C'est une voisine, Sylvie Thibodeau, qui a réalisé que son voisin manquait à l'appel. Elle explique que celui-ci réalisait seul hier des travaux d'excavation pour installer un drain souterrain. «C'était atroce. Sa femme est arrivée en criant», disait-elle très ébranlée en précisant que son voisin connaissait très bien les travaux d'excavation. «Il avait beaucoup d'expérience. C'était son métier.»

 

Les proches de l'homme ont, bien entendu, eu un violent choc en arrivant au 4610 du boulevard Duchesne. Les enfants de la victime sont arrivés un après l'autre sur le lieu de l'accident. «Non, non, pas papa», a lancé sa fille avant de s'effondrer en larmes. Des ambulanciers ont accompagné la famille de l'homme dans ces moments très difficiles.

 

Les secours ont pris près de deux heures à dégager le corps de l'homme. Deux pelles rétrocaveuses, dont celle de la victime, ont été nécessaires pour retrouver son corps. Bernard Rousseau et Denis Plante ont mené avec un autre citoyen de Yamachiche l'opération d'excavation pour retrouver la dépouille de l'homme. Les trois hommes connaissaient très bien la victime. MM. Rousseau et Plante avouaient être secoués par son décès.

 

«Nous avons eu de la difficulté à le retrouver. Au début, nous ne savions pas où il était», précise M. Rousseau qui ajoute que le trou était très profond. «Nous l'avons finalement localisé sous deux pieds (60 cm) de terre argileuse.»

 

Une quinzaine de pompiers de Yamachiche ont participé aux recherches. Le directeur du service de sécurité incendie, François Pellerin, explique que le terrain était très instable lorsque ses pompiers aidaient les opérateurs des pelles rétrocaveuses à retrouver l'homme.

 

«Le trou avait de 12 à 15 pieds de profondeur. Nous avons dû sécuriser les parois du trou, car nous avons vu de la terre débouler», soutient François Pellerin. «Nous voulions nous protéger.»

 

La Sûreté du Québec a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances et les causes du décès de l'homme.

 

«L'incident a été signalé vers 17h. Pour une raison inconnue, un tas de terre est tombé sur l'homme alors qu'il installait un drain», affirme le sergent Grégory Gomez, porte-parole de la Sûreté du Québec.

 

Selon le directeur du service incendie, il s'agirait toutefois d'un «bête accident».

 

Pierre Brouillette s'est rapidement dirigé vers le lieu de l'accident lorsqu'il a appris la nouvelle. Le propriétaire de Plomberie Beaver Brouillette embauche un des fils de la victime. Secoué par les événements, il venait offrir son soutien à son employé. Pierre Brouillette a lui-même été enseveli il y a près de trente ans en posant des tuyaux sous terre. Il a été enterré jusqu'au torse.

 

«Tu pognes de quoi quand ça arrive. Tu étouffes et tu paniques. C'est très difficile de s'en remettre», avouait-il.