Le Nouvelliste 12 mars 2013


Groupe RCM est présentement en mode survie

 

Pas moins de 210 personnes risquent de perdre leur emploi.

Photo: Stéphane Lessard

 



Brigitte Trahan


(Yamachiche) Ce que le président du Groupe RCM, Yvon Picotte, a voulu dire en parlant de la date butoir de vendredi, «c'est que nos liquidités étaient très faibles et que si rien ne change, on ne serait pas capable de se rendre au 11 mai», date retenue pour le licenciement collectif des 210 employés de RCM, explique le directeur général, Michel Camirand,

«Sauf qu'on gère ça au jour le jour. Cette semaine, nos employés travaillent et vont être payés», dit-il. Même s'il ne se passe rien d'ici vendredi, «on continue à travailler lundi prochain», assure-t-il, en précisant qu'il reste quelques liquidités, mais «il faut que la champlure coule toujours. Donc, on collecte nos clients plus rapidement», dit-il.

 

Cette gestion modifiée, qui permet à RCM de survivre au jour le jour en attendant de l'aide, est d'autant plus importante que RCM est partenaire à 50 % de Récupération Mauricie avec la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie et Récupération Mauricie est l'organisme qui fait le tri des bacs bleus de la région.

 

«De notre côté, on veut que ça continue, que RCM reste là», explique Pierre Bouchard, président de la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie.

 

Michel Camirand conserve malgré tout un certain optimisme. Le gouvernement a créé une cellule de crise, dit-il. «Je suis en contact avec une personne au gouvernement et je la tiens au courant. On a planifié une rencontre bientôt. J'ai un conseil d'administration cette semaine.»

 

Question de ne pas négocier sur la place publique, Michel Camirand ne veut pas dire combien d'argent serait nécessaire pour remettre RCM en selle.

 

Il explique toutefois que le projet de recyclage des contenants multicouches et plastiques post-consommation, qui a précipité RCM dans sa situation précaire, «a coûté 1 508 000 $ de nos liquidités», dit-il, entre janvier 2011 et janvier 2013.

 

«Là-dessus, il y avait plus de 700 000 $ en frais d'intérêts et remboursement de capital», dit-il, en ajoutant qu'actuellement, il n'y a pas de retard dans le paiement des créanciers.»

 

«On a besoin d'argent pour nous permettre de continuer les négociations avec nos partenaires privés», dit-il. «On travaille toujours dans un projet de partenariat. J'ai suffisamment d'information pour décrire un plan de relance et le déposer demain au conseil d'administration», précise-t-il.

 

Si RCM se sort de son impasse, «c'est évident qu'on ne pourra pas faire de la recherche et du développement sur le recyclage des emballages multicouches et les plastiques postconsommation si je n'ai pas une aide extérieure. C'est trop hasardeux», dit-il. Il est toutefois prématuré de dire que le projet de recyclage de ces deux matières sera abandonné. «Ça va être discuté avec nos partenaires», dit-il

 

Dans le plan de relance qui sera déposé par Récupération Mauricie, «on pourra donner un peu d'aide, explique Pierre Bouchard. «On se sépare les revenus et les déficits moitié-moitié», dit-il. «On est ouvert à regarder toutes sortes de solutions», dit-il. «Mais j'exige que ce soit à long terme», tient-il à préciser. «Les dernières nouvelles que j'ai eues étaient très optimistes», dit-il.

 

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