Le Nouvellsite 28 janvier 2008
TÊTE D'AFFICHE
CLAUDE POUDRIER
L'enseignant-chercheur incite les gens à poser de petits gestes concrets pour l'environnement
Roger Levasseur
collaboration spéciale
Groupe d'élèves école Omer-Jules Desaulniers
Photo: Stéphane Lessard 
Pour des projets favorables à l'environnement, Claude Poudrier travaille entre autres avec deux responsables de l'école Omer-Jules Desaulniers à Yamachiche. Derrière eux, les jeunes ont formé les lettres RA
 
Nos politiciens ne cessent de répéter qu'en matière de protection de l'environnement le Québec 
est beaucoup plus avancé que bien d'autres territoires. S'il en est ainsi, c'est en partie à 
cause de gens comme M. Claude Poudrier, un professeur-chercheur du secteur Cap-de-la-Madeleine.
Depuis 1993, M. Poudrier applique dans des Commissions scolaires et dans d'autres milieux un 
programme de formation relatif à l'environnement et à la citoyenneté. 

Ce projet a été identifié comme l'une des 400 réussites en développement durable qui ont 
transformé le Québec. 

«L'étincelle est venue lors de ma maîtrise en éducation à l'environnement à l'UQTR, entre 1993 
et 1996. Ma titulaire de recherche, Mme Lucie Sauvé, m'avait proposé d'étudier un modèle en 
recherche-action pour la résolution de problèmes communautaires (RA:RPC). La méthode comporte 
quatre étapes et consiste à l'identification des problèmes du milieu de vie, l'analyse du problème,
 l'analyse de solutions et l'élaboration et la réalisation du plan d'action», explique l'enseignant. 

Ses élèves de l'école primaire Saint-Gabriel-Archange du secteur Cap-de-la-Madeleine ont été ses 
premiers cobayes. 

«Les élèves ont ainsi identifié que les fenêtres de l'école étaient désuètes et qu'il en résultait 
une importante perte de chaleur. La solution logique était donc de changer les fenêtres. Par la suite, 
ils ont trouvé que les buvettes étaient vétustes, ce qui entraînait un gaspillage important d'eau 
potable», mentionne M. Poudrier qui avait auparavant mobilisé 900 étudiants pour inciter une
 usine d'aluminium locale à investir 1,5 million$ pour régler des problèmes de pollution de l'air. 

La méthode RA:RPC devenant de plus en plus populaire, M. Claude Poudrier a été libéré par la CS du 
Chemin-du-Roy il y a 4 ans. Plus encore, il possède deux adjoints qui effectuent la même sensibilisation 
auprès de groupes d'autres régions, soit M. René Isabelle et Mme Lise Arsenault. 

«Le partenariat de la Fondation Alcoa et de Desjardins pour la diffusion du programme nous a donné un fier 
coup de pouce. Grâce à eux ainsi qu'à Éducation Québec, tout le matériel fourni aux jeunes ou aux adultes
 est gratuit. Ils possèdent leur propre journal de bord, un atout pour mener les projets à terme. À ce jour, 
nous desservons pas moins de 17 commissions scolaires, un collège, des centres de la petite enfance et notre 
action s'étend aussi à des groupes d'adultes.»

Pour expliquer les succès grandissants du programme, M. Poudrier cite le Collège Dawson. 

«À ce cégep, les étudiants ont choisi de récupérer les téléphones cellulaires. Ils ont aussi travaillé à la 
récupération du papier, à des changements pour des ampoules énergétiques et à une solution de covoiturage. 
On est présentement en pourparlers avec le Collège Laflèche pour rencontrer les élèves et les enseignants. 
On a donné une formation dans 16 centres de la petite enfance de la Montérégie. Les tout-petits ont vite 
compris, par exemple, qu'en comptant seulement jusqu'à 10, après le bricolage, ils utiliseraient moins d'eau.
 Même chose pour la quantité de papier pour se sécher les mains.»

