Le Nouvelliste 5 février 2008

Une relation des Hells perd la vie


Accident à Yamachiche

Éric Hinse a perdu la vie, dimanche soir, lors d’une collision frontale, sur la route 138, à Yamachiche.
Photo: Sylvain Mayer

Marie-Eve Lafontaine
Yamachiche

Éric Hinse, frère des deux Hells Angels Marc-André et François Hinse, a perdu la vie, dimanche soir, lors d'une collision frontale, sur la route 138, à Yamachiche. Quatre personnes ont été blessées lors de ce violent accident.
 
Hinse, 42 ans, était seul dans son véhicule alors que deux hommes et deux femmes, âgés entre 18 et 21 ans, prenaient place dans l'autre voiture.

La collision a été extrêmement brutale. Sous la force de l'impact, la voiture de Hinse s'est retrouvée sur le toit. Les véhicules n'étaient plus que deux amas de ferraille. Hinse serait mort sur le coup.

L'autre conducteur, un résident de Saint-Thomas-de-Caxton, aurait subi des blessures graves, mais on ne craindrait pas pour sa vie.

Les pinces de désincarcération de Maskinongé ont été nécessaires pour l'extirper de son véhicule.

Les trois passagers, des résidents de Yamachiche, auraient subi des blessures mineures. Ils ont tous été conduits au Centre hospitalier régional de Trois-Rivières.

Les pinces de désincarcération ont également été utilisées pour sortir Éric Hinse de sa voiture. Il a été conduit à l'Hôpital Comtois de Louiseville où son décès a été constaté.

Ni la vitesse ni l'alcool ne seraient en cause dans cet accident. Ce sont plutôt les conditions météorologiques qui sont pointées du doigt.

"Selon nos premières constatations, l'accident est dû à un épais brouillard. Les deux véhicules auraient empiété sur la ligne médiane. Les deux conducteurs ne se seraient aperçus qu'à la dernière minute, ce qui aurait causé l'impact frontal", explique l'agent Pierre Rivard, porte-parole de la Sûreté du Québec.

En plus des policiers de la Sûreté du Québec, une dizaine de pompiers de Yamachiche et autant de Maskinongé se sont rendus sur les lieux.


Hells Angels


Bien qu'il ait moins défrayé les manchettes que ses deux frères, Éric Hinse était lui-même associé au milieu criminalisé. En 2001, il avait écopé d'une sentence de cinq ans notamment pour gangstérisme.

"En 2001, il a été condamné pour des voies de fait graves, déguisement, enlèvement, séquestration et menaces de mort. Il avait été accusé d'avoir commis ces infractions au profit d'une organisation criminelle", précise Me Nathalie Jomphe, procureure de la Couronne.

Il faisait alors partie des défunts Blatnois, le club-école des Hells de Trois-Rivières.

Il avait été arrêté avec sept autres Blatnois du chapitre de Grand-Mère dans une vaste opération policière. En tout 17 personnes, reliées au Blatnois et aux Hells, avaient été arrêtées.

En 2000, c'est à un an de prison qu'avait été condamné Éric Hinse pour possession d'une arme prohibée. Il avait été arrêté avec un autre individu.

Les deux hommes armés servaient de garde rapprochée à François Hinse lorsqu'il se rendait à une maison de transition.

D'ailleurs, au sein des Hells, Éric Hinse était possiblement l'homme de main de ses deux frères.

François et Marc-André Hinse sont des membres en règle des Hells. François Hinse, 43 ans, a été arrêté le 12 mai 2004 à la suite de l'enquête Corona.

Le 3 novembre 2005, il a écopé d'une peine de six ans notamment pour trafic de stupéfiants, fabrication de cannabis, complot et infraction au profit d'une organisation criminelle. Il a été libéré en novembre.

Quant à Marc-André Hinse, 37 ans, il a été la tête dirigeante des Hells de Trois-Rivières.

Il a été arrêté, en octobre dernier, dans un chalet à Windigo, au nord de La Tuque. Il était recherché depuis mai 2004. Il fait face à des accusations de gangstérisme, complot pour trafic de substances illicites et trafic de stupéfiants.

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