Le Nouvelliste 2-3 novembre 2013

 

«C'est bidon comme appel d'offres»

François Quintal critique le procédé ayant

 conduit au développement commercial en

 face de chez lui

PHOTO: FRANÇOIS GERVAIS
Le propriétaire de la Halte 174, François Quintal, estime que l'appel d'offres conduisant au développement commercial du Carrefour Mauricie était «bidon».


Martin Lafrenière

Yamachiche — «C'est bidon comme appel d'offres. C'était impossible d'arriver avec un plan en deux mois. Si Louiseville avait voulu avoir la meilleure soumission, elle n'aurait pas lancé un appel d'offres en plein temps des Fêtes, alors que tous les ingénieurs sont en vacances. Le seul qui pouvait répondre à cet appel d'offres est Foley Lapointe. ,Ils avaient certainement Une longueur d'avance. Je pense que c'est ça.»


François Quintal critique vivement les démarches ayant précédé le développement commercial qui est en train de voir le jour en face de son commerce, la Halte 174 à Yamachiche. Maintenant que la station d'essence Ultramar a ouvert ses portes mercredi au Carrefour Mauricie de Louiseville , M. Quintal remet en question la manière avec laquelle la Ville de Louiseville a agi dans ce dossier.


L'appel d'offres pour ce projet a été lancé le 10 décembre 2010 et a pris fin deux mois plus tard. Selon M. Quintal, le document était, légale, mais déraisonnable. Il croit que les actuels promoteurs ,du Carrefour Mauricie ont eu accès à des renseignements privilégiés.

 

 «Je ne suis pas centre le projet, soutient Quintal. J'ai moi-mène avoir le devis technique. Mais je n'ai pas eu le temps de déposer une soumission, car ils demandaient trop d'affaires pour le lais: l'appel d'offres demandait un plan d'implantation, quels matériaux allaient être utilisés. Ça demandait une étude pour le traitement des eaux usées, un plan d'élévation pour les bâtiments. On avait seulement deux mois!», déclare M. Quintal, document à l'appui.


L'homme d'affaires avance qu'à part lui et le groupe Foley Lapointe, deux autres promoteurs ont demandé le devis technique. Seul le groupe Foley Lapointe a déposé une soumission.


«Je trouve cela très bizarre qu'aussitôt l'appel d'offres terminé, ils (Foley Lapointe) ont présenté leur, plan d'implantation ainsi que le projet et on a pu constater qu'il n'y avait aucun système de traitement des eaux usées. Où était l'avantage de Louiseville de lancer un appel d'offres dans le temps de Noël? C'était pour faire passer leur poulain.»


Le propriétaire de la Halte 174 déplore que l'appel d'offres mettait de côté les propositions de transfert des activités d'une entreprise ou d'un occupant d'un immeuble installé à Louiseville, car la Ville désirait que le projet constitue un nouvel établissement commercial pour, notamment, augmenter sa richesse foncière. Il reproche également à Louiseville d'avoir limité le type de projet à des commerces de vente d'essence, de restauration, d'hébergement et de vente au détail.


«Lorsqu'on empêche les commerçants de prendre de l'expansion ou de s'accomplir, cela devient très inquiétant. J'étais très intéressé avec des partenaires de la région de Louiseville et de Yamachiche à faire un projet complémentaire au, nôtre avec quelques différences.»


«Ce projet ne va pas créer beaucoup d'emplois. Oui, il va en créer, mais il va en diviser. Il ne débarquera pas plus de monde de l'autoroute 40 avec deux haltes. Ça va diviser le marché», ajoute M. Quintal, en précisant qu'il a les contacts nécessaires pour s'associer à une entreprise comme Tim Hortons.

 
Le marché de l'essence


La Halte 174 offre un service d'essence sous la bannière Esso à titre de détaillant privé. De l'autre côté de la bretelle d'accès de l'autoroute 40, Ultramar exploite elle-même la station d'essence. François Quintal craint de voir la multinationale lancer une sérieuse guerre de prix qu'il ne sera pas capable de suivre.


«Je ne m'entêterai pas. Vendre de l'essence, c'est payant quand tu as du volume.»


M. Quintal réfléchit déjà à la possibilité de fermer ses pompes à essence durant la nuit.•