L'Écho 1 novembre 2018
 

Un champion de la NFL se fait baptiser à Yamachiche

Marie-Eve Veillette
meveillette@icimedias.ca

 

Crédit photo : (Photo courtoisie)


COMMUNAUTÉ. La généalogie a conduit un ancien quart-arrière de la NFL (National Football League) dans la région au début du mois d’octobre. John [Anthony] Paye, qui a remporté le XXIIIe Super Bowl comme troisième quart-arrière avec les 49ers de San Francisco, a renoué avec ses racines en débarquant dans la famille de Linda Paillé.

La Louisevilloise était en contact avec l’ex-footballeur depuis un peu plus d’un an avant qu’il ne foule le sol québécois en compagnie de son père (John senior), de son oncle (Mark) et de sa sœur (Amy), le 4 octobre dernier.

«Il cherchait ses origines depuis plusieurs années. Il a fini par découvrir que ses ancêtres venus de France étaient originaires du Québec. Il a pris contact avec ma fille sur Facebook, qui me l’a référé. Elle savait que j’avais l’arbre généalogique des Paillé de ma lignée en ma possession. On a donc comparé nos données et nous avons constaté qu’effectivement, nous avions les mêmes ancêtres», raconte Mme Paillé.


La bague de championnat de John Paye.

Le lien remonte à loin, soit presque trois siècles, mais il est tout de même bien réel. Tous deux sont des descendants de Charles Paillard, fils de Léonard Paillard, le premier de la lignée à avoir foulé le sol de la Nouvelle-France vers le milieu des années1600.

Leur arbre généalogique se sépare par la suite. La lignée de Linda Paillé se poursuit avec la famille de François Paillard, fils de Charles. Celle de John Paye, avec celle de Michel, frère de François. «John souhaitait voir où ses ancêtres avaient grandi.»

La rencontre

Linda Paillé avait minutieusement planifié la venue de son correspondant et de ses proches en sol québécois. Pour qu’ils vivent une expérience mémorable, elle leur a suggéré de venir à l’automne, pour profiter des couleurs et du Festival de la galette de sarrasin de Louiseville, qui les replongerait un peu dans le temps

À la cabane à sucre familiale des Paillé.

«Il fallait que tout soit bien rodé, car ils ne restaient que quatre jours», indique Mme Paillé, qui leur avait suggéré un gîte à proximité de chez elle comme lieu d’hébergement. Elle avait aussi pris soin d’intégrer à leur horaire une visite de l’érablière familiale aujourd’hui détenue par son frère, à Saint-Léon-le-Grand.

«Notre cabane à sucre a été construite par mon arrière-grand-père vers la fin des années 1800. Mon grand-père l’a exploitée. Elle est en planches, avec plein de signatures et de dessins de toutes les générations sur les murs. John était fasciné de voir ça.»

Baptisé à 53 ans

John [Anthony] Paye a profité de son passage en Mauricie pour poser un geste hautement symbolique et cher à ses yeux: il s’est fait baptiser à l’église de Yamachiche, où l’ont été avant lui 150 de ses ancêtres, écrit-il sur sa page Facebook.

Pour lui, le fait que l’église porte le nom de «Sainte-Anne» revêtait une signification particulière, puisque sa mère, décédée en 2013, portait le même prénom.


Photo de “famille” au terme du baptême.

C’est entouré de son père, de son oncle, de sa sœur et de la famille de Linda Paillé qu’il a vécu ce moment fort de son séjour.

Celui qui a évolué aux côtés des légendaires quarts-arrières Joe Montana et Steve Young a choisi Mme Paillé et son frère Stéphane comme marraine et parrain. C’est le curé Julio César Duran qui a animé la cérémonie en trois langues: anglais, français et espagnol.

«On ne s’attendait pas à vivre ça!, raconte Mme Paillé. Dans la journée du samedi, Amy (sa sœur) m’avait appelée pour prendre des renseignements sur ma famille: le nom de ma mère, de mon père, où j’étais née, etc. Je me demandais pourquoi elle me posait toutes ces questions, et c’est un peu plus tard, quand John m’a demandé si j’acceptais d’être sa marraine, que j’ai compris!»

C’est le lendemain, après le défilé du Festival de la galette, que la cérémonie a eu lieu. «John était comme un enfant! Il était ému et impressionné que les cloches sonnent pour lui.»

Souvenirs impérissables

Avant de recevoir la famille Paye, Linda Paillé ignorait que son correspondant avait remporté le Super Bowl avec les 49ers de San Francisco, à la fin des années 80. C’est lorsqu’un ami de la famille a remarqué la bague qu’il portait au doigt qu’elle a su qu’il avait évolué dans le football professionnel. «On a eu le privilège de l’essayer. C’était vraiment spécial…»

John Paye en compagnie de Linda et Stéphane Paillé, sa marraine et son parrain.

John Paye a été repêché par les 49ers de San Francisco lors de la saison 1987. Il faisait office de troisième quart-arrière lors de la conquête du XXIIIe Super Bowl par l’équipe le 22 janvier 1989. L’Américain s’est par la suite converti en entraîneur de basket-ball, un sport dans lequel il est encore grandement impliqué à San Carlos, tout près de chez lui.

La Louisevilloise garde un très bon souvenir du passage de ses cousins germains venus de la côte ouest des États-Unis. «Ce sont des gens authentiques, simples et très agréables à côtoyer! Je suis chanceuse d’avoir pu les rencontrer.»

John Paye et sa famille sont retournés chez eux le 8 octobre. Les deux correspondants demeurent en contact. «J’espère les revoir bientôt», conclut Mme Paillé, qui prévoit déjà, dans une future visite, les sortir au Parc des chutes de Sainte-Ursule et à la cabane à sucre… durant le temps des sucres!

Visite de John Paye

Noël avant l’heure!

Avant d’arriver au Québec, John Paye a fait parvenir à Linda Paillé un gros colis contenant divers vêtements de sport à l’effigie de son club sportif Paye’s Place, dont des survêtements et des camisoles de basketball. Il lui a aussi envoyé un ballon de football officiel de la NFL autographié. Des cadeaux inattendus et, évidemment, grandement appréciés.