Le Nouvelliste 14 janvier 2013

 

Un week-end trop doux pour les activités hivernales

Les patinoires extérieures à Trois-Rivières étaient fermées ce week-end.

Photo: François Gervais


Gabriel Delisle

(Trois-Rivières) Alors que la saison de pêche aux petits poissons des chenaux bat son plein, les pourvoyeurs du lac Saint-Pierre peinent à commencer la saison. Les températures au-dessus du point de congélation ont forcé la majorité d'entre eux à fermer les centres de pêche blanche hier. Les pourvoyeurs soutenaient qu'il en allait de la sécurité des pêcheurs.

«Nous sommes fermés pour des raisons de sécurité», lance d'entrée de jeu Claude Desaulniers, propriétaire de la pourvoirie Qui Maur-ici-e.

Il explique que la glace, épaisse de 10 pouces à son maximum, n'est pas sécuritaire. Des crevasses se forment sous le couvert de gadoue et d'eau, ce qui rend les déplacements, surtout en véhicule, très risqués. «C'est trop dangereux. Je suis pourvoyeur depuis 22 ans et je dois prendre mes responsabilités.»

Mario Paulhus est pourvoyeur à Notre-Dame-de-Pierreville. Samedi était pour lui la première journée de pêche de la saison. Toutefois, devant les conditions climatiques très clémentes, il a été contraint de fermer sa pourvoirie hier. Il estime qu'il en va de la sécurité des pêcheurs.

À Baie-du-Febvre, la pourvoirie Jean-François Lemire n'a pas encore pu ouvrir son centre de pêche cette année. La glace n'est pas suffisamment épaisse. «Ce n'est pas sécuritaire», avoue-t-il. «C'est dangereux partout sur le lac.»

Le moratoire sur la pêche à la perchaude dans le lac Saint-Pierre force les pourvoyeurs à installer les cabanes de pêche plus au large, où l'eau est plus profonde. Les espèces comme le doré et le brochet ont besoin de plus d'eau pour vivre. Or, cela fait en sorte que les pêcheurs doivent s'aventurer plus loin sur le plan d'eau où la glace est plus fragile que celle près des rives.

Un vif débat chez les pourvoyeurs

Malgré que la majorité des pourvoiries de pêche blanche du lac Saint-Pierre étaient fermées hier, le centre du Martin Pêcheur de Yamachiche accueillait des clients. Son propriétaire, Denis St-Pierre, affirme que la glace dans la baie où il se trouve est plus épaisse qu'ailleurs autour du lac. De plus, le pourvoyeur soutient qu'il arrose la glace pour la rendre plus épaisse.

La plupart des cabanes de pêche étaient désertes dimanche
sur la glace du lac Saint-Pierre.

Photo: François Gervais

«Il y a du monde qui vient pêcher. On peut rouler en voiture pareil», estime-t-il en précisant qu'il fermera possiblement son centre de pêche aujourd'hui si la situation continue de se détériorer.

Claude Désaulniers n'est pas tendre à l'endroit des pourvoyeurs qui ont accueilli des clients hier. «C'est criminel de laisser embarquer du monde sur la glace», ajoute-t-il. «La glace est de la même épaisseur pour tout le monde.»

Un tout autre son de cloche du côté de l'Association des pourvoyeurs de pêche aux petits poissons des chenaux où l'épaisseur de la glace n'est pas un problème. Les voitures circulent sur la rivière comme à la normale.

«Nous avons entre 20 et 25 pouces de glace», souligne Steve Massicotte qui précise que près de 95 % de toutes les cabanes de pêche étaient occupées ce week-end.

Les patinoires en mauvais état

Les températures au-dessus de zéro ont grandement endommagé les patinoires et les sentiers glacés de la région. La fonte de la glace a forcé la Ville de Trois-Rivières à fermer les patinoires extérieures. À Shawinigan, on a préféré les laisser ouvertes malgré que les glaces étaient en mauvais état.

De plus, les sentiers glacés du Domaine de la forêt perdue ainsi que ceux de la Ferme Éthier étaient impraticables en patin. Toutefois, ceux du Domaine pouvaient être empruntés à pied. Les deux établissements devraient pouvoir rouvrir cette semaine.

Le parc de l'île Saint-Quentin a aussi été durement touché par les températures plus chaudes qu'à la normale. Aucune activité n'avait lieu hier afin de ne pas endommager les infrastructures.

Un redoux moins dommageable pour la motoneige et le ski

Le redoux n'a pas encore été catastrophique pour les motoneigistes. Les sentiers étaient ouverts ce week-end, mais ceux qui empruntent les rivières, comme sur les rivières Saint-Maurice, Batiscan et Sainte-Anne, étaient sous surveillance par les clubs de motoneigistes. Par ailleurs, les clubs déconseillent aux motoneigistes de sortir des sentiers balisés sur les cours d'eau.

«Il faut faire très attention lorsqu'on entre ou sort d'un cours d'eau. Il peut y avoir beaucoup de gadoue. Les motoneiges peuvent s'enliser», explique Jean-Louis Groleau, président du Club de motoneige de la Mauricie. Le Centre de glisse Vallée du Parc a accueilli comme à la normale des skieurs et planchistes ce week-end. Hier, 19 des 20 pistes étaient ouvertes pendant le jour. Toutefois, la pluie qui a débuté en fin d'après-midi hier a forcé la direction à fermer le centre pour la soirée.

«Il pleut des cordes. Nous ne voulons pas détériorer les pistes et l'équipement», expliquait en fin d'après-midi le directeur général de la station, Alain Beauparlant, qui précise être très satisfait de l'achalandage du week-end. La pluie est arrivée alors que la plupart des skieurs quittaient le centre.

 

 

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