Le Nouvelliste 28 décembre 2007

La MRC de Maskinongé ne lâche pas prise

Martin Lafrenière
Louiseville

La MRC de Maskinongé demande l'aide du ministre Claude Béchard afin de conserver le poste louisevillois d'Hydro-Québec.

Les maires de la MRC croient que ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'Hydro-Québec annonce la fermeture définitive de ce poste. La dernière lettre d'Hydro-Québec adressée à la MRC a d'ailleurs fait exploser Jean-Paul Diamond.

Le préfet a visiblement été irrité de se faire dire que la direction de la société d'État a "mis sur pied une organisation de travail plus robuste que ce que permettait le bureau de Louiseville".

Toujours selon cette lettre, Hydro-Québec soutient que cette organisation du travail "garantit à vos concitoyens qu'ils peuvent désormais compter en permanence sur la disponibilité d'une équipe de garde autonome".

"Ce n'est pas le service qu'on demande. Je trouve ça inconcevable, avec les hausses qu'on a chaque année. Le service de proximité des citoyens, ce n'est pas ce qu'ils font! Ils veulent nous faire croire qu'avec le nouveau système, ça va être plus vite", a déclaré M. Diamond lors de la dernière séance publique du conseil des maires de la MRC de Maskinongé.

Michel Isabelle, maire de Yamachiche, rappelle l'impact de l'imposition du schéma de couverture de risque en incendies sur les municipalités.

Selon lui, la fermeture appréhendée ne va pas dans le même sens que la politique de sécurité établie par le gouvernement du Québec.

"On a mis beaucoup d'effort pour se conformer au schéma. Il faudrait demander à nos pompiers combien de temps ça prend aux employés d'Hydro-Québec pour arriver sur un feu", a raconté M. Isabelle, qui croit qu'une telle démarche fournirait des arguments de poids à la MRC pour le maintien du poste de Louiseville.

"Leur équipe robuste, c'est un pick-up avec deux gars. Avant, il y en avait un à Louiseville et un à Trois-Rivières. Là, c'est une équipe à Trois-Rivières. C'est une atteinte à notre intelligence", a ajouté André Berthiaume, le maire de Saint-Mathieu-du-Parc.

Robert Lalonde, maire de Saint-Léon-le-Grand, a une opinion qui va dans le même sens. "Je dirais au ministre qu'on nous force à avoir dans le schéma le 10-10 (10 pompiers sur les lieux d'une intervention en 10 minutes), alors qu'Hydro-Québec peut prendre deux heures pour intervenir."

La résolution a été acheminée en début de semaine au cabinet du ministre des Ressources naturelles. La MRC demande à M. Béchard que la main-d'oeuvre requise soit affectée au bureau de Louiseville pour offrir un service de proximité et une rapidité d'intervention.

Même position

C'est le statu quo du côté d'Hydro-Québec. On affirme que le dossier est toujours à l'étude et que la décision sera prise en juin.

"On n'est pas prêt à annoncer quoi que ce soit. On est en analyse. On ne peut pas dire quel scénario est meilleur que l'autre", rappelle Sylvain Croteau, porte-parole d'Hydro-Québec, en expliquant qu'une équipe robuste est une équipe "plus efficace".

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