Éric Lallier
Yamachiche
Visiblement consternés par la
disparition de Sylvain Blanchette, les membres de sa famille
ont l’impression de perdre leur «pilier». Encore
inexplicable, la tragédie laisse place à la mémoire de
l’homme de 47 ans. «Ça peut arriver même aux meilleurs»,
constate son fils.
L’émotion était encore palpable lors de
l’entrevue qu’a accordée Steve Blanchette au Nouvelliste.
Pour amenuiser le drame, le jeune homme se rappelait les
paroles de son père.
«Il nous disait toujours de profiter de la vie. Sa devise,
c’était : “je prends le temps de vivre, je profite du moment
présent et je regarde les oiseaux chanter”. C’était un homme
simple qui a toujours réussi à nous garder unis»,
raconte-t-il.
Il s’agissait surtout d’un homme de famille, si l’on en
croit son fils. «Pour mon père, sa famille, c’était sacré.
Tous ces liens qui nous rassemblent, c’est grâce à lui. Il
nous a montré le respect, sa valeur la plus importante»,
poursuit-il.
Pour «accepter la situation», il s’accroche
d’ailleurs à cet héritage moral laissé par son père: «On
doit penser à lui et garder tous les souvenirs possibles.
Nous devons apprécier son passage et conserver tout ce qu’il
nous a légué.»
De racine autochtone, la famille Blanchette en a toujours
conservé les valeurs. «Il nous a montré à être débrouillard
et à ne pas s’accrocher aux biens matériels. Surtout, il
nous a toujours dit d’être fier de ce que l’on est, confie
le fils. Il a toujours vécu pour ses convictions, il croyait
beaucoup en l’affirmation de l’être.»
Steve Blanchette se console donc en se disant que la mort de
son père aura au moins été à son image.
«Mon père aimait la chasse, la trappe, la pêche. C’est ce
qu’il aurait voulu, il n’aurait pas souhaité mourir dans son
lit d’hôpital, évoque-t-il. Au moins, on se rassure en se
disant qu’il est parti dans un endroit qu’il connaissait
bien et qu’il aimait bien.»
Sylvain Blanchette laisse dans le deuil sa
femme, ses deux fils, deux petits-enfants et un troisième
qui naîtra bientôt.
Il était sans emploi et était reconnu pour sa polyvalence.
C’était «un homme à tout faire» et un travailleur autonome.•