Le Nouvelliste 23-24 août 2008 | ||
Consacrer sa vie à Dieu Soeur Lucie Gélinas, originaire de Yamachiche, célèbre ses 50 ans de vocation religieuse Mario Goupil La Tribune Richmond — Il y a 50 ans cette semaine, la petite Lucie Gélinas quittait pour de bon sa famille et le village de Yamachiche pour devenir religieuse au sein de la congrégation de Notre-Dame. Elle n'avait que 20 ans et venait de passer deux années au Noviciat. C'était bien jeune pour choisir de consacrer sa vie à Dieu. «Ce n'est pas moi qui a fait ce choix, se défend-elle aujourd'hui. C'est plutôt le Bon Dieu qui m'a choisie.»
Une fois en congrégation, les religieuses n'étaient pas supposées pouvoir retourner dans leur famille. La jeune religieuse a cependant reçu une permission spéciale ce jour-là. Elle a pris le premier autobus, en pleurant, pour se rendre au chevet des siens à l'hôpital. C'est en arrivant à l'étage où reposaient quatre des membres de sa famille qu'elle a constaté que seul son frère Claude, 31 ans, un père de deux jeunes enfants, manquait à l'appel. C'est lui qui était mort dans l'accident. «On m'avait permis d'aller au salon funéraire et d'assister au service funèbre. J'avais aussi écrit à celle qui m'accompagnait chez les novices pour lui demander conseil. J'envisageais de rentrer à la maison pour aider ma famille, mais elle m'avait conseillé de m'en remettre à la Providence. Finalement, je n'ai pas en à retourner pour aider les miens. Tout s'est arrangé.» 40 ans dans l'enseignement Soeur Lucie a enseigné pendant deux ans au Collège du Mont Notre-Dame de Sherbrooke avant de relever un nouveau défi à Richmond, toujours dans l'enseignement, à la demande de sa congrégation. Après 40 ans dans le monde de l'enseignement, et après avoir oeuvré dans trois écoles différentes de Richmond, elle a pris sa retraite il y a 10 ans. «J'avais 60 ans d'âge et j'enseignais depuis 40 ans. Au total, cela faisait 100 ans. Un centenaire, ça se fête et je l'ai fait en prenant ma retraite!» raconte-t-elle. Soeur Lucie n'a donc jamais quitté Richmond et celle ville pourrait difficilement se passer d'elle tellement elle est impliquée dans sa communauté. Elle s'est toujours consacrée à son rôle d'éducatrice. À la retraite, soeur Lucie a même demandé et obtenu les clés d'une école désaffectée où elle a organisé différentes activités à l'intention des jeunes. Encore l'an dernier, après chaque jour de classe, elle aidait six jeunes du primaire à faire leurs devoirs et à apprendre leurs leçons. «On fait comme sainte Marguerite Bourgeois, fondatrice de notre congrégation, en répondant aux besoins autour de nous», explique soeur Gélinas. À 70 ans, Lucie Gélinas est l'une des quatre dernières religieuses de la congrégation de Notre-Dame que l'on retrouve encore à Richmond. Elle vit maintenant seule en appartement. C'est une femme qui sait également être bien de son temps. A preuve, elle s'apprêtait à quitter à bicyclette pour Danville une fois l'entrevue complétée. Une petite balade de quatre heures, aller-retour. Et l'hiver, soeur Gélinas s'offre des randonnées en skis et en raquettes. «Il faut bien se garder en forme», plaide la religieuse. Surtout si, comme elle, on n'a pas l'intention de ralentir.•
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