Le Nouvelliste 24 avril 2007


Le fils de la victime, Steve Blanchette, était encore sous le choc, hier après-midi. Le voici aux abords du point d’embarquement qu’a emprunté son père, samedi dernier.
Photo: Stéphane Lessard

 

«Ça peut arriver même aux meilleurs»

Éric Lallier
Yamachiche

Visiblement consternés par la disparition de Sylvain Blanchette, les membres de sa famille ont l’impression de perdre leur «pilier». Encore inexplicable, la tragédie laisse place à la mémoire de l’homme de 47 ans. «Ça peut arriver même aux meilleurs», constate son fils.

L’émotion était encore palpable lors de l’entrevue qu’a accordée Steve Blanchette au Nouvelliste. Pour amenuiser le drame, le jeune homme se rappelait les paroles de son père.

«Il nous disait toujours de profiter de la vie. Sa devise, c’était : “je prends le temps de vivre, je profite du moment présent et je regarde les oiseaux chanter”. C’était un homme simple qui a toujours réussi à nous garder unis», raconte-t-il.

Il s’agissait surtout d’un homme de famille, si l’on en croit son fils. «Pour mon père, sa famille, c’était sacré. Tous ces liens qui nous rassemblent, c’est grâce à lui. Il nous a montré le respect, sa valeur la plus importante», poursuit-il.

Pour «accepter la situation», il s’accroche d’ailleurs à cet héritage moral laissé par son père: «On doit penser à lui et garder tous les souvenirs possibles. Nous devons apprécier son passage et conserver tout ce qu’il nous a légué.»

De racine autochtone, la famille Blanchette en a toujours conservé les valeurs. «Il nous a montré à être débrouillard et à ne pas s’accrocher aux biens matériels. Surtout, il nous a toujours dit d’être fier de ce que l’on est, confie le fils. Il a toujours vécu pour ses convictions, il croyait beaucoup en l’affirmation de l’être.»

Steve Blanchette se console donc en se disant que la mort de son père aura au moins été à son image.

«Mon père aimait la chasse, la trappe, la pêche. C’est ce qu’il aurait voulu, il n’aurait pas souhaité mourir dans son lit d’hôpital, évoque-t-il. Au moins, on se rassure en se disant qu’il est parti dans un endroit qu’il connaissait bien et qu’il aimait bien.»

Sylvain Blanchette laisse dans le deuil sa femme, ses deux fils, deux petits-enfants et un troisième qui naîtra bientôt.

Il était sans emploi et était reconnu pour sa polyvalence. C’était «un homme à tout faire» et un travailleur autonome.•

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