RUE LACERTE

 

Un merci tout spécial à Me Claudelle Lacerte, notaire, qui a bien voulu enrichir le brouillon que j'avais préparé sur la rue Lacerte.

Le 17 novembre 1980, le conseil municipal donne l'appellation Lacerte à la rue perpendiculaire à la rue Saint-Louis.

C'est que 5 jours auparavant, le 12 novembre 1980, le comité de toponymie s'était rencontré et avait créé une banque de noms de rues dans laquelle était invité à puiser le conseil municipal:

On sait aujourd'hui que seuls les noms de Lacerte, Conrad-Gugy et Dumoulin ont été retenus de cette banque de noms.

Dès 1708, la famille Lacerte (dit Vacher à cette époque) s'établit à Yamachiche au Sud-Ouest de la Petite Rivière, sur une terre concédée par les frères Charles et Julien LeSieur, co-seigneurs de la seigneurie Grosbois. Jean-Charles Vacher (aussi dit La Serte) est donc présent sur notre territoire, peu de temps après les frères Gélinas.

Il s'empresse de défricher ses 240 arpents de terre pour en avoir 6 en valeur vers 1723. Il y possède une maison, une grange et un autre bâtiment sur cette terre sise sur les bords de la Petite Rivière Yamachiche.

En 1810, il ne se trouve que neuf maisons sur le territoire qui deviendra la municipalité du village de Yamachiche et qui en contiendra une quarantaine, 77 ans plus tard. De ces 9 maisons, deux appartiennent à des Lacerte, celle du Docteur Élie Lacerte et celle de Monsieur Ernest Lacerte.

Le père de Jean-Charles Lacerte, Jean Guillaume Vacher dit Laserte, est le premier de cette famille à mettre le pied sur le continent. Il est âgé d'environ 20 ans et le 9 novembre 1671 il épouse Anne Barrillet, une fille du roi. Ils auront un enfant dont l'inhumation a lieu le 23 septembre 1672.

En 1676, il loue un emplacement à Trois-Rivières. Au cours des années 1683 et 1684, il sera le maître d'oeuvre de la deuxième église de cette ville, la première demeurant inachevée. Divers contrats notariés décrivent les travaux devant être réalisés pour ce bâtiment de 60 pieds de profondeur avec façade de 26 pieds. Il faut dire que Trois-Rivières ne compte à l'époque que 350 âmes.

Le colon menuisier-artisan met fin à son veuvage le 26 novembre 1685 en épousant Marguerite Benoist. Leur mariage est célébré dans l'église qu'il vient de construire. Leur premier enfant y est aussi baptisé le 12 mars 1686.

Le décès de Jean-Guillaume Vacher est signalé dans les registres de Trois-Rivières le 30 juin 1720. Marguerite Benoist passera ses dernières années à Yamachiche, chez son fils aîné Jean-Charles.

Ce premier à voir le jour en Nouvelle-France donnera à son tour naissance à 12 enfants. En plus de cultiver, il est aussi menuisier-artisan comme son père et comme le seront aussi au moins un fils de chacune des générations à venir.

Élie Lacerte

Dans son supplément à l'histoire d'Yamachiche, le généalogiste François-Sévère Desaulniers nous parle de cet homme politique qui a eu la particularité de siéger à Ottawa (de 1868 à 1874) puis à Québec (de 1875 à 1878).

  • ..."Monsieur le Dr Élie Lacerte naquit le 15 novembre 1821. Il a surtout fait sa marque dans le commerce, à Yamachiche, où il a réussi à se créer une jolie fortune. Tout en pratiquant la médecine, M. Lacerte ne négligeait pas son magasin général pour lequel il se sentait des aptitudes toutes spéciales. Il n'entra qu'avec répugnance dans la carrière politique, en 1868, aux vives instances de son vieil ami le Dr Desaulniers, qui venait d'accepter la position d'inspecteur des prisons. Son premier adversaire fut, malheureusement, l'hon. E. Gérin, alors tout fraîchement arrivé de Paris et qui était appuyé par le brillante jeunesse d'alors: les Chapleau, Sulte, Provencher, Barthe, etc. Une meilleure entente, entre amis politiques, eût évité ces chicanes regrettables et inutiles. Tout de même, M. Lacerte fut élu. Il le fut de nouveau, par acclamation en 1873; mais il fut défait, en 1874, lors de la fameuse affaire du Pacifique; puis réélu, en 1875, à la chambre provinciale de Québec. Le gouvernement Ross lui confia la charge d'agent des Terres du St-Maurice, en 1886"...
  • Charles Lacerte et Joseph Carbonneau ont donné le 21 août 1783 à la Fabrique d'Yamachiche chacun un terrain formant six arpents en superficie. C'est l'emplacement de l'église actuelle.

    Plusieurs Lacerte iront défricher le fief Dumontier, aujourd'hui Saint-Sévère. Aux registres des baptêmes de cette paroisse, ils formeront le troisième patronyme en nombre, après les Gélinas et les Lamy.

     

     

    Paul Desaulniers

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