RUE DORION

 

Le 2 octobre 1972, on donnait l'appellation Dorion à la rue qui allait permettre de joindre la rue Saint-Louis à la rue Sainte-Anne (138), du côté ouest de la municipalité, en l'honneur:

..." de Monsieur le curé Dorion qui a fait beaucoup pour notre paroisse "...

Je serai moins bref.

Joseph-Hercule Dorion aura été un artiste, un grand architecte, un homme de goût qui fera grandir et inspirera les gens de sa communauté, notamment les familles Milette et Héroux qui, sous son influence, passeront de simples entrepreneurs à la reconnaissance d'architectes.

Joseph-Hercule Dorion a été nommé curé d'Yamachiche à l'âge de ...33 ans. C'était bien jeune pour prendre en charge une paroisse si importante, d'autant plus que les deux maisons d'éducation ( Collège et Couvent ) fonctionnaient à plein régime et exigeaient beaucoup de temps de la part du curé.

Mais Joseph-Hercule Dorion en avait vu d'autres:

Joseph-Hercule Dorion fut curé d'Yamachiche de 1853 à 1889 et sa plus grande réalisation sera la construction de l'église dont il créera lui-même tous les plans et devis.

Cette église serait aujourd'hui considérée comme un joyau architectural si elle n'avait pas été détruite par le feu en 1957.

Cette église a été inaugurée le 18 janvier 1873.

L'artiste italien Louis Cappello, exécuta les peintures de la coupole principale et des pendentifs. La grande fresque du dôme représentait Dieu et ses principaux attributs.

Rheault, Monty, Leduc avaient peint les plus remarquables de ses tableaux.

Le tableau, au-dessus de l'autel de la Sainte-Vierge, représentait l'Immaculée Conception, c'était une copie du célèbre tableau de Murillo, faite par Antoine Plamondon.

Le tableau, surmontant l'autel du Sacré-Cœur, avait été exécuté par le curé Dorion.

L'antique tableau, qui surmontait le maître-autel, représentait sainte Anne et était dû au pinceau de François Beaucourt; il existait déjà, depuis une quinzaine d'années, dans la première église de pierre, au Canton; encadré à l'époque, il a pu être sauvé de l'incendie de 1780; il fut l'objet d'une grande vénération par les pèlerins, pendant près de deux siècles.

Les autels, en marbre poli, furent faits à Montréal.

Le baldaquin, riche pièce d'architecture, fut exécuté par les frères Héroux; il était en bois doré et il consistait en une jolie coupole, supportée par quatre belles colonnes corinthiennes. Dans les pendentifs de cette coupole, figuraient des tableaux, œuvre du peintre A. Rho, de Bécancour.

Le peintre Louis-A. Monty, qui vécut plusieurs années à Yamachiche, avait refait la décoration intérieure, en 1906, dont le Chemin de la Croix.

Un orgue Casavant de 23 jeux avait été installé en 1903, année de la construction du jubé des chantres.

L'édifice était d'une architecture entièrement nouvelle dans les campagnes du Canada, rappelant les belles églises, surmontées d'un dôme, de Rome.

Ce sont les frères Georges-Félix et Joseph Héroux qui en firent la construction et l'aménagement intérieur mais rappelons que c'est le curé Dorion qui en avait dessiné les plans et devis.

Un très grand nombre de béquilles, de lunettes, de chaussures ont été laissés en ex-voto suite aux guérisons de la bonne sainte Anne, n'oublions pas que Yamachiche a été un lieu de pèlerinage pendant de nombreuses années.

Nérée Beauchemin est né en 1850, le curé Dorion est arrivé en 1853 et est décédé en 1889. L'enfant et le jeune médecin auront donc connu le saint prêtre et le génial artiste comme le qualifie le poète. De l'église, le poète cite avec émotions le mot d'un poète anglais :

  • ..." Oh oui, cette belle église, c'est bien pour nous tous, habitants d'Yamachiche, une pure joie, une pure joie pour toujours "...
  • Le second projet d'envergure du curé Dorion aura été la construction de l'Hospice. Il en fit lui-même les plans de l'extérieur et de l'intérieur et inventa pour les murs un tout nouveau mode de construction. La particularité de cette construction était la facilité donnée aux résidants pour se rendre aux pièces communautaires.

    C'est le curé Dorion, dont la sœur était religieuse de la Providence, qui obtint l'implantation de cette communauté à Yamachiche et la construction de l'Hospice fut terminée en 1875, une fois entrepris les travaux de remplissage de la rivière qu'on avait détournée comme nous l'avons vu précédemment.

    Enfin, le curé Dorion a fait construire la Salle publique en 1878 où se réunirent si longtemps les conseils municipaux, cette maison fut habitée par les anciens sacristains et a été déménagée en 1977 par monsieur Henri Bellemare au 341 de la rue Sainte-Anne à Yamachiche.

    C'est hélas le seul bâtiment qui puisse encore témoigner des qualités d'architecte du curé Dorion.

    Joseph-Hercule Dorion aura contribué à donner à Yamachiche ce goût de l'esthétique et de la décoration qui fascinent encore de nos jours. Il aura élevé de simples constructeurs au rang de grands architectes et en aurait mérité lui-même le titre.

     

    Paul Desaulniers

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