Les producteurs espèrent un
règlement rapide
Martin Lafrenière
martin.lafreniere@lenouvelliste.qc.ca
Yamachiche — André Auger commence à
avoir hâte que le conflit à l'abattoir ATRAHAN se règle.
Le vice-président du syndicat des producteurs de porcs de la
Mauricie pense la même chose que le président de la Fédération
des producteurs de porcs du Québec et le président de l'Union
des producteurs agricoles. Les conflits qui perdurent
actuellement à cet abattoir de Yamachiche et chez Olymel font
mal à l'industrie.
«Présentement, il y a une
sous-capacité d'abattage. Il y a plus de porcs offerts
qu'on est capable d'abattre. On a des prix
déraisonnables pour nos porcs: habituellement, on a
environ 140 $ par porc. Actuellement, on a 100 $»,
indique ce producteur de porcs de Yamachiche.
Selon M. Auger, le prix payé au Québec
pour chaque porc est en baisse de 15 $ à 20 $
comparativement aux tarifs consentis en Ontario.
«C'est à cause des grèves et du
dossier chez Olymel avant que ça aille mal. Il y a des
abattoirs qui disent qu'ils font de l'argent, Olymel dit
qu'ils perdent 55 millions par année. Ce n'est pas le
problème des producteurs, mais c'est eux qui écopent. À
des prix de même, il n'y a plus de solutions pour les
producteurs. Ils n'ont plus d'argent pour réinvestir et
même pour boucler le budget», continue M. Auger, qui
s'attend à ce que la majorité des producteurs affichent
un bilan négatif pour 2006. |
PHOTO: STÉPHANE LESSARD
André Auger est le vice-président du syndicat des
producteurs de porcs de la Mauricie. |
En temps normal, André Auger vend une centaine
de porcs par semaine à l'abattoir ATRAHAN. Pour son entreprise,
cet abattoir est un bien bon client. En attendant, il vend ses
bêtes en Ontario, à 100$ la tête.
«Normalement, une grève, ce n'est jamais bon
pour personne. À savoir si elle est justifiée, ce n'est pas à
nous de juger. Mais c'est nous qui faisons les frais de cette
grève-là.»•