Le Nouvelliste 17 février  2010

Photo, L'Écho de Maskinongé

RCM: les nouvelles machines démarrent en juin

 

(Yamachiche) Les nouvelles machines qui permettront au Groupe RCM de traiter les emballages de plastique et les contenants multicouches (genre Tetrapak) seront mises en fonction dès la mi-juin. Au rythme où vont les pourparlers avec les clients, il est fort possible que le deuxième quart de travail prévu en 2011 soir créé dès cette année, prévoit avec enthousiasme le directeur général, Michel Camirand.

Dès le mois d'avril, après réception d'un broyeur de 450 000 $ en provenance d'Allemagne, RCM va commencer à contacter les centres de tri du Québec afin d'acheter les emballages multicouches qui sont de plus en plus utilisés par les emballeurs pour vendre du jus, des soupes, de l'eau minérale et même du vin.

«Pour les centres de tri qui auraient de la difficulté à traiter les emballages multicouches parce qu'ils n'ont pas le personnel ou l'équipement, on va leur dire de mettre ces emballages avec les plastiques mélangés numéros 3 à 7», ce qui facilitera les choses, explique M. Camirand.

RCM achète déjà ces produits au Québec, dans les provinces maritimes, un peu en Ontario et en a même achetés, en décembre, à Winnipeg.

Dans son usine d'Yamachiche, RCM a l'équipement et le personnel pour trier tous ces plastiques et les transformer en flocons, qui sont ensuite vendus par catégories à différentes entreprises lesquelles s'en servent pour fabriquer divers objets, comme des drains agricoles, des planches de construction ou des pots à fleurs.

«Notre projet fait beaucoup parler», raconte M. Camirand.

Il suscite notamment de l'espoir du côté de l'UPA qui avait amorcé, il y a deux ans, un projet de collecte des pellicules de plastique qui servent, dans les fermes, de bâches ou de paillis pour les cultures hâtives ou à emballer les balles de foin rondes.

Malheureusement, RCM n'est pas en mesure de confirmer tout de suite s'il pourra transformer ces plastiques. Le problèmes numéro un, c'est la présence de contaminants comme de la terre, du foin et même du fumier dans les ballots.

RCM est loin de rejeter l'idée, toutefois, mais devra procéder d'abord à des tests dès qu'il aura son nouveau broyeur et sa machine thermocynétique, explique M. Camirand.

Quand l'entreprise avait fait ses tests pour démontrer la faisabilité de son projet, elle avait en effet utilisé des ballots composés de façon aléatoire de matières plastiques prises sur la chaîne de tri de l'usine de Saint-Étienne-des-Grès dans lesquelles ne figuraient évidemment pas de plastiques agricoles.

Condamnés trop vite

Mais le plus grand défi du projet du Groupe RCM sera de mesurer l'impact, sur son produit final, des plastiques oxobiodégradables en tant que contaminants. Ces plastiques ont la propriété de se désintégrer en quelques mois plutôt qu'en quelques centaines d'années.

Pour les milieux du recyclage et de la récupération, ce n'est pas une bonne solution. Ces sacs et ces bouteilles de plastique qui se désagrègent en peu de temps représentent même une problématique importante lorsqu'ils arrivent dans les entreprises de recyclage, puisque leur présence dans les objets neufs que l'on veut fabriquer à partir du plastique recyclé risque d'en altérer la durabilité et la résistance.

«Le Bureau des normes du Québec a un mandat du gouvernement de déterminer les critères d'un sac de plastique qui est récupérable», raconte M. Camirand. «À partir du moment où c'est biodégradable, ce n'est pas récupérable. C'est pour être envoyé dans un site d'enfouissement ou dans un centre de compostage», plaide-t-il.

Michel Camirand ajoute qu'on a condamné beaucoup trop vite, au Québec, le sac de plastique conventionnel puisqu'une fois récupéré, il peut servir à fabriquer du tissus «polar», des casques de vélo ou des tapis. C'est une matière qui se recycle indéfiniment, plaide-t-il.


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