-du-Parc
- On sait par les registres que les lacs Goulet, Souris et Long en faisaient partie.
- On sait aussi que vers 1839, un petit village situé à quinze kilomètres de Cambridge en Angleterre portait ce nom de Caxton.
Ce qui nous expliquerait les origines de l'appellation de Saint-Thomas-de-Caxton.
1904 : Les messes sont célébrées tous les dimanches et jours de fêtes par l'abbé H. Bourassa auxquelles participe assidûment la fanfare d'Yamachiche.
Le 12 juin, l'abbé Duguay, devenu curé de Saint-Barnabé suite au décès du Chanoine Thomas Martel, bénit dans son église la première cloche. Elle pèse 400 livres. Toutes les cloches de toutes les églises portent un nom. Celle-ci est baptisée François-Xavier-Thomas. Il confie à son vicaire, l'abbé Émile Cloutier, la desserte de Saint-Thomas-de-Caxton.
Durant cette période, Monsieur Elzéard Milot ouvre une boulangerie qui approvisionne les familles de Saint-Thomas, Saint-Étienne-des-Grès, Yamachiche et Saint-Barnabé-Nord.
Durant son mandat, il fait construire le presbytère et le hangar attenant au coût de 3 300 dollars.
Le 24 octobre, la paroisse est érigée civilement par procuration dans la gazette officielle.
Le premier Conseil Municipal est formé et ne durera que deux ans.
Le seul maire en a été Monsieur Hector Boucher.
- Les assemblées se tenaient dans la maison qui appartenait à Monsieur Georges Bellemare. Elle abritait au premier étage la boutique de forges et au deuxième, la salle de réunion du Conseil.
Fait intéressant à noter, cette maison est maintenant habitée par le maire actuel de Saint-Étienne-des-Grès, Monsieur François Chénier. Élu en 1990, il devient le premier résidant de Saint-Thomas à occuper ce poste.
Plantation d'arbres longeant la rue principale et les alentours du village. Ces arbres ont été donnés par la pépinière de Berthier ( 80 érables blancs, 20 sorbiers et 6 pins noirs)
Au cours de ces années sont aussi fondés divers groupements dont l'UCC (l'Union des Cultivateurs Catholiques), l'Action Catholique, la Ligue du Sacré-Cur et le Cercle Lacordaire.
Le 31 octobre, nomination de Madame Marie-Rose Desaulniers comme gérante et caissière de la caisse populaire qui était toujours située au presbytère. Fait rare pour l'époque si l'on considère que de 1945 à 1965, 6 femmes occupent la fonction de gérante d'une caisse populaire pour 54 hommes qui ont un poste similaire.
Relocalisation de la caisse populaire à la résidence de Madame Marie-Rose Desaulniers.
En février, organisation d'un festival d'hiver.
Le 22 octobre, inauguration des nouveaux locaux de la caisse populaire.
Le succès de cette fête donna l'idée de présenter à tous les ans au mois de juin la fête du Patrimoine. Cette fête est organisée en collaboration par le Comité des Loisirs, sous la direction de Monsieur Roland Bouchard, et le Comité des fêtes du Patrimoine sous la présidence de Monsieur Jean-Guy Boisvert qui s'entourent de nombreux bénévoles.
Pour souligner les fêtes du Patrimoine, les dates choisies sont autour de la fête de la Saint-Jean-Baptiste afin de regrouper les deux fêtes. Le but visé est de réunir les bénévoles des deux fêtes et d'organiser une fin de semaine de loisirs à Saint-Thomas. Il est à noter que la fête de la Saint-Jean existe depuis une vingtaine d'années à Saint-Thomas et que c'est l'une des plus importantes au niveau des villages de la région.
Merci
Monsieur et Madame Boisvert et Madame Desaulniers-Marcotte
de votre superbe recherche.
Me voici de retour pour vous expliquer comment est divisé le territoire de cette communauté qui n'est plus une municipalité puisqu'elle fait partie du territoire de 4 municipalités, ce qui est très rare :
On peut lire dans le décret d'érection de la paroisse du 30 décembre 1915 :
''...Les susdites parties, comprenant une étendue de territoire d'environ 16,466 arpents en superficie soit :
- 1658 arpents dans Saint-Barnabé,
- 10 102 arpents dans Saint-Étienne-des-Grès,
- 990 arpents dans la Pointe-du-Lac
- 3717 arpents dans Yamachiche...''
