Le Nouvelliste 7 janvier 2010

Fier d'avoir sauvé un plus grand

Fier d'avoir sauvé un plus grand 

Danick Hébert en compagnie de son cousin, Julien Bellemare, qu'il a réussi à extirper de l'eau en lui tendant son bâton de hockey. Les deux enfants patinaient sur le lac Saint-Pierre, à la hauteur de Yamachiche.

Photo: Stéphane Lessard


 

Myriam Bacon

(Trois-Rivières) «Je suis sûr que mes amis ne vont pas me croire, parce que j'ai sauvé un plus grand», lance Danick Hébert, 7 ans.

C'est à l'évidence toute une histoire que le jeune Trifluvien aura à raconter à ses camarades quand il retournera sur les bancs d'école. De fait, mardi, l'enfant de 7 ans a porté assistance à son cousin de 11 ans lorsque la glace du lac Saint-Pierre où les enfants patinaient a cédé.

 

Voyant que son cousin était tombé, Danick s'est immédiatement couché sur le ventre et a tendu son bâton de hockey à son cousin, Julien Bellemare, 11 ans, afin qu'il s'y accroche.

«Personne n'a parlé. Ça a été comme automatique, comme un réflexe», indique la grand-mère de Danick, Marie Bellemare.

Avec l'aide de Mme Bellemare, Julien a ensuite rapidement été extirpé de l'eau et conduit en sûreté.

 

À n'en pas douter, sans l'intervention du jeune Danick, la séance de patinage familial aurait pu avoir de graves conséquences. En après-midi, les deux enfants s'amusaient à patiner sur le lac Saint-Pierre, à la hauteur de Yamachiche, avec des membres de leur famille.

 

Danick, Julien, et la grand-mère de Danick, Marie Bellemare, patinaient ensemble. Quand l'incident s'est produit, Julien était devant le groupe à un endroit où, dit-il, «la glace était mince comme une feuille de papier».

 

«À un moment donné, nous sommes allés un peu trop loin et... crack ! Julien est tombé», poursuit Danick. La glace sous les pieds de Julien avait cédé et le garçon de 11 ans, qui avait de l'eau jusqu'au cou, tâchait de remonter sur la glace. La vase dans laquelle les pieds de Julien étaient embourbés maintenait le garçon dans l'eau glaciale. «Julien disait : «Je suis gelé, je suis gelé»», raconte le petit Danick.

 

«J'essayais de remonter. Mais je n'étais pas capable. Ça ne marchait pas. J'ai enlevé mes gants, mais il y avait quelque chose qui me retenait dans l'eau», se souvient Julien.

 

«J'aurais été censée connaître la glace», raconte Marie Bellemare. La grand-mère de Danick a l'habitude d'aller patiner sur ce plan d'eau depuis de nombreuses années, or «le lac Saint-Pierre, ce n'est jamais pareil, ça change tous les jours».

 

Ainsi, «la semaine dernière, il y avait de l'eau (à l'endroit où la glace a cédé). Je voulais aller vérifier, mais je n'ai pas eu le temps», la glace s'étant déjà rompue.

 

Si Danik n'a jamais appris comment réagir en une telle situation, le jeune garçon s'est toutefois comporté comme le recommandent les organismes de prévention des noyades en s'allongeant sur la glace pour mieux répartir son poids et en tendant un objet à Julien.

 

«Ça m'est venu dans la tête comme ça», mentionne tout simplement Danick.

 

La rapidité et le sang-froid avec lesquels le jeune garçon est intervenu ont impressionné ses proches.

«Ça nous a tous surpris», mentionne le grand-père de Danick, Michel Trottier. «On est très fier de lui», ajoute la grand-mère du petit de 7 ans avant d'être approuvée par les autres membres de la famille.

 

En écoutant Danick raconter cette péripétie, la mère du garçon, Julie Fréchette, reconnaît bien là l'attitude caractéristique de son enfant.

 

«C'est un fonceur. Dans tout ce qu'il fait, il est à fond. Il faut que je lui mette des limites.»

 

Mme Fréchette souligne aussi que son fils a su garder son calme dans une situation qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques.

 

«J'ai suivi mes cours de sauveteur, mais c'est des situations simulées. Je me demande si j'aurais eu le réflexe de réagir comme lui dans la même situation. Je suis vraiment fière de lui, il aurait pu paniquer», ajoute Mme Fréchette.

 

Sécurité sur la glace???

 

La Croix-Rouge canadienne indique notamment qu'il peut être dangereux d'effectuer un sauvetage sur la glace et qu'il est toujours plus sécuritaire d'intervenir depuis la rive. S'il faut se rendre sur la glace pour prêter assistance, l'organisme recommande de porter un vêtement de flottaison individuel (VFI) et de se munir d'un objet à tendre ou à lancer comme une perche ou une corde lestée. Au moment d'approcher du trou où la glace s'est rompue, il est conseillé de s'allonger pour répartir son poids. La Croix-Rouge consacre une section détaillée de son site Internet à la sécurité sur la glace: http://www.croixrouge.ca

 

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