Le Nouvelliste 30 avril1999

"On n a pas à cacher les faits"

Le président de I'ACSIQ invite les pompiers

à ignorer la

consigne de Lombard

Brigitte Trahan
Yamachiche

Le président de l'Association des chefs de services incendies du Québec, M. Gilles Lamadeleine, estime que ses membres n'ont pas à suivre les consignes de la compagnie d'assurances Lombard Canada visant à interdire ces derniers d'accorder des entrevues aux médias lors de sinistres.

M. Lamadeleine estime que seul le conseil municipal peut donner un tel ordre, s'il' le juge bon. Il invite donc les officiers des services d'incendies à faire fi de la recommandation émise en janvier par la compagnie d'assurances à moins d'avis contraire du conseil.

Le président de l'ACSIQ explique que parmi les municipalités visées, on compte des chefs pompiers qui sont spécialisés dans les communications. Il estime que les officiers peuvent très bien donner de l'information factuelle aux médias sans pour autant ,tirer de conclusions sur les causes ou les faits entourant les sinistres ou sans dévoiler des informations qui relèvent de la loi d'accès à l'information.

En juin, l'ACSIQ tiendra son congrès provincial à Rimouski et entend donner une formation en communication à ses membres.

M. Lamadeleine se dit soucieux de cette situation qui semble, pour l'instant, n'avoir eu, d'échos qu'à Yamachiche parmi les 900 municipalités assurées par Lombard.

Ce dernier explique que son organisme a entamé des discussions au sujet de cette situation avec le ministère de la Sécurité publique afin qu'ensemble, les deux organismes puissent élaborer un guide de communication à l'attention des chefs et officiers des services d'incendies.

Si quelqu'un peut éclairer les municipalités dans leur décision de suivre ou non la directive de Lombard, c'est le ministère de la Sécurité publique, estime M. Lamadeleine.

Du côté d'Yamachiche, après discussions, le conseil a finalement décidé d'accorder de la latitude à son chef M. Jacques Pellerin, étant donné son expérience et son discernement. Aucune résolution du conseil n'avait ordonné à M. Pellerin de ne pas parler aux médias lors de l'incendie à l'abattoir Trahan mais il semble que le chef ait préféré jouer la carte de la prudence, face à la consigne, pour ne pas mettre la municipalité dans l'embarras..

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