L'Écho 2 mars 2016

Évolution marquée dans l'industrie du piégeage

David Buisson et Amélie Poliquin-Bouvette, trappeurs.

Photo TC Media - Pier-Olivier Gagnon



 

Pier-Olivier Gagnon

 

Trappeurs par passion

YAMACHICHE. Le trappage et l'industrie de la fourrure sauvage ont bien changé au fil du temps. David Buisson et Amélie Poliquin-Bouvette sont trappeurs depuis quelques années et remarquent une importante évolution.

Le couple de Yamachiche s'adonne au trappage dans la région, sur la Rive-Sud, mais également en Haute-Mauricie. Cette activité est désormais bien plus un loisir qu'un gagne-pain.

David Buisson et Amélie Poliquin-Bouvette, trappeurs.

Photo TC Media - Pier-Olivier Gagnon

 

 

«C'est vraiment une passion au départ. Nous sommes amateurs de chasse et de pêche, donc le trappage est un complément. Amélie et moi sommes des passionnés de la nature et on fait ça vraiment pour le plaisir. Le trappage vient conclure notre année dans la nature», mentionne David Bussion, trappeur et directeur de l'Association des trappeurs de la Mauricie et des Bois-Francs (ATMBF).

Évoluer comme trappeur professionnel exige une importante connaissance du territoire, de l'environnement, de la faune et de la biologie animale.

Le trappeur est également responsable de sa mise en marché. Ce loisir est d'ailleurs pratiqué du 25 octobre au jusqu'au début mars dépendamment des espèces, et ce, dans les règles de l'art en suivant les normes, lois et les directives gouvernementales.

«Lorsqu'on parle de trappage, les gens associent ça directement à la cruauté animale alors que ce n'est pas le cas. Il y a une grosse préparation tout au long de l'année, de la gestion du territoire et c'est aussi beaucoup de gros bon sens. On ne trappe pas n'importe quand, n'importe où et de n'importe quelle façon», confirme M. Buisson.

Selon lui, le piégeage permet de bonnes choses à l'être humain.

David Buisson et Amélie Poliquin-Bouvette, trappeurs.

Photo TC Media - Pier-Olivier Gagnon

 

 

«Lorsque c'est fait correctement, ça peut être une bonne chose. Ça permet un équilibre sur le territoire. Moins il va s'en faire, plus il va y avoir des animaux capturés juste pour être éliminés parce qu'ils vont faire des dommages aux installations humaines comme c'est le cas pour les ratons laveurs ou les castors. Il va de soi qu'on porte une attention particulière à la quantité des espèces pour ne pas les éradiquer et aussi dans la variété de nos prises.»

Certification

Les pratiques ont évolué et les équipements aussi. Depuis 2007, les pièges doivent être certifiés.

«Il y a beaucoup de règles à suivre. Les lois ont changé, les exigences sont nombreuses et c'est pour le mieux. Les pièges sont plus raffinés pour qu'ils soient plus humanitaires, de façon à faire souffrir le moins possible les animaux», estime le trappeur de Yamachiche.

On ne trappe pas n'importe quand, n'importe où et de n'importe quelle façon.

David Buisson

Pour chaque trappeur, un permis de piégeage est également nécessaire.

Au préalable, un cours de plusieurs heures doit être suivi et réussi.

Évolution

Si certains trappeurs pouvaient vivre de cette activité, le temps a passablement changé. Aujourd'hui, les trappeurs le font essentiellement pour le plaisir.

«La fourrure, c'est maintenant du luxe. L'évolution est importante si l'on compare aux années 90. Maintenant, la fourrure synthétique comme plusieurs autres produits sont plus populaires et coûtent moins cher. Aujourd'hui, les gens ne sont plus complètement recouverts de fourrure, ce sont plus des accessoires qu'ils portent. Ça fait aussi partie de la mode! La valeur de la fourrure suit l'économie», croit pour sa part Amélie Poliquin-Bouvette.

Chaque année, quatre encans pour le marché mondial se déroulent au pays. Les acheteurs sont nombreux, les fourrures sont recherchées. Ces acheteurs sont principalement des commerçants et doivent posséder un permis d'acheteur.

Après tout, les trappeurs considèrent que cette activité s'illustre dans le même registre que la pêche ou la chasse.

«Nous aimons la nature et les animaux. On le fait avec beaucoup de respect et on s'assure de faire le prélèvement faunique d'une bonne façon», rassure David Buisson en guise de conclusion.

Principaux animaux recherchés pour la fourrure

Coyote

Ours

Castor

Lynx du Canada

Rat musqué

Martre d'Amérique

Raton laveur

160

L'Association des trappeurs de la Mauricie et des Bois-Francs compte près de 160 membres.

Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon

 


 

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