Toute une équipe était à pied d’oeuvre
hier pour récupérer le mazout. Selon Mme Isabelle Olivier,
directrice régionale du ministère de l’Environnement du
Québec, les travaux de récupération devront fort
probablement se poursuivre toute la semaine.
Photo: Stéphane Lessard |
DÉVERSEMENT DANS LE LAC SAINT-PIERRE
Impact environnemental limité
Marie-Ève Lafontaine
Yamachiche
Bien que spectaculaire, l'accident ayant
entraîné un déversement de 20 000 litres d'hydrocarbures dans le lac
Saint-Pierre, lundi soir, ne devrait pas avoir d'impacts importants
sur l'environnement. Les experts estiment être en mesure de
récupérer la totalité du mazout. Toutefois, plusieurs jours seront
nécessaires pour nettoyer les dégâts.
"C'est un impact très, très mineur par rapport à la
faune. C'est un déversement peu important en volume, qui est très
localisé et qui arrive à un moment où il ne se passe pas grand-chose
au niveau faunique dans ce milieu-là. On est au début de l'hiver,
donc il n'y a pas d'activités de reproduction ni des poissons ni de
la sauvagine. C'est une période très tranquille", explique M.
Grégoire Ouellet, biologiste à l'Aménagement de la faune.
Même son de cloche de la part d'Environnement Canada. "À première
vue, l'impact semble limité. D'autres vérifications seront faites
plus tard, peut-être au printemps", explique M. Robert Daigle,
d'Environnement Canada.
Une certaine quantité de végétation aquatique ainsi que des
sédiments devront vraisemblablement être retirés du lac. La
superficie affectée ne serait pas trop importante. On parle de
quelques dizaines de mètres carrés. "Étant donné que cette
végétation est souillée, on a intérêt à la sortir du lac", précise
M. Ouellet.
Toute une équipe était à pied d'oeuvre hier pour
récupérer le mazout. Cette opération se déroulait d'ailleurs
rondement. Selon Mme Isabelle Olivier, directrice régionale du
ministère de l'Environnement du Québec, les travaux de récupération
devront fort probablement se poursuivre toute la semaine.
Les intervenants ont d'abord percé la glace pour délimiter la zone
où l'huile s'était répandue. