L'Écho 27 octobre 2015

Yamachiche réclame plus d'eau

Michel Isabelle est confiant que la Régie pourra répondre positivement à la demande de sa municipalité.

 

Pier-Olivier Gagnon

 

YAMACHICHE. La municipalité de Yamachiche a besoin d'eau potable. La consommation importante d'eau de la part de ses deux abattoirs amène la municipalité à adresser une demande à la Régie d'aqueduc de Grand Pré pour doubler son débit d'eau réservé par jour.

Actuellement, Yamachiche dépasse déjà largement son débit réservé fixé à 500 000 gallons d'eau par jour et doit fournir de temps à autre jusqu'à quatre camions-citernes d'eau par semaine à proximité de l'abattoir Lucyporc dans un réservoir municipal. «On dépasse notre débit réservé depuis un bon moment déjà. Nous avons une demande de consommation d'eau accrue et il faut trouver une solution pour fournir correctement notre réseau et nos entreprises. On aimerait passer à un million de gallons d'eau par jour dès la prochaine année», indique Michel Isabelle, maire de Yamachiche.

La Régie étudie présentement la demande de Yamachiche et évaluera les possibilités techniques de ses infrastructures. La municipalité devrait avoir un portrait de la situation d'ici quelques mois.

Présentement, à eux seuls, les deux abattoirs consomment près de 60% du volume d'eau de la municipalité. M. Isabelle précise que ces entreprises ne sont pas un problème en soi. «Elles apportent beaucoup à notre région. Je ne veux pas les identifier comme une problématique. C'est plutôt un heureux problème que nous avons. Nos abattoirs emploient plus de 500 personnes et ils ne sont pas une source de problème pour Yamachiche. C'est à nous de trouver les sources d'eau pour satisfaire ces entreprises et en avoir suffisamment pour notre municipalité.»

Développement municipal

Ce manque d'eau potable représente toutefois une problématique pour le développement de la municipalité, selon le maire.

«Oui ça touche notre développement municipal, mais aussi tout le développement régional. J'ai quand même bon espoir qu'on trouvera une solution et la Régie comprend notre demande.»

Il estime que la demande sera encore plus grande par les abattoirs au cours des prochaines années avec la signature du Partenariat transpacifique qui ouvre les marchés internationaux aux producteurs de porcs. «On peut présumer qu'il y aura du développement dans les abattoirs. Le secteur du porc a gagné avec cette entente. Nous avons une expertise dans le domaine au Québec et tout ce qu’il faut pour augmenter la production. Nous sommes en manque d'eau et on doit régler le problème pour aider nos abattoirs qui auront certainement une production croissante.»

Ce besoin criant d'eau potable retarde aussi l'implantation d'un nouvel abattoir à Yamachiche. Un projet qui est dans l'air depuis déjà un bon moment, mais qui exige aussi une bonne quantité d'eau. La municipalité planche aussi sur la réalisation, d'ici 2017, d'une nouvelle étape de son développement domiciliaire devant l'hôtel de ville, mais pour ça, Yamachiche devra avoir suffisamment d'eau pour alimenter ces nouvelles résidences.

Nos abattoirs apportent beaucoup à notre région. Je ne veux pas les identifier comme un problème.Michel Isabelle

Advenant le cas que la Régie ne puisse répondre positivement à la demande de la municipalité, Yamachiche a déjà un plan B. Questionné sur celui-ci, le maire a préféré ne pas dévoiler les détails du deuxième scénario puisqu'il demeure confiant que sa demande initiale fonctionne avec la Régie.

Barrière pour le développement économique

Cette problématique que vit présentement la municipalité de Yamachiche représente un frein important pour le développement économique de son territoire. «C'est toujours du cas par cas, mais les projets qui n'ont pas besoin d'eau sont rares. C'est un besoin de base et effectivement si ce n'est pas réglé rapidement ça va jouer sur le développement, il y a un lien direct», confie Jean-Frédéric Bourassa, coordonnateur du Service de développement économique et du territoire de la MRC de Maskinongé. Dans le secteur agroalimentaire, les entreprises exigent, selon la MRC, une importante quantité d'eau. Or, si de nouvelles entreprises désirent s'implanter à Yamachiche, les responsables du développement économique seront contraints de retirer cette municipalité des cartons si le problème n'est pas réglé. «C'est quelque chose qui doit se régler parce que c'est une contrainte de base et nous ferons face à ce problème à d'autres reprises d'ici les prochaines années si ce n'est pas réglé. Si c'est le cas, nous n'aurons pas d'autres choix que de dire aux futurs promoteurs de se trouver une nouvelle terre d'accueil. On demeure quand même confiant que la municipalité puisse trouver une solution», ajoute M. Bourassa.

Régie d'aqueduc de Grand Pré

En fonction depuis janvier 1997

11 puits

Basée à Saint-Édouard-de-Maskinongé

Membres:

Maskinongé

Saint-Justin

Sainte-Ursule

Sainte-Angèle-de-Prémont

Saint-Léon-le-Grand

Louiseville

Yamachiche

Suivez Pier-Olivier Gagnon sur Twitter: @POGagnon 

 

 

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