RUE JEAN-BAPTISTE-GÉLINEAULT

 

Le 7 août 1978 le conseil municipal donnait le nom de Jean-Baptiste Gélineau à la nouvelle rue joignant la rue Gérin-Lajoie à la rue Sainte-Anne:

La résolution de 1978 écrit bien Jean-Baptiste Gélineau alors que par le plus curieux des hasards, ce qui se produit fréquemment dans les petites communautés, l'appellation retenue sera Jean-Baptiste Gélineault avec un LT à la toute fin.

Qui dit vrai ? L'appellation Gélineau aurait tout aussi bien pu s'écrire Gélinas ou, selon les différentes façons d'écrire ce patronyme, Gélineault, Gellyneau ou même Jullineau.

Allons y donc pour Gélineault puisque c'est ainsi que tout le monde l'écrit de nos jours.

On a situé qui était Jean-Baptiste Gélineau dit Bellemare la semaine dernière lorsque nous avons traité de la rue Emmanuel.

Les internautes qui attendent mes textes à toutes les semaines doivent me trouver bien bavard mais que voulez-vous, chaque rue évoque ( chez le secrétaire-trésorier municipal que je suis ) un souvenir particulier.

La rue Jean-Baptiste-Gélineault s'est bâtie sur un péché véniel en ce sens que le conseil municipal a donné une tolérance aux nouveaux propriétaires à l'effet qu'ils n'avaient pas à se construire un champ d'épuration pour leurs eaux usées puisque le système municipal devait passer incessamment.

Une tolérance de ...15 ans puisque ce ne sera finalement qu'en 1993 que la ligne de distribution des égouts sanitaires sera installée sur la rue Jean-Baptiste-Gélineault.

Ce n'est pas d'hier que la municipalité d'Yamachiche s'est intéressée à traiter ses eaux usées.

  • En octobre 1986, conscient que le temps des subventions intéressantes s'achevait, le conseil du village signait une entente avec le ministre de l'Environnement du Québec, Monsieur Clifford Lincoln, pour un projet dont la valeur s'établissait à exactement 10 fois...le budget annuel de l'équipe de Raymond Bellemare. Dans la même semaine, le conseil municipal concluait l'entente avec la Société Québécoise d'Assainissement des Eaux.

    Raymond Bellemare ne devait alors certainement pas se douter que c'est l'équipe municipale de son épouse qui mettrait le point final à cette ambitieuse réalisation.

    C'est peu après que les pourparlers concernant le regroupement des deux municipalités commencèrent.

    Au printemps 1987, dans le brouhaha des différends sur la fusion, le député/ministre Yvon Picotte protégeait les sommes engagées par le ministre de l'Environnement et le ministre des Transports, ce qui s'avéra un élément très important à la conclusion du regroupement entre les anciennes municipalités de la Paroisse et du Village d'Yamachiche, le 26 décembre 1987.

    Raymond Bellemare se retira de la politique, conscient que sa grande réalisation lui avait coûté sa popularité tout comme en 1957 son oncle Émile Pellerin avait dû mettre de côté la mairie après avoir construit le système d'aqueduc.

  • Victoire de taille autant au niveau financier que technique qui aurait exigé des interceptions de réseaux existants et l'abandon de secteurs aussi importants que les rues Desaulniers, Gélinas, Saint-Joseph, Saint-Louis et Dorion.

    Notons que n'eût été l'excavation dans les rues pour les travaux d'assainissement, il aurait été impensable d'effectuer le remplacement du vieil aqueduc de 1957 qui rendait techniquement déficientes les interventions de nos pompiers et rendait impossible l'alimentation de notre municipalité par un nouveau système d'aqueduc, nous n'aurions pu être desservis par la Régie Aqueduc de Grand Pré.

