Le Nouvelliste 4 avril 2011

Un puits à ciel ouvert inquiète à Yamachiche

Un puits à ciel ouvert inquiète à Yamachiche

Franco Laflamme aimerait bien se débarrasser du puits à ciel ouvert qui se trouve sur sa propriété de la route 138 à Yamachiche.

Photo: Sylvain Mayer


Mathieu Lamothe

(Yamachiche) Un puits à ciel ouvert duquel s'écoule vraisemblablement une substance gazière cause des maux de tête à un résident de Yamachiche.

Devant composer avec cette problématique depuis qu'il a fait l'acquisition de sa propriété de la route 138 il y a une quinzaine d'années, Franco Laflamme aimerait bien trouver un moyen de boucher définitivement le trou qui lui occasionne bien des problèmes et qui ne cesse de prendre de l'ampleur.

«C'était mon rêve de vivre à la campagne tout près de la ville. Quand j'ai vu que c'était à vendre ici, j'ai sauté sur l'occasion. Mais là, je suis mal pris», a confié M. Laflamme lorsque Le Nouvelliste l'a rencontré au cours du week-end.


Ce dernier était d'ailleurs loin de se douter que le trou qui avait moins d'un mètre de diamètre, et qui se trouvait dans une grange maintenant détruite, allait prendre autant d'ampleur au cours des années.

Présentement d'un diamètre de près de 4 mètres, il ne cesse de grossir et déborde régulièrement, inondant une grande partie du terrain de M. Laflamme. Et comme l'eau contient vraisemblablement une substance gazière, d'où les remous constants qu'on peut remarquer à la surface, elle brûle le gazon qui recouvre le terrain.

Le mouvement constant a également pour effet d'envoyer de la boue et des sédiments dans les deux drains, un installé par l'ancien propriétaire et l'autre par M. Laflamme il y a une dizaine d'années, qui servent à évacuer l'eau afin de limiter les dégâts.

Le propriétaire doit donc engager des travailleurs plusieurs fois par année afin de déboucher le seul des deux drains encore fonctionnel, ce qui entraîne des dépenses de plusieurs milliers de dollars annuellement. Souffrant de maux de dos chroniques en raison d'un accident de travail, ce dernier ne peut effectuer cette tâche lui-même.

Le puits a de plus considérablement modifié le relief du terrain de M. Laflamme au cours des années. Ce dernier croit d'ailleurs que le sol soit maintenant beaucoup moins stable et craint qu'un affaissement se produise à un moment donné. Des spécialistes qui ont pris des échantillons de l'eau lui ont également déconseillé d'approcher toute source de chaleur du puits.

«On m'a dit qu'il ne fallait pas que j'allume un briquet ou que je démarre la tondeuse trop près car ça pourrait sauter», a-t-il raconté, exaspéré.

Ne voulant pas jeter le blâme sur les anciens propriétaires, qui ont été selon lui nombreux avant qu'il achète, M. Laflamme a fait des recherches afin de savoir qui a bien pu creuser ce puit et le laisser dans cet état par la suite. Ses recherches lui ont permis de remonter jusqu'à une entreprise dont il désire taire l'identité.


«Quand je leur ai dit où j'habitais, ils semblaient savoir de quoi je parlais. Ils m'ont seulement dit que je ne pouvais pas me servir du gaz. Ils ne sont même pas venus voir. Tout ce que je veux, c'est boucher ce trou-là», a-t-il lancé.

Il y a une dizaine d'années, M. Laflamme a également contacté le ministère des Ressources naturelles afin de savoir si les experts du ministère pouvaient faire quelque chose pour régler le problème une fois pour toutes.

«Ils sont venus et ils m'ont dit qu'ils ne pouvaient rien faire. Je leur ai donc demandé si je pouvais creuser un autre drain et ils m'ont dit que c'était correct», a-t-il poursuivi.

En raison de son état de santé, M. Laflamme est conscient qu'il ne sera éventuellement plus en mesure d'entretenir une aussi grande propriété.

«Je ne pourrai jamais vendre comme ça», laisse-t-il tomber.


 

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