Le Nouvelliste 30 octobre 2007
On efface tout et on recommence
La FTQ veut
négocier une nouvelle convention collective chez Lucyporc
L'arrivée d'un nouveau syndicat à l'abattoir
Lucyporc ramènera les patrons et les syndiqués à la
table des négociations pour établir une nouvelle
convention collective même si l'actuel contrat de
travail est valide jusqu'en 2012.
Photo: Krystine Buisson, archives. |
Martin Lafrenière
Yamachiche
L'arrivée d'un nouveau syndicat à l'abattoir
Lucyporc ramènera les patrons et les syndiqués à la table des
négociations pour établir une nouvelle convention collective même si
l'actuel contrat de travail est valide jusqu'en 2012.
Depuis juillet dernier, les quelque 185
travailleurs de cet abattoir de Yamachiche ne sont plus représentés
par la Centrale des syndicats démocratiques (CSD). Ils ont intégré
les rangs des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce
(TUAC-FTQ, local 1991-P).
Après quelques rencontres avec la direction de l'entreprise, le
syndicat a décidé de négocier une nouvelle convention.
"Dès qu'il y a une nouvelle accréditation, on peut demander de
renégocier. On est le syndicat en place. La convention, ce n'est pas
nous qui l'avons négociée. La convention ne nous plaît pas", déclare
Mario Maisonneuve, président de la section locale 1991-P des
Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce, qui s'attend à
ce que les négos débutent à la fin du mois de novembre.
Le syndicat peut effectivement demander de relancer une ronde de
négociations pour signer une nouvelle convention. Cette clause est
inscrite dans le Code du travail et selon M. Maisonneuve, c'est une
procédure régulièrement utilisée.
En août 2006, les employés de Lucyporc avaient accepté un contrat de
six ans. L'entente prévoyait un gel salarial pendant les trois
premières années et un versement de montants forfaitaires durant la
même période.
Une hausse salariale basée sur l'indice des prix à la consommation
était réservée pour les trois dernières années de la convention. Une
remise de 7,5 % des profits faisait également partie de l'aspect
financier de l'entente.
De toute évidence, le gel salarial des trois premières années agace
Mario Maisonneuve.
"Il y aura des demandes salariales. Mais il y en a sur la santé et
la sécurité des travailleurs, sur les libérations syndicales, sur
les relations de travail", mentionne M. Maisonneuve, qui compte sur
l'ouverture de la direction de l'abattoir pour régler ce dossier
rapidement.
Claude Robitaille, président du Groupe Robitaille, ne la trouve pas
drôle.
"On trouve ça difficile de recommencer, car il y a une entente en
bonne et due forme. Le financement de l'entreprise est relié à
l'entente signée et ça va être pénible pour nous", dit M. Robitaille.
La situation financière de l'entreprise avait pesé lourd dans la
balance lors de l'acceptation de l'offre patronale. À ce moment, la
direction aurait laissé entendre que le refus de l'offre mettait en
péril la survie de l'abattoir.
"La direction nous connaît, tient à préciser Mario Maisonneuve. On
n'est pas des gens qui ferment des abattoirs. On est des
professionnels."
M. Robitaille ne se cache pas pour dire qu'il se serait bien passé
de ce retour à la table de négociations pendant qu'une convention
est en vigueur.
"On avait une convention qui permet de continuer (les activités de
l'abattoir). Quand on négocie, on passe du temps et de l'énergie à
ça au lieu de passer du temps et de l'énergie à gérer l'entreprise." |