Le Nouvelliste 16 décembre 2006

DÉVERSEMENT À YAMACHICHE

Des travaux jusqu'au printemps

Marie-Eve Lafontaine
marie-eve.lafontaine@lenouvelliste.qc.ca

Yamachiche — Des travaux seront nécessaires jusqu'au printemps pour effacer toute trace du déversement des 20 000 litres de mazout lourd qui se sont déversés dans le lac Saint-Pierre, lundi soir dernier, lors d'un accident impliquant un camion-citerne.

Ces travaux ne se dérouleront évidemment pas de façon continue. Il s'agit en fait de trois phases distinctes qui se tiendront lorsque différentes conditions - tel le niveau de l'eau - le permettront.
Jusqu'à maintenant, plus de 8000 litres de mazout ont été récupérés. Dès aujourd'hui, les équipes en place vont commencer à enlever les joncs contaminés. «Le niveau d'eau a descendu. Le marais ressurgit et on a une présence accrue de joncs. Ces derniers absorbent énormément de produit, ce qui réduit l'efficacité du pompage. On est donc rendu à l'étape de les enlever. Cela va nous permettre de travailler en eau libre. On va être en mesure de prendre ce qui reste du produit et de continuer le pompage d'une façon beaucoup plus efficace», explique M. Robert Daigle, d'Environnement Canada.

Comme le marais est toujours submergé, il est possible qu'une petite quantité de mazout demeure dans l'eau. Pour éviter qu'il se répande dans le lac lorsque l'eau va se retirer, des balles de foin vont être installées autour de la zone contaminée. «Quand l'eau va se retirer, elle va passer à travers les balles de foin qui vont agir comme un filtre. Si jamais il reste des hydrocarbures, ils vont être captés par les balles de foin. On le fait vraiment de façon préventive», précise M. Daigle.

Cette première phase devrait durer encore quelques jours.

Deuxièmement, à la mi-janvier, lorsque le couvert du marais va être complètement gelé, les équipes environnementales vont finaliser le nettoyage. «Lorsque le produit est gelé, il est encore plus facile à retirer. Il est plus dur, plus visqueux. On ne procèdera pas par pompage. On va y aller de façon manuelle ou mécanique. On va vraiment nettoyer le restant des joncs et des sédiments contaminés», explique M. Daigle.

Finalement, au printemps, après la crue des eaux, le marais va être revégétalisé. «On va être en mesure de faire une revégétalisation avec des portions de marais situés à côté. On va replanter tout ça pour faire revivre le marais. C'est la meilleure méthode qui pouvait être utilisée dans ce cas précis.» Cela va d'ailleurs être fait assez rapidement pour éviter que des espèces envahissantes s'y installent.

Comme prévu, il ne devrait y avoir aucun impact sur l'environnement bien que les équipes en place vont utiliser de la machinerie comme des excavatrices pour certains travaux. «Le marais contaminé ne représente que 0,03% du marais total, ce qui est extrêmement négligeable. En faisant une revégétalisation rapidement, il n'y aura aucun impact. Notre préoccupation majeure était d'éviter toute présence d'hydrocarbures au printemps lors de la crue des eaux pour les zones de fraie et pour l'arrivée de la sauvagine qui survient à partir du mois de mars. Mais en ayant un marais submergé, c'était impossible de faire une récupération complète. C'est pourquoi on passe à une phase deux cet hiver quand le marais sera gelé», conclut M. Daigle.

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