L'Écho 17 août 2016

Un produit de niche destiné au Japon

Les chefs du Québec sont nombreux à utiliser le porc Nagano. À titre d'exemple, Alain Pénot, chef cuisinier à l'Auberge du lac Saint-Pierre, apparaît sur les nouveaux emballages des filets de porc développés par Aliments Lucyporc.



Pier-Olivier Gagnon

 

Aliments Lucyporc a débuté la production du porc Nagano en 1999

YAMACHICHE. Le nouveau partenariat annoncé la semaine dernière entre Groupe Robitaille et Olymel pourrait bien favoriser à moyen terme le développement de la filière du porc haut de gamme, où Lucyporc est déjà bien implantée.

Division du Groupe Robitaille, Aliments Lucyporc a officiellement débuté la production du porc Nagano en 1999 après que les dirigeants de l'entreprise eurent la vision de produire un porc haut de gamme.

À l'époque, le Groupe Robitaille voulait répondre à la demande japonaise. L'entreprise a alors développé plusieurs croisements avec la race porcine duroc afin d'obtenir une viande avec un persillage plus abondant, une chaire plus rosée et un gras plus blanc et plus ferme. Le nom Nagano lui a alors été attribué parce qu'à l'époque, le Japon accueillait les Jeux Olympiques d'hiver dans la ville du même nom.

Et dans l'optique d'obtenir le meilleur produit possible sur le marché, les 400 employés des Aliments Lucyporc effectuent les coupes de cette viande à la main. «Ça aide beaucoup à augmenter la durée de vie des produits et, par le fait même, la qualité de la viande. Avec la coupe à la main, on peut offrir des produits différents et presque uniques. On offre, entre autres, la coupe Tomahawk destinée aux hôtels et restaurants», précise Sylvie Hautcoeur, responsable Ventes et développement des marchés chez Aliments Lucyporc. Chaque semaine, près de 7000 porcs Nagano transitent par l'usine de transformation de Yamachiche.

Élevage

Les porcs Nagano sont élevés dans des fermes de la Montérégie et de la Mauricie. Les producteurs doivent suivre un cahier de charge précis et ne doivent pas y déroger. «Ces porcs sont 100% québécois et c'est toujours la même génétique. Ils ont un programme alimentaire bien précis à suivre. Généralement, ils sont nourris uniquement de maïs et de soya, mais les porcs Nagano sont nourris à partir d'un mélange précis de grains qui comprend de l'orge et du blé. C'est un programme sans farine de viande ou ractopamine ajoutée», commente Sylvie Hautcoeur.

Un produit de niche destiné au Japon

 

Le porc Nagano se rapproche le plus des produits japonaisSylvie Hautcoeur

Distribution

Grâce à des contrôles et des procédures mis en place à l'usine afin d'augmenter leur durée de vie, les produits arrivent à destination toujours aussi frais qu'à leur départ de Yamachiche. À ce jour, le porc Nagano peut se conserver près d'une cinquantaine de jours si la «chaîne de froid» est maintenue à bonne température. Il lui faut près de trois semaines pour faire le trajet entre Yamachiche et le Japon.

Le porc Nagano est disponible au Japon sous plusieurs formes. On retrouve notamment, la longe, le flanc et le katarosu très prisé. Les produits, qui portent le nom «Mugifuji» là-bas, sont désossés et les coupes sont effectuées à la japonaise. Au Québec, on y retrouve notamment le carré de porc, la côtelette désossée, l'escalope, les longes, le filet et le porc haché.

Vent de fraîcheur

Désireux de profiter de la notoriété de son produit, Groupe Robitaille a décidé, depuis peu, d'offrir un nouvel emballage pour la marque Nagano disponibles dans les supermarchés IGA et Métro du Québec ainsi que dans certaines boucheries. L’emballage des produits est effectué sous vide puisqu'il permet de prolonger leur durée de conservation et de préserver leurs saveurs.

Les chefs du Québec sont d'ailleurs nombreux à utiliser le porc Nagano. «On a décidé d'améliorer la disponibilité du produit au Québec, notamment dans les épiceries fines et les boucheries. Nous venons de lancer un tout nouvel emballage en partenariat avec des chefs du Québec qui sont nos fidèles clients depuis le début. C'est une belle vitrine pour tous», termine Mme Hautcoeur. (Avec la collaboration de Bernard Lepage)


 

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