    Comment aurait-on pu également financer le remplacement majeur des conduites et des réservoirs aqueduc si, par miracle, le Groupe RCM n'avait pas annoncé en mai 1988 un agrandissement de 1,4 MILLIONS rendant ainsi admissible la municipalité d'Yamachiche à un programme de subventions dépassant CINQ CENT TREIZE MILLE DOLLARS provenant de l'entente auxiliaire Canada-Québec ?

    Le 8 septembre 1988, le député/ministre Yvon Picotte inaugura le début des travaux et appuya l'équipe d'André Chainé dans sa course aux demandes AIDA qui, en étant soumises avant le nouveau rôle d'évaluation de 1989, permettaient une augmentation nette de CENT VINGT MILLE DOLLARS dans l'obtention des 5 premières demandes AIDA délivrées par le gouvernement du Québec, toutes à Yamachiche.

    Puis advint l'ajout d'un dernier partenaire, La Porte de la Mauricie, et la conclusion d'un protocole d'entente à même les subventions possibles aux MRC désignées.

  • Un investissement total de 7 849 512.00$ par les intervenants suivants:

  • Plus encore, lorsque le financement de tous ces travaux débuta, les taux d'intérêts se mirent à chuter, ce qui fera économiser des centaines de milliers de dollars au bout des 20 ans de remboursement des règlements d'emprunt.

    Les subventions accordées aux municipalités ne sont plus si généreuses aujourd'hui, Yamachiche en a profité pendant qu'il était grand temps.

  • Ce qu'on appelle la prime accrue, c'est une subvention accordée par le gouvernement du Québec afin que les ouvrages se réalisent entièrement dans une période de 36 mois.

    Or le ministère de l'Environnement a lui-même décrété, le 7 février 1989, une étude d'impact sur l'environnement quant au site où devrait être située l'usine de traitement des eaux usées.

    La municipalité ne pouvait donc plus déterminer, à cause de cette étude d'impact, l'emplacement de son usine de traitement des eaux usées, de ses stations de pompage ni même la direction des conduites d'égout.

    Le 2 février 1996, le conseil municipal rencontre le député Rémy Désilets mais celui-ci oublie le dossier et réagit le 29 août 1996 dans Le Nouvelliste en déclarant:

  • ..."qu'on a autre chose de plus urgent à faire que de revenir à des affaires de 91-92"...
  • Le député Désilets admet toutefois que Yamachiche a été victime d'injustice:

  • ..."à première vue, ça n'a pas d'allure. Mais on est pris dans des problèmes financiers. Si le gouvernement du temps n'a pas voulu leur donner le montant, on ne leur donnera pas non plus"...
  • Le conseil municipal prouve au député Désilets que le ministre Pierre Paradis avait justement consenti à présenter une demande de dérogation auprès du Conseil des ministres le 3 décembre 1992.

    Sans réelle défense, le député Désilets change son discours en évoquant la problématique nationale (l'atteinte du déficit ZÉRO pour le budget annuel du gouvernement du Québec) et réplique que 11 municipalités ont fait l'objet de refus de prime accrue en 1991 et 1992.

    Le conseil municipal écrit à ces municipalités et prouve que ce n'est pas vrai.

    Rémy Désilets aura ainsi démontré qu'il n'était, dans cette affaire, non pas le défenseur des citoyens qu'il représente, mais un simple commissionnaire de son parti politique.

  • Bien plus, il faudra près de 30 000.00$ par année à tous les 8 ans pour retirer les boues qui s'accumulent au fond des étangs.

    Un système d'égout, ça coûte cher et comme la Régie Aqueduc de Grand Pré coûte cher elle aussi, les taxes de services du centre urbain sont élevées.

    Cependant, le conseil municipal compense par l'une des plus basses taxes foncières au Québec et les gens d'Yamachiche profitent d'un centre urbain complètement remis à neuf.

  • Ce sera donc Raymond Bellemare, l'un des descendants de Jean-Baptiste Gélineau dit Bellemare, qui aura été à son tour un fier bâtisseur d'Yamachiche.

     

    Paul Desaulniers

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