Le Nouvelliste 7 juillet 2008

«Éclyps» en pleine transformation

Du nouveau à quelque 40 % pour meubler les tableaux

Linda Corbo

Shawinigan — À pareille date l'an dernier, sur le site extérieur de la Cité de l'énergie, le trac était passablement plus grand que ce que l'on y vit présentement. Au fil des trois semaines qui précèdent la grande première d'Éclyps, prévue pour demain, les répétitions ont beau avoir été résolument intenses, la nervosité n'était pas au rendez-vous.

Ce ne sont pourtant pas les changements qui manquent. En vue de la saison deux, le metteur en scène Martin Larocque a joué allègrement avec les différents tableaux de son spectacle multimédia. Au sein de la distribution, la moitié des artistes sont nouveaux et il estime à 40 % la portion du spectacle qui sera transformée cette année.

On parle ici de nouveaux éclairages, de mises en place différentes, de nouvelles pièces musicales, de numéros acrobatiques remaniés ou remplacés, de deux nouveaux clowns, et de deux nouveaux comédiens, soit André Richard sous le chapeau du narrateur, et Gabriel Sylvestre dans la peau du petit terrestre qui se retrouve dans la mire des Sélénites, peuple de la Lune.

Après une première année réussie, Martin Larocque a passé son année à cumuler les flashes pour enrichir encore Éclyps, tantôt en regardant la télévision, tantôt en se promenant en Europe, en regardant le show de Céline Dion, ou en déambulant dans le quartier chinois. Et ce, malgré l'adage qui veut qu'on ne change pas une recette gagnante. «Si je fais une sauce à spaghetti que tout le monde aime mais que je sais qu'elle va être encore meilleure si j'ajoute de l'orégano, je vais le faire», image-t-il, sourire en coin.
À l'avant, le metteur en scène Martin Larocque, en conversation avec le jeune comédien Gabriel Sylvestre
PHOTO. ÈVE GUILLEMETTE
À l'avant, le metteur en scène Martin Larocque, en conversation avec le jeune comédien Gabriel Sylvestre, au moment d'une répétition du spectacle Éclyps, à la Cité de l'énergie de Shawinigan.

 Hormis quelques petites modification au texte, l'histoire demeure la même, mais l'environnement sera modifié, incluant la distribution. Pour lui, il s'agissait, d'une part, de remplacer les départs d'acrobates réclamés à l'extérieur du pays, dont un en Suisse et un autre en Chine, mais aussi de servir les nouveaux tableaux imaginés. «En fait, ce sont les disciplines qui décident des acrobates du show.»

Sur la douzaine d'acrobates de l'an dernier, cinq seulement sont de retour pour une deuxième saison, les autres en étant à leur initiation sur le site de la Cité de l'énergie.

Agréable cuvée 2008
Rencontré dernièrement au beau milieu des répétitions, Martin Larocque était confiant d'être fin prêt pour la première, heureux de voir évoluer sa troupe actuelle, et impressionné de constater leur ardeur au travail. «Ce sont tous des hyperactifs, ils n'arrêtent jamais, même dans les pauses! L'énergie de l'équipe est excellente. Le jello a pogné vite cette année.»

Devant les acrobates qui virevoltent en répétition, il a toujours ce vertige qui l'incite à fréquence régulière à s'éloigner du plateau, ou à ne pas regarder tout bonnement. Récemment, les deux clowns lui ont d'ailleurs causé quelques palpitations en créant une cascade conçue spécialement pour lui donner la frousse.

Il n'est jamais rien arrivé de fâcheux en show, sauf une fois l'an dernier, en répétition, lorsque les dix personnes qui s'empilent dans le numéro de vélo acrobatique se sont écrasées, rapporte-t-il. Un incident qui fut sans blessure toutefois. Ceci dit, ce n'est pas Dame Nature qui leur facilite le travail cette année et plusieurs répétitions se sont déroulées sous la pluie. «La température? Fait chier», lance Martin Larocque tout de go.

Le metteur en scène s'attache de plus en plus à ce lieu de travail. «J'avais hâte de revenir ici, hâte de recommencer.» Assez d'ailleurs pour imaginer une suite après Éclyps, dans quatre, cinq ou six ans. Il a déjà commencé à lancer des idées en ce sens à l'auteur Bryan Perro, et au directeur des lieux, Robert Trudel. «Ils ont fait confiance à mon incompétence et je vais leur en être éternellement reconnaissant.»•

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