Le programme utilisé peut s'appliquer à la résolution de problèmes touchant l'environnement dans un sens plus
 large. «À l'école Girouard de Saint-Benoit-de-Mirabel, les élèves ont identifié un grave problème de vandalisme.
 Ils ont donc choisi d'appliquer un plan d'action s'étendant sur deux ans et impliquant toute la communauté. 
Avec le maire Hubert Meilleur, les gens de la SQ et des gens du milieu, ils ont trouvé les solutions à appliquer 
pour enrayer le problème», poursuit l'enseignant-chercheur. 

En novembre dernier, M. Poudrier a été invité à donner des conférences et à animer des sessions de formation à 
Hearst en Ontario. «Le but était cette fois de mobiliser la population à la résolution des problèmes 
communautaires que ce milieu vit. L'industrie forestière étant importante dans cette région, 
ils connaissent eux aussi d'importantes difficultés.» 

L'enseignant-chercheur ajoute qu'il est également allé donner des formations au Manitoba et en Sakatchewan 
où il doit retourner. 

«Je me suis même rendu en Israël et au Chili. À l'Université Simon-Fraser, en Colombie-Britannique, on a même 
développé le programme RA:RPC. En 2006, à la Télé-Université, deux professeurs ont utilisé le programme dans 
le cadre de leurs cours de formation à distance. On constate donc que le programme suscite de l'intérêt dans 
beaucoup de milieux.»

Le Trifluvien est également impliqué dans le projet Héritage de la Vallée-de-la-Batiscan. «Ce projet vise 
à amener les gens à s'impliquer dans leur milieu de façon à développer l'industrie agro-touristique. 
La CS du Chemin-du-Roy m'a également demandé de la représenter sur le comité de consultation du plan de 
développement durable de la ville de Trois-Rivières. Je souhaite que l'on fasse une place aux jeunes dans 
ce plan de développement, ce qui n'était pas le cas dans les premiers documents qui nous ont été soumis.» 

Cette année, l'action de M. Poudrier pourrait bien se retrouver au centre d'un film documentaire, 
«Fernand Dansereau nourrit l'intention de réaliser le film «Les porteurs d'espoir». S'il obtient les accords 
nécessaires, le tournage pourrait débuter en septembre 2008.»
Porteur d'espoir
Âgé de 53 ans, M. Poudrier est un des trois fils de Gérard Poudrier et de Georgette Samson Poudrier. 
«Chimiste à la Shawinigan Chemicals, mon père est décédé en 1963. Ma mère a donc dû travailler au CHRCM 
pour payer le pain. J'ai commencé à enseigner à l'école Mond'Ami, puis j'ai fait plus de 20 ans à 
l'école Saint-Gabriel-Archange», explique le Shawiniganais d'origine. 

Père de Janie et de Catherine, notre Tête d'affiche a deux petits-fils, Jacob et Christophe qu'il adore. 
«Il y a deux ans, j'ai eu la douleur de perdre mon épouse, Nicole Levasseur», confie celui qui s'implique 
pour la cause de la Société canadienne du cancer. 

On ne surprendra personne en soulignant que ce protecteur de l'environnement est un grand amateur de plein
 air. «J'aime bien le ski de fond et le ski alpin. L'été, c'est la natation, le canotage. Je dois dire que 
j'aime bien me reposer à la période estivale après mes nombreux déplacements durant l'année scolaire», 
a-t-il précisé. 

M. Poudrier est très conscient de son rôle de porteur d'espoir. «Ce serait formidable si jeunes et adultes 
continuaient à embarquer. Même s'il y a parfois des wagons qui sont plus difficiles à tirer que d'autres, 
les gens avec qui je travaille sont des personnes extraordinaires. Quand les groupes se mobilisent, on peut
 arriver à d'excellents résultats. Le plus intéressant c'est que nous en sortons tous grands gagnants.»

(FERMER)

Équipe d'enseignantes
Photo: Stéphane Lessard
La collaboration et le travail déquipe sont deux ingrédients de la recette gagnante de Claude Poudrier.
  Claude Poudrier
Photo: Stéphane Lessard
  RA:RPC, c’est le programme Recherche-Action pour la résolution de problèmes communautaires mis sur pied par Claude Poudrier et qui dessert à ce jour, 17 commissions scolaires, un collège, des centres de la petite enfance et des groupes d’adultes.