Le Nouvelliste 18 septembre 2013


Les 183 emplois du Groupe RCM sont sauvés

 

Les employés du Groupe RCM ont été soulagés d'apprendre que leur emploi est sauvé. Ils l'ont appris de la bouche de la ministre Élaine Zakaïb.

Photo: Stéphane Lessard

Brigitte Trahan

(Yamachiche) Les cris de joie ont fusé, hier, dans l'usine du Groupe RCM de Yamachiche. C'est que les 183 employés de cette entreprise d'économie sociale pourront conserver leur travail et pour longtemps.

La ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement, Élaine Zakaïb, est venue leur annoncer en personne qu'ils n'ont désormais plus rien à craindre pour leur emploi.

 

Son ministère verse une contribution financière non remboursable de 500 000 $ et un prêt sans intérêt de 250 000 $ à RCM. Ce montant vise à soutenir le fonds de roulement de RCM tandis que la subvention permettra l'achat d'équipements et de machinerie et permettra à RCM de créer un nouveau partenariat avec l'entreprise Soleno de Saint-Jean-su-Richelieu.

 

Les deux entreprises forment désormais Soleno-RCM, un nom temporaire, pour cette toute nouvelle entité dont Soleno devient propriétaire à 60 %.

 

Dans les faits, cette transaction vient consolider la mission de RCM qui est de faire travailler des personnes aux limitations physiques ou intellectuelles. Toutefois, cet événement ne changera pas le quotidien des employés de RCM, sinon leur assurer une fois pour toutes que leur emploi n'est plus en danger.

 

«Les employés vont demeurer à RCM, mais RCM, comme entité, va s'associer à Soleno. Ce n'est pas un investissement de Soleno dans RCM, c'est une co-entreprise entre RCM et Soleno», résume la ministre Zakaïb.

 

Pour l'instant, le but de la ministre est de consolider, par cette association, les emplois et la mission du Groupe RCM. «C'est la première étape», dit-elle.

 

Les 80 emplois à l'usine de tri de Saint-Étienne-des-Grès, les dix emplois de l'atelier de Trois-Rivières de même que les sept personnes de l'équipe administrative relèvent toujours de RCM. Toutefois, les 76 personnes qui oeuvrent à l'usine de Yamachiche «sont louées à Soleno», indique le directeur général de RCM, Michel Camirand. Il ajoute que dix autres employés passeront directement à la nouvelle organisation.

 

D'ici le début novembre, RCM va se concentrer sur la transition à effectuer vers la nouvelle organisation, dit-il.

 

Le projet de recyclage d'emballages multicouches et de pellicules de plastique visant à former une résine réutilisable, ce même projet qui avait grevé le fonds de roulement du Groupe RCM au point de le mener au bord de la fermeture, est mis sur la glace, pour l'instant.

Mais pas pour très longtemps, apparemment.

 

La ministre Zakaïb a indiqué au Nouvelliste, hier, que le recyclage des Tetrapak (emballages multicouches pour les produits alimentaires liquides) représente «un enjeu environnemental important».

 

La technologie qu'était en train de mettre au point RCM avant son échec financier «fonctionne presque», dit-elle. «On n'est pas loin. Alors on va travailler fort pour que ça fonctionne», dit-elle.

 

«On en a encore discuté ce matin (hier). On a l'intention de faire en sorte que cette machine-là fonctionne et mon ministère va s'impliquer. Si l'on a besoin, il y aura de l'implication financière», a fait savoir la ministre au Nouvelliste, hier.

 

«On a demandé au CRIQ (Centre de recherche industrielle du Québec) de travailler à trouver une solution», ajoute la ministre Zakaïb.

 

La nouvelle entité Soleno-RCM «aura désormais accès à des crédits de recherche et développement. On va aider à faire fonctionner la machine», promet la ministre.

 

Le directeur général de RCM, Michel Camirand, indique qu'il y a encore environ 1,3 million $ à injecter pour améliorer le procédé de fabrication de résine post-consommation à partir des emballages multicouches et des pellicules de plastique.

 

Le président du Groupe RCM, Yvon Picotte, indique que RCM a reçu «une collaboration exceptionnelle» de la part du gouvernement du Québec pour sauver la mission de RCM.

Le président de Soleno, Alain Poirier, explique que son entreprise apportera des ventes garanties à RCM. Fabricante de tuyaux de drainage variés depuis 30 ans, Soleno utilise en effet d'énormes quantités de plastique, en particulier celui que récupère RCM, le polyéthylène haute densité. «On l'achète en Ontario, aux États-Unis, de partout. Pourquoi ne pas l'acheter chez nous?», fait valoir M. Poirier.

 

Le producteur arrive dans le décor non seulement avec des débouchés et des contacts industriels développés, mais aussi avec un département de recherche et des ingénieurs capables d'aider à l'amélioration du procédé.

 

En mettant en commun leurs expertises, l'une en recyclage et récupération et l'autre, dans le domaine de la fabrication, les deux entités devraient «avoir un partenariat très solide», prévoit Michel Camirand.

 

Le député de Maskinongé, Jean-Paul Diamond, qui a suivi de près ce dossier, a tenu à

souligner «le travail exemplaire» du président de RCM, Yvon Picotte, dans cette affaire. Le député offre aussi sa collaboration à Soleno.

 

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