Le Nouvelliste 16 avril 2007

Les cicatrices de la grève

Martin Lafrenière
Trois-Rivières

Denis Trahan a beau souhaiter que l'abattoir familial redevienne ce qu'il était avant la grève, il aura besoin de l'apport de ses employés qui rentreront au travail après avoir manifesté pendant plus de six mois.

Pendant la grève, les instances syndicales et plusieurs employés ne se sont pas gênés pour critiquer sévèrement le comportement de l’employeur pendant les mois qui ont précédé le conflit de travail.

«J’ai bon espoir qu’on cicatrise rapidement les cicatrices, si tel est le cas, qui ont pu se faire dans les trois dernières années. Je fais confiance aux employés. J’ai une bonne main-d’oeuvre, qui est jeune. Ce qui s’est passé depuis trois ans est un accident de parcours très important dans la vie de l’entreprise. Il faut faire notre mea culpa. Il faut tourner la page.»

Le président et directeur général d’ATRAHAN mise beaucoup sur le contenu de la nouvelle convention afin de régulariser les relations de travail au sein de l’usine. Selon lui, cette convention répond bien aux préoccupations manifestées par la partie syndicale.

«Pour la reconnaissance syndicale, il y a de l’espace. Il y a des choses intéressantes. Il n’y avait pas d’heures de libération syndicale prévues dans l’ancienne convention. Il y en a dans la nouvelle convention. Nous allons nommer un représentant à la prévention de la santé et de la sécurité. On l’officialise dans la nouvelle convention.»

Pour ce qui est de la hausse salariale accordée, M. Trahan confie que l’entreprise est allée au maximum de sa capacité en amenant le salaire moyen à près de 15 $ l’heure. Et les caméras vont disparaître de la cafétéria.

«Dans l’entente, on enlève les caméras qui avaient été demandées par la très grande majorité des employés syndiqués en 2004 même si elles n’ont jamais servi à des mesures disciplinaires. L’important, c’est de redémarrer l’usine, de rebâtir la confiance. Mais le système de poinçonnage va demeurer. On est sur une ligne de production. Il faut pouvoir gérer les gens», affirme M. Trahan, qui nie les accusations selon lesquelles 200 accidents de travail surviennent annuellement à son usine. Selon lui, ATRAHAN affiche un taux inférieur à la moyenne québécoise dans le secteur porcin.

(fermer)