- Une partie du territoire relève de la municipalité d'Yamachiche ( en bleu sur la carte de fin de page);
- Une seconde partie du territoire appartient à la municipalité de Saint-Barnabé-Nord ( en jaune sur la carte de fin de page);
- La troisième partie, la plus importante en territoire et en nombre de personnes, appartient à la municipalité de Saint-Étienne-des-Grès ( en vert sur la carte de fin de page).
- La quatrième partie appartient à la municipalité de Pointe-du-Lac ( en mauve sur la carte de fin de page).
D'un côté de la rue, on vote dans le Comté de Maskinongé, alors que de l'autre côté de la rue, on vote dans le Comté de Saint-Maurice!!!
Route du Pont Godin, située à la jonction de la Grande-Rivière-Nord en haut de l'ancienne Route du Pont Godin;
D'une partie de la route de la Grande-Rivière-Sud, partant de Michel Marcouiller jusqu'à la jonction du Chemin Saint-Thomas à Saint-Étienne-des-Grès;
La rue principale au centre du village partant du Chemin Saint-Thomas jusqu'en bas de l'ancienne Route du Pont Godin;
Toute la rue principale au centre du village jusqu'à la jonction du 5 ième rang.
Vous remarquerez que la rue principale, dont nous parlons précédemment, sert de séparation entre les municipalités de Saint-Barnabé et Saint-Étienne-des-Grès.
``Avenue'' n'est pas l'odonyme approprié, la Commission de Toponymie le reconnaît elle-même le 28 avril 1998 :
Mais les conseils municipaux s'en tiennent à la volonté des résidants, qui désirent conserver le nom de Saint-Thomas-de-Caxton et, pour éviter toute ambiguïté avec le chemin Saint-Thomas qui existe déjà, ont exprimé le désir de la nommer Avenue. Quelques-uns ont même changé de numéro civique afin d'harmoniser, tout le long de l'avenue, les numéros civiques pour enfin s'y retrouver.
Revenons sur l'appellation de "Caxton":
- Dans l'édition de 1994 de : ''L'évolution Municipale du Québec des Régions" nous pouvons lire en page 33 sous le titre :
L'élaboration et la mise en place du système cantonal
...En 1791, le Parlement de Londres adopte l'acte constitutionnel qui crée les provinces du Haut et du Bas-Canada et accorde à chacune un gouvernement représentatif. Il officialise également le système cantonal, un mode de partage et de distribution des terres que privilégie le gouvernement britannique...Dans une proclamation datée du 7 février 1792, le gouvernement stipule que les terres de la couronne à concéder devront faire partie d'un "township"(canton)...
La municipalité de Saint-Élie-de-Caxton en donne une version complémentaire dans son dépliant touristique:
...Dès 1792, le gouvernement du Bas Canada fit tailler en cantons plusieurs territoires du Québec. D'après certains documents, il semble que chacun de ces territoires reçut un nom emprunté au hasard à la carte de l'Angleterre, comme pour les frapper à jamais du sceau anglo-saxon...
''L'appartenance'' à Saint-Thomas-de-Caxton dépend, comme nous l'indiquions plus haut, de la fréquentation des institutions communautaires telles que l'église.
Au milieu des années 1990, nous avions relevé le nombre de personnes et d'unités d'occupation de Saint-Thomas-de-Caxton selon la provenance des gens:
Provenance | Unités d'occupation | Population |
Saint-Étienne-des-Grès | 171 | 558 |
Saint-Barnabé | 47 | 134 |
Yamachiche | 36 | 112 |
Pointe-du-Lac | 0 | 0 |
Total | 254 | 804 |
Enfin, une coopérative communautaire d'aqueduc d'une cinquantaine de membres dessert une partie de ce territoire en achetant l'eau de la municipalité de Saint-Barnabé.
Quand le chemin aurait-il été construit ?
Vous comprendrez qu'il m'était fort difficile de retrouver les traces d'un chemin qui sépare deux autres municipalités, d'autant plus que les livres d'histoire de Saint-Barnabé-Nord et de Saint-Étienne-des-Grès ne font aucune référence à ce chemin.
Paul Desaulniers
Pour voir la carte cliquez ici
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