Lorsque le 3 juillet 1979 le conseil municipal du Village d'Yamachiche nomma l'une de ses rues du nom de Monseigneur Napoléon Caron, les résidants rechignèrent longtemps à devoir écrire tout au long Monseigneur Napoléon-Caron, ayant préféré un nom plus court.
On reprocha à la Commission de toponymie locale, mise sur pied le 2 janvier 1978, de se perdre dans l'histoire et d'adopter des noms trop étranges ou trop longs.
Le Comité de toponymie jugera même nécessaire d'apporter une mise au point le 2 juin 1980:
Que l'on pense entre autres aux désignations suivantes: Tunnel Louis-Hyppolite-Lafontaine à Montréal, Chemin des Quatre-Bourgeois à Québec, rue Nérée-Beauchemin à Yamachiche"...
Ce peut être plus fastidieux d'écrire tout au long Monseigneur Napoléon Caron. Cependant, cette procédure du Comité de toponymie évite effectivement toute ambiguïté.
On aurait pu cependant éviter le titre de Monseigneur et se contenter de Napoléon Caron puisque Monseigneur ne constitue de fait qu'un titre honorifique, attribué par le Vatican, en reconnaissance à un prêtre pour sa contribution à l'Église.
En région, Monseigneur Napoléon Caron s'est distingué à la cure de Maskinongé et de Saint-Wenceslas. Il enseigna pendant 8 ans au Séminaire des Trois-Rivières et devint même le directeur du Grand Séminaire en 1878, le Grand Séminaire étant l'institution où l'on formait les prêtres.
Il a publié plusieurs articles dans les journaux et revues régionaux ainsi qu'un "Petit vocabulaire à l'usage des Canadiens français".
La communauté d'Yamachiche doit à Mgr Napoléon Caron de connaître son passé car il publia en 1892 l'Histoire de la Paroisse d'Yamachiche. Plus encore, c'est sous son impulsion que Nérée-Beauchemin, Raphaël Bellemare et François-Sévère Desaulniers se mirent à écrire.
Vicaire de Monsieur le curé Joseph-Hercule Dorion de 1869 à 1873, Mgr Napoléon Caron fut curé d'Yamachiche de 1902 à 1926, année où il se retira au presbytère en compagnie de son successeur et ami, Monsieur le curé Elzéar S. De Carufel où il décéda le 27 décembre 1932 à l'âge de 86 ans.
Parmi ses nombreux exploits, rappelons qu'en 1880, toute la presse du temps et la population du Québec vibraient à son idée d'établir un concours pour se doter d'un chant national. Le 24 juin suivant était chanté pour la première fois l'O Canada que nous connaissons, écrit par le juge A.-Basile Routhier sur une musique de Calixa Lavallée.
Voici ce qu'il écrit de son oeuvre, l'Histoire de la Paroisse d'Yamachiche:
et d'Yamachiche:
Cette approche poétique vous fera comprendre que Mgr Napoléon Caron et Nérée-Beauchemin, tous deux grands amateurs de musique, se connaissaient bien, puisqu'ils ont vécu la même époque:
La rue Monseigneur Napoléon-Caron fait partie du projet domiciliaire de Monsieur Auguste Bellemare comprenant également les rues Duplessis et Dumoulin.
À la bibliothèque J.-Alide-Pellerin sise au Pavillon des loisirs de la communauté d'Yamachiche, six auteurs d'Yamachiche offrent leur oeuvre respective aux lecteurs. Le romancier Antoine Gérin-Lajoie, le poète Nérée-Beauchemin et, dans une sculpture inspirée de celle des 4 présidents américains au Mont Rushmore, les quatre historiens d'Yamachiche sont regroupés à jamais:
En 1892 Napoléon Caron a surtout traité de l'histoire religieuse;
En 1901 Raphaël Bellemare a traité du sol, des défricheurs
En 1978 J.-Alide Pellerin a repris le tout et a fait une rétrospective sur Yamachiche.
La communauté d'Yamachiche est privilégiée d'avoir pu compter 4 historiens pour la raconter. Nous devons particulièrement témoigner notre gratitude à Monseigneur Napoléon Caron qui a été cet indispensable précurseur à qui nous devons de mieux connaître qui nous sommes, répondant à son voeu le plus cher:
Paul Desaulniers
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