Yamachiche — Les citoyens de Yamachiche vont bénéficier
de la présence d’une toute nouvelle brasserie sur leur
territoire qui ouvre ses portes juste à temps pour Noël.
Les propriétaires de la Brasserie Dépareillée, Raphaël
Richard et Martin Poirier, arrivent sur la rue Sainte-Anne,
non loin des magnifiques maisons de brique rouge, avec de
l’expérience dans le domaine. Les deux jeunes entrepreneurs
tenaient en effet une brasserie / restaurant à Montréal et
brassaient sur place avant de choisir Yamachiche pour
réorienter leur entreprise.
«Après plusieurs années, on a voulu se donner le droit de
vivre de nos passions», indique M. Richard. C’est que les
deux jeunes hommes sont aussi des artistes. M. Richard est
violoniste et M. Poirier, chef cuisinier. C’est pourquoi ils
n’arrivent pas dans le secteur des bières artisanales sans
apporter une couleur bien à eux.
«Vous savez, un brasseur, c’est un artiste, c’est un
chimiste. Chacun a sa manière de faire les choses, son
propre style et c’est ça qui différencie les brasseries et
je pense qu’en Mauricie, il faut être fier de ça», fait-il
valoir.
Des pourparlers sont d’ailleurs en cours, indique M.
Richard, pour créer une route des bières dans la région. «On
a déposé un projet avec toutes les autres brasseries pour
avoir un parcours officiel comme la route des vins en
Estrie. Pour l’économie locale, l’économie du Québec et du
tourisme, ce serait un gros plus», prévoit-il.
À peine ouverte, la Brasserie Dépareillée compte déjà
25 points de vente au Québec. «En étant situé entre Montréal
et Québec, on est capable de distribuer jusque dans les
Cantons de l’Est», fait valoir M. Richard.
Le nom original de la brasserie provient du fait que les
propriétaires, de leur aveu, n’aiment pas les conventions.
«Dans nos recettes, c’est un petit peu ça. On ne va pas où
tout le monde va. On va rajouter certains grains, certaines
épices», illustre-t-il, «on va du coq à l’âne», d’où le logo
de l’entreprise, un coq sur le dos d’un âne.
On trouve donc des bières avec des notes d’agrumes, des
ambrées aux arômes de vanille, de miel, de fleurs ou de
bleuets, voire de cacao et de café ou un assemblage de
poivres sauvages sans compter une blonde... à l’azote. La
collection offre même un petit clin d’œil au Pays du
sarrasin puisque Le Lait d’âne est une bière noire à
l’azote, à l’avoine et sarrasin de Louiseville.
Les jeunes brasseurs ont travaillé tout l’été à rénover un
ancien garage de la rue Sainte-Anne pour le transformer en
point de vente et de dégustation. «Ce n’est pas un bar»,
précise M. Richard, «ni un restaurant. C’est un
apportez-votre-lunch», dit-il. L’été prochain, dit-il, des
tables à pique-nique seront aménagées le long du ruisseau
qui longe le commerce et des camions-restaurants seront sur
place. «Certains commerçants vont venir avec leur propre
kiosque», dit-il.
Les deux partenaires travaillent ensemble depuis six ans et
Martin Poirier brasse de la bière depuis une dizaine
d’années.
Les deux hommes ne sont pas effrayés par la multiplicité des
microbrasseries qui démarrent un peu partout dans la région
et au Québec, depuis quelques années.
«Le milieu brassicole au Québec est très fraternel. Tout le
monde se complète», assure M. Richard. Il en existe 14 en
Mauricie et 190 au Québec. «C’est énorme», reconnaît-il.
Le député de Maskinongé. Marc H. Plante, prévoit que la
nouvelle brasserie devrait bénéficier d’un achalandage
important, ne serait-ce qu’avec la présence des employés de
Duchesne et fils et de l’Abattoir Trahan à proximité.
Le gouvernement du Québec a d’ailleurs donné sa confiance au
projet en lui accordant, jeudi, un prêt sans intérêts de 76
000 $ en provenance du Fonds de diversification économique
du Centre-du-Québec et de la Mauricie.