L'Écho 13 juillet 2012

Les sommités de la bière partagent leurs savoirs à Yamachiche

Pierre-Louis Paquin.
À l’arrière, le président de Bio Malt Mauricie, Alain Valois, Jacques Dion de SEMICAN, Jeannot Lemieux, du Marché du Boisé et Philippe Dumais de la microbrasserie À La Fût. À l’avant, Bruno Vachon de la malterie Frontenac et Mario Lamy, producteur biologique de Yamachiche, s’étaient réunis pour discuter des enjeux de la bière biologique en Mauricie.
Publié le 7 Juin 2012
Pierre-Louis Paquin

 

Les brasseurs, producteurs, malteurs et microbrasseurs de la Mauricie élargie s’étaient donné rendez-vous hier (jeudi) en plein champ à Yamachiche, sur les terres de la ferme Mylamy, quelques jours avant la récolte de grains voués à la conception d’orge biologique. Au terme de la rencontre, des Gerbes d’Or ont été remises à un producteur de Beauharnois, Lucien Lemieux et à Mario Massicotte de St-Maurice.

 

«Mario a semé très tôt, il a fait la job, son grain était très beau. Il a été reconnu selon plusieurs critères», a expliqué le président de Bio Malt Mauricie, Alain Valois à propos de la ferme qui a développé la meilleure qualité d’orge brassicole en Mauricie pendant l‘été 2011.

«Pour l’année 2012, ça va se jouer dans les deux trois prochaines semaines», a-t-il expliqué.

Compétition déloyale

Avant d’amorcer la période la plus intense de l’année dans leurs champs, les protagonistes de l’industrie brassicole tenaient cette réunion pour lever leurs chapeaux aux plus méritants, mais surtout pour partager des conseils sur le monde de la microbrasserie. Plusieurs bières étaient d'ailleurs offertes en dégustation.

 

Interrogé à savoir si les gros brasseurs comme Labatt et Molson menaient une compétition déloyale, Alan Valois tranche. «Je pense que oui, mais les brasseurs québécois démontrent de plus en plus qu’ils vont avoir l’appui des producteurs québécois. C’est sûr que les grandes brasseries vont aussi acheter de l’orge du Québec. Par contre, nos brasseurs vont se distinguer davantage avec leurs produits, c’est garant d’un bon avenir.»

 

Mentionnons que selon le procédé conventionnel pour brasser une bière inspirée de la méthode allemande, 21 jours sont nécessaires, dans un délai minimal, pour obtenir un produit de qualité. Quatre ingrédients sont alors requis: du malt, de l’eau, de la levure et du houblon. Avec l’ajout de plusieurs composantes, certaines brasseries d’envergure peuvent fabriquer une bière en seulement cinq jours selon Bio Malt Mauricie.

 

Jeannot Lemieux est propriétaire du Marché du Boisé de Trois-Rivières, un des premiers endroits à avoir ouvert ses portes aux microbrasseries québécoises.

 

«C’est toujours pire! Certaines brasseries nous obligent à vendre à un prix tel que le profit n’est pas assez élevé pour payer l’employé qui met la caisse dans le réfrigérateur», confie-t-il en pointant du doigt les géants de l’industrie.

 

En contrepartie, il a noté un changement majeur dans l’attitude des consommateurs.

«Avant, plusieurs clients achetaient une caisse de 24 de Molson ou Labatt et essayaient une bière de microbrasserie. On voit de moins en moins ça maintenant. Les mêmes clients, pour la plupart, ne consomment que des produits de microbrasserie aujourd‘hui», conclut-il.

 

Bio Malt Mauricie, qui entrera dans sa troixième année d’existence sous peu, a l’intention de multiplier les activités du genre dans la région pour favoriser l’émergence des produits locaux dans les chaumières du Québec.


 

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