Disparition de Mélissa Blais: le
mystère persiste
Nicolas Ducharme
François Venne s'inquiète pour sa
conjointe Mélissa Blais.
-Stéphane Lessard, Le Nouvelliste
Trois-Rivières — Les proches de Mélissa Blais sont toujours sans
nouvelle de la femme de 34 ans, disparue mystérieusement avec sa
voiture jeudi dernier au milieu de la nuit à Louiseville.
Mélissa Blais
La Toyota Corolla de Mélissa Blais
n’a toujours pas été retrouvée.
Mardi, la Sûreté du Québec a dépêché son équipe d’enquête des
crimes majeurs sur les lieux afin de se joindre aux enquêteurs de la
MRC de Maskinongé, qui tentent depuis jeudi de localiser la mère de
deux enfants de neuf et cinq ans. Mercredi, un poste de commandement
sera aussi aménagé sur l’avenue Saint-Laurent à Louiseville.
«Le but est de recueillir des informations du public et faire
avancer l’enquête sur la disparition de Mélissa Blais. Nous allons
rencontrer la population dès 16 h et jusqu’en soirée», indique la
sergente Éloïse Cossette.
«Les patrouilleurs de tous les corps de police sont au courant de la
disparition. On ne peut écarter aucune hypothèse par rapport à ce
qui a pu se produire.»
Plusieurs arrêts
La femme de 34 ans est disparue à 2 h 15 dans la nuit de mercredi à
jeudi la semaine dernière après avoir fait un arrêt au bar Les 2
dés, situé sur l’avenue Saint-Laurent à Louiseville. Plus tôt dans
la soirée, elle était allée au bar La Terrasse, où elle a disputé
une partie de poker en compagnie d’amis.
Elle y a remporté une centaine de dollars avant de quitter à 23 h 45
pour se diriger vers le bar La Brassette L’ami, puis aux 2 dés. Les
trois commerces sont situés à quelques centaines de mètres de
distance.
«Elle m’avait envoyé un dernier message à 11 h 45 pour me dire
qu’elle avait gagné 100 $ et qu’elle allait aller se calmer en
prenant une bière», raconte le conjoint de Mme Blais, François Venne.
Ce dernier ne croit pas que la disparition soit reliée avec ses
gains au poker.
«Elle a bu plus que d’habitude. Il ne devait pas en rester beaucoup
de son 100 $. À 2 h 15, elle est partie à pied. Elle ne conduisait
jamais en état d’ébriété, mais je suis certain que son idée
première, c’était de revenir à la maison. Un dernier signal de son
cellulaire a été capté sur la rue St-Marc, sauf qu’elle ne s’était
pas stationnée à cet endroit selon ce qu’elle avait dit aux gens.»
La voiture de Mme Blais, une Toyota Corolla 2011 de couleur noire
immatriculée Y70 FAD, n’a pas été retrouvée. Au lendemain de la
disparition, l’hélicoptère de la Sûreté du Québec a survolé la
région afin de tenter de localiser la voiture. M. Venne a fait de
même à l’intérieur d’un hélicoptère propriété d’un ami. Il a aussi
arpenté à pied l’avenue Royale, chemin le plus plausible qu’aurait
emprunté sa conjointe afin de se rendre à leur domicile de
Yamachiche, sans succès.
Contre son gré
Mercredi dernier, le couple avait eu une prise de bec sur l’heure du
souper. Rien de dramatique, affirme M. Venne. C’est à la suite de
cette chicane que Mme Blais a quitté le domicile pour se rendre à
Louiseville.
«C’était une grosse fumeuse, elle fumait un paquet par jour. Mais
depuis trois mois, elle avait arrêté. C’était difficile, mais
c’était une réussite pour elle. Sauf que depuis ce temps, toute
problématique se transformait en montagne. Mais on ne s’est pas
lancé des assiettes non plus», explique celui qui a rencontré les
policiers jeudi dernier.
«On venait de s’acheter une maison ensemble et on était encore dans
les rénovations. Elle n’aurait jamais disparu comme ça sans donner
de nouvelles pendant cinq ou six jours. Ce qui s’est passé, c’était
contre son gré.»
Au bar Chez Nina de Berthierville, le sujet de la disparition de la
serveuse est sur toutes les lèvres. «Elle s’était blessée récemment
et travaillait un peu moins, mais elle travaillait tout de même. Il
n’y a rien dans son comportement qui nous laissait présager ce qui
s’est passé. Nous sommes vraiment estomaqués, ça ne parle que de ça
depuis que c’est arrivé», raconte une collègue de travail, Sonia
Labelle.
Sur les réseaux sociaux, l’appel à l’aide du conjoint de Mélissa
Blais a été entendu par les utilisateurs de Facebook. L’avis de
recherche a été partagé par plus de 7500 personnes un peu partout au
Canada.