Rue Sainte-Victoire
En 1852, le curé Dumoulin demanda aux Soeurs de la Congrégation de
Montréal de venir faire l'école aux jeunes filles et de tenir un
pensionnat à Yamachiche, mais pour le moment elles se trouvaient à ne
pouvoir disposer du nombre de soeurs nécessaires.
Le curé Dumoulin montra d'une manière éclatante de quel esprit il était
animé. Une de vos soeurs
est malade dit-il avec assurance, envoyez-nous-la avec deux autres
soeurs qui seraient disponibles, Sainte-Anne la guérira.
On envoya donc la malade à Yamachiche et elle fut effectivement
guérie. C'est ainsi
qu'arrivèrent par bateau au quai de la Grande Rivière le samedi 23
octobre 1852, quatre religieuses : Soeur Sainte-Justine, Soeur
Saint-Jean-de-la-Croix, Soeur Saint-Bernard et Soeur Sainte-Victoire.
Mère Sainte-Victoire fut la fondatrice du couvent Notre-Dame
d’Yamachiche.
C'est également la veille de la fête de Notre-Dame-de-la-Victoire et en
souvenir de l'arrivée des premières soeurs du couvent, que cette rue du
village porte toujours l'appellation de rue Sainte-Victoire.
La rue Sainte-Victoire est le tracé de l'ancien chemin qui partait
autrefois de la Route de la Factorie qui a porté le nom de « Route à
Panneton », aujourd'hui Chemin Desaulniers au Nord de la voie ferrée, et
la rue Sainte-Victoire longeait la rive Sud de la Petite Rivière
Yamachiche pour se rendre jusqu'au pont de la rue Gélinas.
En 1725, la voie publique traversait la propriété de Jacques
Blais qui est la rue Sainte-Victoire actuelle.
C’est en 1812 que ce bout de chemin du Boulevard Duchesne reliant la
route de la Bezote à la rue Sainte-Victoire fut ouvert, voir « route de
la Bezote » écrit précédemment.
La rue Sainte-Anne prendra de l'importance et provoquera l'abandon de
cette route à ses extrémités Est et Ouest en 1938 ne laissant que son
parcours actuel. Le bout de
chemin verbalisé à l’Ouest était la propriété d’Étienne Gélinas.
Le chemin de fer de Yamachiche à Trois-Rivières fut inauguré le
28 février 1878 et aida largement à la prospérité économique de la
municipalité. La rue
Notre-Dame vit le jour cette année-là.
Au cadastre officiel de 1875-1878, nous retrouvions que trois (3) noms
de rues soient : Sainte-Anne, Sainte-Victoire et Saint-Jacques, ainsi
que le tracé de la route de Vide-Poche, l’actuel Boulevard Duchesne
(route 153). La rue
Saint-Jacques partait du fleuve jusqu’à la Petite Rivière Yamachiche,
tandis que la route de Vide-Poche partait de la Petite Rivière
Yamachiche pour se diriger vers le Nord.
On retrouvait un véritable parc industriel sur la rue Sainte-Victoire :
briqueterie, tannerie, poterie, tonnellerie, ferblanterie, charronnage.
La mise à jour sur les artisans-potiers québécois (Langlois
1978A) révélait l’existence du potier Jean-Baptiste Labriaire à
Saint-Denis-sur-Richelieu (1797-1845) et de celle de Jean-Baptiste
Briaire à Yamachiche (1847-1884).
Labriaire était l’oncle de Briaire.
En faisant une étude généalogique pour mieux connaître
Jean-Baptiste Briaire, cette recherche permit de découvrir qu’en 1841,
se trouvait un autre maître-potier à Yamachiche, Augustin Dumont et que
Briaire avait un apprenti du nom de Joseph Féron.
La localisation de cinq ateliers de poterie à Yamachiche fut
découverte et d’autres noms de potiers apparaissent dont Joubert,
Courtemanche et Richer.
Jean-Baptiste Brière et Jean-Baptiste Joubert fuirent la Rébellion de
St-Denis sur le Richelieu avec quelques apprentis et furent accueillis à
Yamachiche. Ils se sont
installés sur le lot 578 et travaillèrent le long de la rivière sur les
lots 579 et 580. À
l’endroit même où est situé le site de disposition des neiges usées,
nous avions une période du Yamachiche artisanal puisqu’il s’agit là d’un
site archéologique unique car le fourneau de l’époque a fonctionné à
plein régime durant près de 35 ans.
Depuis 1957 toute la gestion du système d'aqueduc (bassin) se fait par
la rue Ste-Victoire sauf le secteur desservi par l'aqueduc de
Saint-Barnabé.
Raphaël Robidas, père (1829-1907), construisit un pont carrossable à
l'arrière de l’église entre les numéros civiques 520 et 530
Sainte-Victoire afin que les gens de cette rue puissent se rendre plus
facilement à l'église et pour permettre au curé de joindre plus
rapidement la rue Sainte-Victoire. Un
règlement interdisait de faire trotter les chevaux sur ce pont.
Il fut transmis à Fortunat Côté
et à Alfred Bergeron. Par
la suite au décès d’Alfred Bergeron, il fut transféré à son beau-fils
Donat Haché dont la famille bénéficierait d’un droit de passage à
perpétuité de quatre pieds de largeur sur le terrain de la Fabrique pour
se rendre à l’église.
La construction du Pont Carbonneau reliant la rue Saint-Georges à la rue
de Carufel remplaça ce pont.
Le pont construit par Raphaël Robidas fut démoli et un « Pont de pieds »
vit le jour le 7 avril 1894 (passerelle suspendue à l'aide de câbles
d'acier) qui fut érigé près du pont carrossable du côté Ouest.
Cette passerelle suspendue connue sous le nom de « petit pont de broche
ou pont branlant » fut sécurisée le 5 mars 1982 par des travaux
effectués par monsieur Haché et par une subvention de 1 500 $ du
ministre Rodrigue Biron. Le
coût des travaux s’élevait alors à 3 800 $.
Le 7 mars 1983, la municipalité d'Yamachiche nomma officiellement
le pont suspendu "Pont Donat-Haché" du vivant de monsieur Haché qui
décéda en 1995. Des travaux
de restauration ont été entrepris par l’entrepreneur Michel Lemay de
Saint-Alexis-des-Monts à l’automne 2009.
André Desaulniers
Septembre 2014 |