Le Nouvelliste 20 février 2012
Disparition de Philippe Lajoie: «C'est toujours le néant»
Une centaine de personnes ont répondu à l'invitation de la famille hier et ont marché à l'endroit même où Philippe Lajoie a disparu il y a cinq ans. Photo: Émilie O'Connor
(Yamachiche) Cinq ans après la disparition de Philippe Lajoie près d'une ferme de Yamachiche, la famille demeure encore et toujours sans nouvelles. «C'est le néant», comme l'affirme son frère Mathieu après toutes ces années. Pour se souvenir d'un proche disparu et pour trouver des réponses, la famille de Philippe Lajoie tenait une marche hier à l'endroit même où son véhicule a été retrouvé.
Une centaine de personnes ont répondu à l'invitation. Des membres de la famille, des amis et des citoyens touchés par les événements ont marché à la mémoire du jeune homme disparu depuis cinq ans. «C'est extraordinaire. Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de monde que ça», avoue Pierrette Allard, la mère du jeune homme disparu. «On voit qu'il y a de la sympathie pour ce qui est arrivé à Philippe. Les gens font preuve de bonté.»
. Son camion a été retrouvé les clés dans le contact. Une forte tempête de neige accompagnée de grands vents et de poudrerie a complètement effacé les traces. «Le plus dur c'est de ne rien savoir. On ne sait rien», souligne Mme Allard. «Nous voulons retrouver Philippe ou ce qu'il en reste. Nous voulons avoir des réponses.»
La marche d'hier a été organisée par Mathieu Lajoie ainsi que sa conjointe Nancy Ladouceur. Ils voulaient par cette marche rappeler à la population la disparition de Philippe. Ses proches espèrent qu'elle permettra de délier les langues.
Ils invitent toutes personnes qui ont des informations à les donner à la Sûreté du Québec, même si ces informations peuvent sembler anodines. «Il faut que la population se rappelle de cette soirée de la Saint-Valentin 2007.
Plusieurs personnes ont peut-être vu des indices ou été témoins d'événements qui pourraient mettre les enquêteurs sur une piste», explique Nancy Ladouceur. «C'est des petites informations des fois qui font que les enquêtes policières débouchent», affirme de son côté Pierrette Allard en donnant l'exemple de la longue enquête sur la disparition de Diane Grégoire. «Un petit indice a permis aux policiers d'arrêter un suspect.»
Les parents de Philippe Lajoie ne croient pas que leur fils se soit suicidé ou qu'il ait simplement fugué. Selon eux, il ne fait aucun doute qu'il a été victime d'un meurtre prémédité. «Je pense que mon fils a été tué», avoue la mère de Philippe Lajoie en ajoutant qu'elle ne connaît pas les raisons. Selon elle, ceux qui voulaient s'attaquer à Philippe Lajoie auraient attendu une grosse tempête de neige pour faire leur sale besogne.
«Mon fils était à son affaire et menait une vie tranquille. Il travaillait tout le temps.» Plusieurs membres de la grande famille de Philippe Lajoie tenaient absolument à être de la marche. Son petit-cousin Laurent Brûlé et sa conjointe Luce Brûlé étaient du nombre. Ils gardent le souvenir d'un jeune homme travaillant et serviable qui venait souvent les aider pour réaliser des travaux sur leur ferme.
Selon eux, le drame qui a touché la famille rend la possible mort difficile, voire impossible, à accepter. «Nous ne sommes pas capables de faire le deuil», précise Mme Brûlé.
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