En point de presse du côté de Yamachiche, vendredi matin,
Thomas Mulcair a pressé le gouvernement fédéral d'agir le
plus rapidement possible pour venir en aide aux sinistrés,
d'autant plus que les pluies annoncées au cours des
prochains jours témoignent, selon lui, que «le pire est à
venir».
«C'est une situation rarissime et grave qui s'annonce.
C'est vraiment très sérieux. Je pense qu'il ne faut épargner
aucun moyen pour venir en aide aux gens. Tout le reste n'a
pas d'importance. Mais il y a des gens à travers le Québec,
l'Ontario, l'Atlantique qui vont avoir besoin d'aide et tout
ce qu'il est possible de faire, le gouvernement fédéral doit
le faire. Il ne faut pas attendre», a-t-il déclaré,
répondant notamment par l'affirmative à une question sur la
nécessité ou non de déployer l'armée pour venir en aide aux
sinistrés. Soulignons qu'en fin d'après-midi, le ministre
Martin Coiteux annonçait qu'il avait finalement fait appel à
l'armée pour les municipalités du Québec.
Accompagné des députés de la région Robert Aubin et Ruth
Ellen Brosseau, Thomas Mulcair a notamment exhorté le
gouvernement libéral de faire la lumière sur l'événement
survenu à Yamachiche, où des vagues de plus de six pieds,
possiblement causées par un navire circulant trop rapidement
sur le fleuve, ont causé des dommages importants aux
résidences situées aux abords du lac Saint-Pierre et déjà
inondées par la crue printanière.
«Une enquête, il n'y en a pas de déclenchée. Il y a un
enquêteur qui collige des données pour conseiller le
ministre sur la nécessité de l'enquête à tenir. La directive
reçue de Pêches et Océans est elle aussi assez floue: les
pilotes doivent naviguer à une vitesse sécuritaire. Ça ne
m'apparaît pas être très normé. On continue, on va mettre de
la pression pour que cette enquête-là soit déclenchée parce
que dans le cas des vagues, on n'est pas dans une cause de
catastrophe naturelle. Il doit y avoir quelqu'un quelque
part qui est imputable pour les malheurs que les gens
vivent», croit le député de Trois-Rivières et porte-parole
du NPD en matière de transport.
«Je salue le travail de tous ceux qui viennent en aide
aux sinistrés. Nous sommes de tout coeur avec les victimes,
les gens qui sont pris dans cette situation. Les questions
que nous avons posées demeurent encore aujourd'hui sans
réponse claire. Il faut venir en aide à ces personnes prises
avec les dommages de plusieurs dizaines de milliers de
dollars», a ajouté la députée de Berthier-Maskinongé, Ruth
Ellen Brosseau.
Un citoyen de l'endroit a cependant fait remarquer au Nouvelliste que
depuis la sortie publique des résidents en colère d'avoir
subi tous ces dommages, le trafic sur le fleuve a
considérablement ralenti.
Thomas Mulcair a par ailleurs rappelé que le gouvernement
libéral se devait aussi d'agir dans les fonds dégagés pour
les situations d'urgence, dont les inondations causées en
raison des changements climatiques. «Il est grandement temps
que le gouvernement commence à agir. Le gouvernement
conservateur avait réduit de 9 % les transferts d'argent en
cas d'urgence vers les provinces, et le gouvernement libéral
n'a rien fait pour les ramener, chose que l'on demande
aujourd'hui», lance le chef du NPD.
Le maire Michel Isabelle a pour sa part salué l'entraide
et la solidarité des citoyens dans ces conditions, en plus
de remercier Thomas Mulcair pour «l'appui de taille»
manifesté par sa visite dans cette municipalité.
Au total, 75 résidences se trouvent dans la zone inondée
du lac Saint-Pierre à Yamachiche, dont une trentaine sont
des résidences principales et actuellement habitées. La
Municipalité a fourni du sable pour les citoyens qui
souhaitent barricader les maisons et une ronde de sécurité
est effectuée deux fois par jour. Des mesures ont aussi été
prises pour que les services d'urgence puissent se déplacer
à cet endroit rapidement si, par exemple, un citoyen devait
avoir besoin d'une ambulance ou de la police.