RUE NOTRE-DAME

 

1875 Le député-médecin Louis-Léon Desaulniers, ancien député à Ottawa ( il le sera à nouveau quelques années plus tard ), propriétaire de la magnifique résidence du 571 Sainte-Anne, du côté ouest de son intersection avec la rue De Carufel, possède la terre en face de l'église paroissiale.

Aucune indication de rue n'apparaît au cadastre de 1975, le lot 834 comprend deux maisons donnant toutes deux sur la rue Sainte-Anne ainsi que quelques bâtiments de ferme.

1878 Le train s'arrête pour la première fois à Yamachiche et l'arrivée de la nouvelle gare amènera les gens à se bâtir tout près de ce nouveau moyen de communication.

Ce sera donc au cours des années suivantes que les gens s'établiront peu à peu sur la nouvelle rue mais les procès-verbaux de la Paroisse sont muets sur cette question.

1887 Le 16 mai, le conseil municipal de la nouvelle municipalité se réunit pour la première fois et le nom des nouveaux élus fera l'objet d'une première appellation.

Le maire élu est Georges-Félix Héroux et les conseillers municipaux sont Claudimire Gérin-Lajoie, Louis Duchaine, Louis-Archange Samson, Édouard Ledoux, Narcisse Gélinas et Nérée Gagnon.

Le 6 juin , on désigne les trois rues attenantes à la voie ferrée: elles porteront les noms de Gagnon, Samson et Duchaine, comme les trois élus municipaux.

Cependant, le 18 juin 1887, on modifie le nom des trois rues qui sont officialisées comme suit:

Pourquoi avoir retenu Notre-Dame, pourquoi y a-t-il une rue Notre-Dame dans la presque totalité des municipalités ?

  • À Yamachiche, faut-il faire le parallèle avec les soeurs de la Congrégation Notre-Dame arrivées depuis 1852 pour l'éducation des jeunes filles de la communauté?

    Votre réponse vaut la mienne puisque rien n'est inscrit aux procès-verbaux des municipalités.

  • Puisque nous en sommes aux premiers procès-verbaux de la nouvelle municipalité, il y a une amusante particularité autant du côté de la Paroisse que du Village.

    Il fallait en effet demander au lieutenant-gouverneur en conseil l'autorisation de ne rédiger qu'en français et de ne publier qu'en français, sauf pour les avis devant paraître dans la Gazette Officielle du Québec.

    Autorisation qui fut heureusement obtenue bien qu'il soit surprenant de constater la qualité de l'anglais des deux premiers secrétaires-trésoriers, Moïse Carbonneau pour la Paroisse et Louis-Adolphe Lord pour le Village.

    La rue Notre-Dame évoque pour moi les doux souvenirs de ma jeunesse avec l'épicerie Frontenac de mes parents Thérèse et J. Armand Pellerin, le magasin général de Honorat Lamy, le secrétariat de la municipalité au coin de la rue Sainte-Anne, l'odeur du pain frais et des fèves aux lards du dimanche matin des boulangeries Joseph Milot et Richard Milot, le magasin de chaussures Roger Milot, les magasins de coupons Donat Ricard et Lisette Turner, les poches de moulées des meuneries Gérald Milot et Jacques Lacerte et, à l'autre bout de la rue, la gare du Canadien Pacifique Ltée.

     

  • C'est beaucoup de commerces mais nous les enfants, nous étions les vrais maîtres de la rue et gare aux automobilistes qui passaient sur nos buts, certains devant même s'arrêter complètement parce que l'un de nous était dans une montée à l'emporte-pièce au hockey ou dans une course effrénée à bicyclette.
  • Toutefois, la rue Notre-Dame se fera surtout connaître par la Caisse Populaire de Yamachiche.

     

    L'histoire de la Caisse Populaire d'Yamachiche peut se diviser en deux périodes:

    Ils en vendront 230 et les sociétaires tiennent leurs premières rencontres au Collège Sainte-Anne, procèdent à sa fondation le 29 février 1944, toujours dans les locaux du collège, pour déménager en juin dans une modeste annexe au 210 Notre-Dame qu'ils quitteront en 1962 pour son emplacement actuel du 141 Notre-Dame.

    Autant Raoul Pellerin fut-il précieux pour la première tentative, autant Maurice Carbonneau saura-t-il donner à la Caisse Populaire d'Yamachiche son essor, sa philosophie et sa crédibilité.

    La Caisse Populaire d'Yamachiche est également partenaire de sa communauté comme en fait foi sa participation financière pour la construction de la patinoire permanente; l'aménagement du Parc du Centenaire ( à l'intersection 138-153 ) et le réaménagement actuel du Parc Marguerite-Bourgeoys ( en face du presbytère ); l'implantation des bacs individuels de récupération; l'aménagement paysager à l'école Omer-Jules-Desaulniers et à l'hôtel de ville; la bibliothèque; la salle informatique Desjardins pour les internautes; l'achat du camion d'urgence de la brigade incendie et une foule de projets communautaires pour les loisirs, la Fabrique et les organismes locaux.

    Mais la Caisse Populaire d'Yamachiche est emportée dans le mouvement Desjardins, cette mode à la centralisation où le Bigger is better est en train de se substituer au Small is beautiful que prônent les gens qui ont choisi de vivre dans des communautés rurales.

    Si les premiers sociétaires de ce mouvement coopératif avaient le sentiment de fonder quelque chose, les épargnants d'aujourd'hui ont plutôt l'impression d'être fondu dans quelque chose...

    Voilà en effet le véritable défi des années 2 000 pour les petites communautés comme celle d'Yamachiche: tenter de résister au derby de démolition, à cette outrageuse mode de la centralisation, soi-disant plus économique, qui risque de voir déporter nos institutions les plus chères vers les centres plus populeux, au profit, comme le dit si bien le chanteur-poète Richard Desjardins de quelques privilégiés qui auront tout alors que nous tous n'auront plus rien.

    Vous pensez que je divague de croire qu'un jour il n'y aura plus de personnel à la Caisse Populaire d'Yamachiche mais un simple guichet automatique ?

  • J'espère me tromper mais n'oublions pas que lorsque l'école a passé au feu il y a quelques années, aurait-elle été reconstruite si ce n'avait été de l'intervention efficace de notre brigade incendie ? Qu'adviendra-t-il dans quelques années du presbytère, de l'église elle-même ? Nous en sommes à la centralisation sauvage des institutions. Rappelons-nous cette inscription à notre compte de taxes scolaires: prière de ne pas vous présenter à nos bureaux pour payer votre compte !!!
  • On tend à faire du monde rural un îlot agricole , qui sera géré de loin, où l'implication communautaire sera jugée comme du folklore. On a encore tout frette à l'oreille les propos du gestionnaire de la santé de Louiseville, en pleine église, devant près de 1 000 personnes le mardi soir du 17 février 1998 qui ne voyait pas pourquoi un spécialiste ne serait pas engagé pour remplacer les bénévoles qui oeuvrent au Foyer Ernest-Jacob.

  • Et oui ! Ce spécialiste remplacera à lui seul toute une armée de bénévoles auprès des personnes âgées...Vous voyez comme je deviens folklorique, moi qui croyais que ce dont les personnes âgées ont besoin, c'est d'abord d'attention.
  • Je ne suis pas gêné d'écrire en mai 1999 que le monde municipal passera à son tour dans le moule de la centralisation d'ici 2 ans, le rapport Bédard, une autre œuvre téléguidée pour le compte du gouvernement du Québec, nous promet à son tour un monde meilleur, géré par des super-structures.

    Ça doit être ça, la folie des grandeurs.

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    Paul Desaulniers

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