Le Nouvelliste 12 novembre 2014

Des jours meilleurs pour Soleno

L'ancien Groupe RCM compte maintenant plus d'une centaine d'employés.

PHOTO: STÉPHANE LESSARD, LE NOUVELLISTE

 


BRIGITTE TRAHAN


(Yamachiche) Le temps avait beau être maussade, mercredi, l'esprit était à la fête dans l'entreprise Soleno-RCM d'Yamachiche qui portera désormais le nom de Soleno Recyclage - Un geste durable.


L'association entre les deux entreprises, il y a 15 mois, a permis l'embauche de 30 nouveaux employés, portant maintenant à plus de 100 le nombre de personnes qui occupent un travail permanent dans l'usine. La plupart de ces travailleurs ont des limitations fonctionnelles,

«C'est une fête de la solidarité», a mentionné mercredi le président du conseil d'administration de RCM, Yvon Picotte, «parce qu'il y a un an et demi, on était sur le point de fermer par manque de liquidités», rappelle-t-il.

«Aujourd'hui, on peut dire que nous sommes très heureux. Quinze mois après, nous travaillons sept jours semaine et 24 heures par jour», s'est réjoui M. Picotte devant la centaine d'employés qui arboraient tous un gilet vert, couleur officielle de leur entreprise.

Alain Poirier, président de Soleno.

PHOTO: STÉPHANE LESSARD, LE NOUVELLISTE

«Les heures travaillées par nos employés ont augmenté de plus de 25 % en comparaison de la même période, l'année dernière», indique M. Picotte. Pas moins de 70 millions de contenants en PEHD (polyéthylène haute densité) sont maintenant recyclés et traités annuellement dans les installations de la rue Sainte-Anne.

«C'est la meilleure nouvelle de l'année», estime M. Picotte. «Ces gens-là qui étaient possiblement autrefois sur l'aide sociale sont maintenant des gens fiers de concourir à développer la société. Non seulement on enlève un fardeau à la société, mais ces gens-là vont payer des taxes et des impôts», fait-il valoir.

Le président de Soleno, Alain Poirier, explique qu'il a fait confiance à RCM, malgré les difficultés, parce qu'il avait affaires à une entreprise de 33 ans d'expérience. «Ils ont un savoir interne; ils ont fait de belles choses; ils ont dû se renouveler comme toute entreprise», dit-il.

Au départ, les deux entreprises avaient décidé de s'associer pour faire un projet-pilote et pouvoir ainsi se faire entendre du gouvernement, rappelle-t-il.

Claude Labrecque, vice-président développement corporatif de Soleno, indique qu'au cours de la première année de partenariat avec RCM, «on a stabilisé des emplois et on a créé une trentaine d'emplois additionnels chez Soleno Recyclage.»

Au départ, indique Alain Poirier, il était important de conserver le nom de RCM dans Soleno-RCM puisque l'entreprise avait des racines bien implantées dans la région. Le changement de nom, toutefois, s'est fait d'un commun accord, a tenu à préciser le président.

La nouvelle entité caresse deux importants projets, soit recycler les pellicules de plastique employées sur les fermes pour l'emballage du foin et peaufiner la technique de recyclage des emballages multicouches (contenants de type Tetra Pak).

On se rappellera que ce sont les difficultés rencontrées par RCM avec de coûteux équipements pour le recyclage de ces cartons multicouches qui avait conduit l'entreprise au bord du gouffre.

Le président de Soleno indique que son entreprise a procédé à une analyse de la fameuse machine. «Nous avons été capables de l'utiliser. Une des faiblesses avait été la connaissance des plastiques venant du Groupe RCM, à ce moment-là et également qui va utiliser le produit. Nous avons stabilisé, à partir de la machine, une production entière. Par la suite, la machine multicouches va nous servir dans un des deux projets. Elle va revivre de ses cendres», prévoit M. Poirier.

La valorisation des cartons multicouches intéresse Soleno. «On veut s'impliquer», reconnaît M. Poirier. «Soleno a des idées», laisse-t-il entendre, mais il faudra encore attendre un an, dit-il, juste pour planifier un projet.

 

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