Le Nouvelliste 30-31 janvier  2010

Photo, L'Écho de Maskinongé

YAMACHICHE


Retrouvée inconsciente dans le cimetière
La femme de 87 ans est morte peu de temps après avoir
été découverte légèrement vêtue


MATHIEU LAMOTHE

Yamachiche — Une dame de 87 ans est morte, hier avant-midi, peu de temps après avoir été retrouvée en tenue de nuit et inconsciente dans le cimetière de Yamachiche.

Rita Pichette avait quitté la résidence de la rue Sainte-Anne ou elle habitait en début de matinée, hier, sans avertir personne de son départ. Après s'être aperçus que l'octogénaire manquait à l'appel, les responsables de l'établissement pour personnes autonomes ont contacté les autorités et se sont lancés à la recherche de leur pensionnaire. C'est d'ailleurs un des copropriétaires, Olivier Pronovost, qui a découvert madame Pichette dans le cimetière situé à quelques mètres de la résidence.


Photo Stéphane Lessard
Rita Pichette, âgée de 87 ans, est morte peu de temps après avoir été retrouvée légèrement vêtue et inconsciente dans le cimetière de Yamachiche.

«J'ai vu des traces dans la neige qui partaient de la porte du côté. J'ai tout de suite appelé les policiers et j'ai fait le tour avec mon auto. Je l'ai retrouvée rapidement dans le cimetière. Elle était encore en vie. On pouvait voir qu'elle respirait. Nous avons alors fait des manoeuvres de réanimation», a raconté le copropriétaire en fin d'après-midi hier. Le décès de la dame a été constaté à son arrivée à l'hôpital.

M. Pronovost s'explique mal pourquoi madame Pichette a soudainement décidé de sortir égèrement vêtue, et ce, en plein hiver. Tout comme les 12 autres résidents de l'établissement, elle ne souffrait pas de troubles de mémoire et était autonome.

«Elle était lucide. Elle avait déjà eu des problèmes de santé, notamment une crise cardiaque avant d'arriver ici, mais elle ne faisait pas d'alzheimer», a indiqué M. Pronovost.
La mort de la dame qui était originaire de Saint-Paulin et qui habitait la résidence de Yamachiche depuis deux ans a semé la consternation chez les autres résidents. Les membres de sa famille, dont une de ses soeurs qui vivait au même endroit, sont également grandement attristés.

«Je ne l'ai pas encore annoncé à tous les résidents car il y en a qui sont très fragiles. Ce n'est pas évident de vivre des choses comme ça» a mentionné M. Pronovost.
Bien qu'aucun élément criminel ne semble en cause, la Sûreté du Québec a tout de même ouvert une enquête afin d'en savoir plus sur les circonstances entourant ce décès. Un coroner a également été mis à contribution.

Comme ses résidents sont tous autonomes, la résidence où vivait la dame n'était pas dotée d'une système de sécurité limitant les sorties. Triste ironie, les propriétaires de l'endroit sont présentement en train d'en faire installer un, étant donné qu'ils aimeraient obtenir prochainement l'autori sation d'héberger des personnes souffrant d'alzheimer. Les systèmes de verrouillage magnétique des portes sont d'ailleurs déjà en place tandis que les claviers numériques sur lesquels les gens devront composer un code afin de sortir ont été commandés tout récemment.

«C'est triste que cette dame soit sortie avant que tout soit installé», a laissé tomber le copropriétaire.
Ce n'est pas la première fois au cours des dernières semaines qu'une personne âgée désorientée se retrouve à l'extérieur légèrement vêtue. Des policiers de Trois-Rivières sont en effet venus en aide, en pleine nuit, à une vieille femme il y a deux semaines. Cette dame de 88 ans avait été repérée dans le stationnement du centre commercial Carrefour TroisRivières-Ouest. Les policiers s'étaient rendus sur les lieux et avaient réchauffé la femme avec un manteau. Ils l'avaient par la suite reconduite à la résidence pour aînés où elle habitait, qui était située tout près de l'endroit où elle avait été retrouvée.•


PHOTO: STÉPHANE LESSARD
C'est dans cette résidence située à proximité du cimetière que demeurait la femme de 87 ans.


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