Les maisons rouges reconnues comme
site historique
Le gouvernement a finalement reconnu l'enfilade de maisons
rouges de Yamachiche comme site historique,
Photo: Sylvain Mayer
Josiane Gagnon
Yamachiche
C'est maintenant chose faite. Après avoir annoncé son
intention de reconnaître comme site historique l'enfilade de maisons de
briques rouges situées dans le village de Yamachiche, il y a quelques
mois, la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition
féminine, Christine Saint-Pierre, est finalement passée de la parole aux
actes.
En fin d'après-midi, vendredi, son Ministère a émis
un communiqué confirmant ce nouveau classement accordé en vertu de la
Loi sur les biens culturels.
«Cette suite de maisons forme un ensemble unique au Québec, reconnu par
tous les spécialistes du patrimoine bâti. Situé au coeur du noyau
villageois, il attire l'attention quand on circule sur l'ancien chemin
du Roy à Yamachiche. Son classement permet également de reconnaître le
travail d'ornementation, particulièrement intéressant, des architectes
et entrepreneurs Joseph et Georges-Félix Héroux», déclare la ministre
Saint-Pierre.
Joint samedi après-midi, le maire de Yamachiche, Michel Isabelle,
n'était pas au courant de ce dénouement.
«Je peux dire que je suis déçu de ne pas en avoir été informé avant les
médias, ou en même temps au moins. C'est un dossier qui date de
plusieurs années et nous avons mis beaucoup d'énergie là-dedans. Il y a
une façon de faire qui aurait été plus normale», considère-t-il.
Fier défenseur de ce projet, il a préféré réserver ses commentaires pour
plus tard, le temps de prendre connaissances des détails.
Certains points restaient encore à déterminer, ajoute-t-il, comme la
valeur des subventions qui seront accordées aux propriétaires de ces
résidences, maintenant tenus de préserver l'apparence extérieure de leur
propriété.
«Au début, c'était 25 % des coûts des rénovations qui étaient
admissibles, mais nous étions en discussions pour obtenir 40 %»,
rapporte le maire Isabelle.
Le député adéquiste de Maskinongé, Jean Damphousse, qui représente les
électeurs yamachichois, a suivi le dossier de près au cours des derniers
mois.
Informé de la nouvelle par la ministre Saint-Pierre au moment de
l'ajournement de l'Assemblée nationale pour l'été, le 20 juin, il n'en
sait pas beaucoup plus, indique-t-il.
«Elle ne m'a pas donné de détails. Je trouve ça curieux que le maire
Isabelle n'ait pas reçu plus d'informations que ça. Moi aussi, j'obtiens
les informations à la miette au gouvernement», soutient-il.
Celui-ci se disait toutefois heureux de cette décision, qui assurera la
conservation des maisons de briques rouges.
«Ça n'existe nulle part ailleurs, et c'est important que ce soit
reconnu. Je félicite les gens de Yamachiche, car ils ont dû être
patients.»
Parmi les propriétaires concernés, l'annonce n'a pas été accueillie avec
le même enthousiasme partout, en fin de semaine.
Jean Lord et son épouse Claire, entre
autres, se sont montrés surpris, car ils n'étaient pas au
courant qu'une décision avait été prise.
Une simple lettre
aurait pu éclaircir plusieurs de leurs interrogations,
considèrent-ils.
«Le gouvernement a averti les médias. Pourquoi est-ce qu'il ne
nous a pas avertis avant?», se demande M. Lord.
Habitant leur maison de la rue Sainte-Anne depuis 45 ans, le
couple l'a entretenue avec soin.
M. Lord, qui effectue plusieurs travaux lui-même, se demande
maintenant s'il sera obligé de recourir à un entrepreneur pour
avoir droit aux subventions. |
Jean et Claire Lord sont fiers de
leur maison qu'ils habitent depuis 45 ans.
Photo: Sylvain Mayer
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Une de ses voisines, Pierrette Varin, se dit de son côté satisfaite du
geste du gouvernement.
«Il y a des obligations à la suite de ça et c'est peut-être un peu
épeurant, mais finalement, c'est une bonne chose. Ces maisons-là vont
toujours rester comme elles sont là, et bien entretenues», se
réjouit-elle.
Quant aux subventions qui devraient être accordées, elles sont
nécessaires, estime-t-elle, car les matériaux qui permettent de
conserver le cachet original sont souvent plus chers.•
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