Le Nouvelliste 14 février 2008

Des avis partagés dans la région

Martin Lafrenière
martin.lafreniere@lenouvelliste.qc.ca

Trois-Rivières — Si certains producteurs agricoles de la région sont loin d'être contre les grandes recommandations émises par la commission sur l'avenir de l'agriculture, ceux-ci ont des opinions quelque peu différentes concernant l'apport de l'Union des producteurs agricoles.

Jean-Claude Bergevin est un producteur céréalier de Sainte-Sophie-de-Lévrard. Il a appris que la commission Pronovost recommande la fin du monopole de l'UPA dans le secteur. Selon lui, l'UPA a toujours sa raison d'être, à condition de s'améliorer.

«Les dirigeants doivent prendre les idées de la base, mais ils ne nous écoutent pas. Ils devraient aller sur le terrain pour voir ce qui se passe. Dans les bureaux, il y a des gens qui n'ont jamais vu une vache!» commente M. Bergevin.

André Auger reconnaît que l'UPA a des qualités et des défauts. Ce producteur de porcs de Yamachiche estime toutefois que ce syndicat est le meilleur organe de défense des droits des producteurs.

«Je ne suis pas d'accord avec l'idée que l'UPA impose un carcan à l'industrie. Si je décide de grossir, c'est moi qui l'ai voulu et pas l'UPA. Comme dans n'importe quel système, il y a du bon et du moins bon. Mais au bout de la ligne, avec l'UPA, je prétends que l'agriculture est gagnante au Québec.»

Les recommandations de la commission Pronovost ont soulevé la joie du côté de l'Union paysanne. Messieurs Bergevin et Auger disent respecter au plus haut point cette association. Mais ils pensent tous les deux que le modèle de petite ferme prôné par cet organisme est dépassé.

«J'ai rien contre l'Union paysanne. Mais une ferme, ce n'est plus cinq cochons et trois moutons. Aujourd'hui, ce sont des entreprises», estime M. Auger.

«L'Union paysanne a du bon, mais elle veut nous faire reculer. Ils veulent avoir des petites fermes, mais ça ne se fait plus parce que tu ne peux pas arriver. Ça prend un salaire, de quoi pour vivre!», ajoute M. Bergevin.

Grandes recommandations
André Auger soutient que les agriculteurs respectent déjà la plupart des grandes recommandations de cette commission. À commencer par le virage vert.

«Être respectueux de l'environnement, on le fait de plus en plus dans le porc. Ça se fait depuis 1996, avec le plan d'amélioration des fermes», déclare M. Auger, qui a un sentiment partagé concernant le remplacement du programme d'assurance agricole par un plan universel de soutien à l'entreprise.

Jean-Claude Bergevin est d'accord avec la proposition de garantir aux travailleurs étrangers des conditions de travail respectueuses. À l'instar d'André Auger, il est aussi en faveur d'approvisionner les institutions publiques en produits québécois.

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