L'Écho 18 septembre 2011


Un «petit gars d’Yamachiche» dans la gueule de l’humour


Un «petit gars d’Yamachiche» dans la gueule de l’humour

L’humoriste Baz présentera son premier numéro dans sa région natale le samedi 8 octobre prochain en première partie de Stéphane Bélanger.


Pierre-Louis Paquin

Il donne des balles aux mal-aimés

Jonathan «Baz» Bazinet qui refusait jusqu’à très récemment d’être catégorisé comme humoriste, fera finalement son entrée dans la cour de ses idoles: Louis-Josée Houde, Mike Ward, Dominic Sillon et Martin Cloutier. Il performera pour la première fois devant les siens, à l’occasion des activités parallèles du 33e Festival de la Galette de Sarrasin le samedi 8 octobre dès 20h à l’auditorium de l’école secondaire l’Escale. Le jeune homme originaire d’Yamachiche retient l’attention avec son parcours éclectique, sa vision marginale du monde et son désir pas si naïf que ça de changer les choses à grand coup de blagues… et de balles.

 

Après avoir garni le répertoire d’autres humoristes de ses blagues à titre de scripteur, Baz décide enfin de faire le saut de l’autre côté du rideau cet automne. Avant même d’avoir uni son être aux feux de la rampe, il faisait parler de lui dans les rues de Montréal. Pendant le Festival Juste pour rire 2011, il s’acharnait à donner des balles «sourires» aux rebelles qui squattent les parcs malfamés de la métropole, aux itinérants comme aux enfants et aux artistes.

 

Ne s’arrêtant pas à la distribution de balles dans ses fourberies, Baz s’est ensuite attardé aux droits des piétons. «Je traversais la rue dans les passages pour piéton à des endroits où les automobilistes n’avaient pas la réputation de s’arrêter. J’ai mis ma vie en danger, mais même les gros camions ont arrêté, heureusement.» L’épisode lui aura seulement coûté quelques coups de klaxons par la tête.

 

De plus gêné de sa classe à humoriste

L’humoriste, organisateur, animateur de party et ancien rédacteur en chef du journal cégépien «La Gifle» rougissait quand son enseignant lui posait une question en secondaire 1.

 

«Ça n’avait pas d’allure, il fallait que ça change. À partir de là, j’ai pris la décision de devenir le gars le plus connu de mon école», explique-t-il.

 

Parvenir à se hisser parmi les humoristes était un rêve, un objectif difficilement accessible que s’était fixé Baz.

 

«J’ai même reçu une menace de mort quand je distribuais mes balles, confie-t-il. Mais en général, ça faisait sourire les gens. Les gens n’écoutent pas les politiciens. Par contre, les foules font la file devant le Centre Bell pour entendre ce que les humoristes ont à dire. L’humour est la meilleure façon de passer des messages aujourd’hui et pas juste sur scène, dans les familles aussi.» - Baz

 

«Même après avoir écrit mes premières blagues, je n’aurais pas osé porter le titre d’humoriste. Pour moi être humoriste c’est le même effet que remporter la coupe Stanley (au hockey). Tu ne dis pas que tu as gagné la coupe Stanley si ce n’est pas vrai et ça demande beaucoup d’efforts et de sacrifices pour y arriver, dans un cas comme dans l’autre.»

 

Comme plusieurs, il a mis son ambition première de côté et s’est inscrit au cégep en administration. Puis, il a poursuivi son parcours dans la même direction à l’Université. Ses expériences parallèles en tant qu’organisateur de party et animateur lui rappelaient constamment qu’il avait le feu sacré pour la scène. Il a abandonné définitivement l’Université en 2005, a suivi quelques cours à l’École nationale de l’humour avant de recevoir ses premiers contrats comme scripteur.

C’est finalement le 8 octobre prochain que Baz naîtra véritablement sur scène. Ce dernier n’est pas nerveux en prévision de l’étape importante qu’il s’apprête à franchir.

 

«C’est étrange, je ne suis pas stressé, tout le monde me le demande, mais non! Je suis confiant et j’ai hâte.»

 

Il faut préciser que pour ce faire, Baz ne sera pas seul, puisque la tête d’affiche de la soirée sera Stéphane Bélanger, un humoriste qui retient de plus en plus l’attention dans le monde de l’humour.

 

Il y a fort à parier que ses proches seront nombreux à l’encourager le samedi 8 octobre prochain.

 

Qu’elles sont les prochaines étapes ? «Je ne sais pas, on verra. Pour l’instant je me concentre sur le spectacle qui s’en vient. Mon rêve c’est un jour de gagner un Olivier et je vais y arriver, j’en suis profondément convaincu.»


 

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