Le 2 octobre 1972, le conseiller Gérald Milot propose et fait accepter l'appellation rue Duplessis en l'honneur de Nérée Duplessis, qui était natif et résidant d'Yamachiche et père de l'Honorable Maurice Duplessis.
Après ses études en droit, Nérée LeNoblet Duplessis (1855-1926) s'établit à Trois-Rivières à 25 ans où il exerça sa profession d'avocat avec nul autre que le grand généalogiste de notre communauté, Me François-Sévère Desaulniers, à qui on doit pas moins de 116 généalogies de familles.
C'est d'ailleurs François-Sévère Desaulniers qui céda sa place de député à Québec à Nérée Duplessis, en 1886, Me Desaulniers faisant le saut comme député fédéral dès l'année suivante.
Plusieurs députés du Comté de Saint-Maurice étaient originaires d'Yamachiche et on peut diviser les époques parlementaires en 4 époques:
L'Acte constitutionnel de 1791
À cette époque, chaque comté était représenté par 2 députés.
Conseil Spécial de 1838
Cette période ne dura que de 1838 à 1841 et le Comté de Saint-Maurice n'aura plus désormais qu'un seul député.
L'Acte d'Union de 1841
L'Acte de la Confédération de 1867
À Québec
À Ottawa
De 1792 à 1830, le Comté de Saint-Maurice s'étendait du Comté de Berthier à celui de Batiscan, c'est dire comment Yamachiche a pu compter sur d'éminents personnages publics! Le Comté de Champlain a été formé en 1830 et celui de Maskinongé en 1853.
L'historien J. Alide Pellerin relève également les députés:
Nérée Duplessis a été député de Saint-Maurice pendant 14 ans au sein du parti provincial conservateur. Dès l'âge de 10 ans, son fils Maurice le suivit dans toutes ses campagnes électorales où il prit la piqûre de la politique.
Nérée Duplessis fut également échevin puis maire de la Ville de Trois-Rivières.
Maurice Duplessis est-il né à Yamachiche? Non, car étant né le 20 avril 1890, il y avait alors 10 ans que ses parents étaient établis à Trois-Rivières. Cependant, Maurice Duplessis fréquenta beaucoup Yamachiche, surtout chez son grand-père Joseph pour y travailler aux travaux de la ferme.
Les Conservateurs, c'étaient les bleus. Quand le Frère Léon écrivit la chanson d'Yamachiche (entre 1917 et 1927 sur une musique de Albert Larrieu), il ne manqua pas, dans son troisième couplet, de se moquer des tirailleries politiques :
''... Les Rouges et les Bleus,
Se prennent aux cheveux
Et l'ardeur politique
Met l'feu dans la boutique;...''
Le Frère Léon devait être témoin de belles empoignades car les tenants libéraux, les rouges, ne laissaient pas leur place aux bleus, les conservateurs qui, sous Maurice Duplessis, prendront le nom de l'Union Nationale.
Le vicaire Dubois aura été dans son sermon jusqu'à rappeler à ses ouailles, lors de l'un de ses célèbres emportements, que l'enfer était rouge sur la question de la prohibition, un débat qui opposait rouges et bleus, les rouges désirant l'abolir afin de mettre fin aux ''barbottes'', les dépôts clandestins où l'on vendait de l'alcool illicite ainsi qu'à la contrebande qui sévissait.
Toutes les familles d'Yamachiche ont des histoires savoureuses à raconter sur la politique et il n'était pas rare de voir des bleus ou des rouges l'être de père en fils.
Il y avait même des assemblées contradictoires, les plus célèbres étant à la maison Louis-Léon-Lesieur-Desaulniers, la majestueuse demeure du 571, Sainte-Anne appartenant aujourd'hui à Madame Monique Lampron en face du cimetière.
Il y avait donc autour de la maison deux attroupements avec tous les inconvénients qu'on peut deviner pendant que les organisateurs politiques partageaient une même salle(!!!)
Je me contenterai de rappeler que Maurice Duplessis a commencé toutes ses campagnes politiques à Yamachiche et qu'il affectionnait particulièrement Yamachiche tout comme son père, Nérée Duplessis, l'avait fait avant lui.
Paul Desaulniers
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