Linda Paillé avait minutieusement planifié la
venue de son correspondant et de ses proches en sol
québécois. Pour qu’ils vivent une expérience mémorable,
elle leur a suggéré de venir à l’automne, pour profiter
des couleurs et du Festival de la galette de sarrasin de
Louiseville, qui les replongerait un peu dans le temps
À la cabane à sucre familiale des Paillé.
«Il fallait que tout soit bien rodé,
car ils ne restaient que quatre jours», indique Mme
Paillé, qui leur avait suggéré un gîte à proximité de
chez elle comme lieu d’hébergement. Elle avait aussi
pris soin d’intégrer à leur horaire une visite de
l’érablière familiale aujourd’hui détenue par son frère,
à Saint-Léon-le-Grand.
«Notre cabane à sucre a été construite
par mon arrière-grand-père vers la fin des années 1800.
Mon grand-père l’a exploitée. Elle est en planches, avec
plein de signatures et de dessins de toutes les
générations sur les murs. John était fasciné de voir
ça.»
Baptisé à 53 ans
John [Anthony] Paye a profité de son
passage en Mauricie pour poser un geste hautement
symbolique et cher à ses yeux: il s’est fait baptiser à
l’église de Yamachiche, où l’ont été avant lui 150 de
ses ancêtres, écrit-il sur sa page Facebook.
Pour lui, le fait que l’église porte
le nom de «Sainte-Anne» revêtait une signification
particulière, puisque sa mère, décédée en 2013, portait
le même prénom.
Photo de “famille” au terme du baptême.
C’est entouré de son père, de son
oncle, de sa sœur et de la famille de Linda Paillé qu’il
a vécu ce moment fort de son séjour.
Celui qui a évolué aux côtés des
légendaires quarts-arrières Joe Montana et Steve Young a
choisi Mme Paillé et son frère Stéphane comme marraine
et parrain. C’est le curé Julio César Duran qui a animé
la cérémonie en trois langues: anglais, français et
espagnol.
«On ne s’attendait pas à vivre ça!,
raconte Mme Paillé. Dans la journée du samedi, Amy (sa
sœur) m’avait appelée pour prendre des renseignements
sur ma famille: le nom de ma mère, de mon père, où
j’étais née, etc. Je me demandais pourquoi elle me
posait toutes ces questions, et c’est un peu plus tard,
quand John m’a demandé si j’acceptais d’être sa
marraine, que j’ai compris!»
C’est le lendemain, après le défilé du
Festival de la galette, que la cérémonie a eu lieu.
«John était comme un enfant! Il était ému et
impressionné que les cloches sonnent pour lui.»
Souvenirs impérissables
Avant de recevoir la famille Paye, Linda Paillé
ignorait que son correspondant avait remporté le
Super Bowl avec les 49ers de San Francisco, à la fin
des années 80. C’est lorsqu’un ami de la famille a
remarqué la bague qu’il portait au doigt qu’elle a
su qu’il avait évolué dans le football
professionnel. «On a eu le privilège de l’essayer.
C’était vraiment spécial…»
John Paye en compagnie de Linda et
Stéphane Paillé, sa marraine et son parrain.
John Paye a été repêché par
les 49ers de San Francisco lors de la saison 1987.
Il faisait office de troisième quart-arrière lors de
la conquête du XXIIIe Super Bowl par l’équipe le 22
janvier 1989. L’Américain s’est par la suite
converti en entraîneur de basket-ball, un sport dans
lequel il est encore grandement impliqué à San
Carlos, tout près de chez lui.
La Louisevilloise garde un
très bon souvenir du passage de ses cousins germains
venus de la côte ouest des États-Unis. «Ce sont des
gens authentiques, simples et très agréables à
côtoyer! Je suis chanceuse d’avoir pu les
rencontrer.»
John Paye et sa famille sont
retournés chez eux le 8 octobre. Les deux
correspondants demeurent en contact. «J’espère les
revoir bientôt», conclut Mme Paillé, qui prévoit
déjà, dans une future visite, les sortir au Parc des
chutes de Sainte-Ursule et à la cabane à sucre…
durant le temps des sucres!
Visite de John Paye
Noël avant l’heure!
Avant d’arriver au Québec,
John Paye a fait parvenir à Linda Paillé un gros
colis contenant divers vêtements de sport à
l’effigie de son club sportif Paye’s Place, dont des
survêtements et des camisoles de basketball. Il lui
a aussi envoyé un ballon de football officiel de la
NFL autographié. Des cadeaux inattendus et,
évidemment, grandement appréciés.