Depuis 1993, M. Poudrier applique dans des Commissions scolaires et dans d'autres milieux un
programme de formation relatif à l'environnement et à la citoyenneté.
Ce projet a été identifié comme l'une des 400 réussites en développement durable qui ont
transformé le Québec.
«L'étincelle est venue lors de ma maîtrise en éducation à l'environnement à l'UQTR, entre 1993
et 1996. Ma titulaire de recherche, Mme Lucie Sauvé, m'avait proposé d'étudier un modèle en
recherche-action pour la résolution de problèmes communautaires (RA:RPC). La méthode comporte
quatre étapes et consiste à l'identification des problèmes du milieu de vie, l'analyse du problème,
l'analyse de solutions et l'élaboration et la réalisation du plan d'action», explique l'enseignant.
Ses élèves de l'école primaire Saint-Gabriel-Archange du secteur Cap-de-la-Madeleine ont été ses
premiers cobayes.
«Les élèves ont ainsi identifié que les fenêtres de l'école étaient désuètes et qu'il en résultait
une importante perte de chaleur. La solution logique était donc de changer les fenêtres. Par la suite,
ils ont trouvé que les buvettes étaient vétustes, ce qui entraînait un gaspillage important d'eau
potable», mentionne M. Poudrier qui avait auparavant mobilisé 900 étudiants pour inciter une
usine d'aluminium locale à investir 1,5 million$ pour régler des problèmes de pollution de l'air.
La méthode RA:RPC devenant de plus en plus populaire, M. Claude Poudrier a été libéré par la CS du
Chemin-du-Roy il y a 4 ans. Plus encore, il possède deux adjoints qui effectuent la même sensibilisation
auprès de groupes d'autres régions, soit M. René Isabelle et Mme Lise Arsenault.
«Le partenariat de la Fondation Alcoa et de Desjardins pour la diffusion du programme nous a donné un fier
coup de pouce. Grâce à eux ainsi qu'à Éducation Québec, tout le matériel fourni aux jeunes ou aux adultes
est gratuit. Ils possèdent leur propre journal de bord, un atout pour mener les projets à terme. À ce jour,
nous desservons pas moins de 17 commissions scolaires, un collège, des centres de la petite enfance et notre
action s'étend aussi à des groupes d'adultes.»
Pour expliquer les succès grandissants du programme, M. Poudrier cite le Collège Dawson.
«À ce cégep, les étudiants ont choisi de récupérer les téléphones cellulaires. Ils ont aussi travaillé à la
récupération du papier, à des changements pour des ampoules énergétiques et à une solution de covoiturage.
On est présentement en pourparlers avec le Collège Laflèche pour rencontrer les élèves et les enseignants.
On a donné une formation dans 16 centres de la petite enfance de la Montérégie. Les tout-petits ont vite
compris, par exemple, qu'en comptant seulement jusqu'à 10, après le bricolage, ils utiliseraient moins d'eau.
Même chose pour la quantité de papier pour se sécher les mains.»
Le programme utilisé peut s'appliquer à la résolution de problèmes touchant l'environnement dans un sens plus
large. «À l'école Girouard de Saint-Benoit-de-Mirabel, les élèves ont identifié un grave problème de vandalisme.
Ils ont donc choisi d'appliquer un plan d'action s'étendant sur deux ans et impliquant toute la communauté.
Avec le maire Hubert Meilleur, les gens de la SQ et des gens du milieu, ils ont trouvé les solutions à appliquer
pour enrayer le problème», poursuit l'enseignant-chercheur.
En novembre dernier, M. Poudrier a été invité à donner des conférences et à animer des sessions de formation à
Hearst en Ontario. «Le but était cette fois de mobiliser la population à la résolution des problèmes
communautaires que ce milieu vit. L'industrie forestière étant importante dans cette région,
ils connaissent eux aussi d'importantes difficultés.»
L'enseignant-chercheur ajoute qu'il est également allé donner des formations au Manitoba et en Sakatchewan
où il doit retourner.
«Je me suis même rendu en Israël et au Chili. À l'Université Simon-Fraser, en Colombie-Britannique, on a même
développé le programme RA:RPC. En 2006, à la Télé-Université, deux professeurs ont utilisé le programme dans
le cadre de leurs cours de formation à distance. On constate donc que le programme suscite de l'intérêt dans
beaucoup de milieux.»
Le Trifluvien est également impliqué dans le projet Héritage de la Vallée-de-la-Batiscan. «Ce projet vise
à amener les gens à s'impliquer dans leur milieu de façon à développer l'industrie agro-touristique.
La CS du Chemin-du-Roy m'a également demandé de la représenter sur le comité de consultation du plan de
développement durable de la ville de Trois-Rivières. Je souhaite que l'on fasse une place aux jeunes dans
ce plan de développement, ce qui n'était pas le cas dans les premiers documents qui nous ont été soumis.»
Cette année, l'action de M. Poudrier pourrait bien se retrouver au centre d'un film documentaire,
«Fernand Dansereau nourrit l'intention de réaliser le film «Les porteurs d'espoir». S'il obtient les accords
nécessaires, le tournage pourrait débuter en septembre 2008.»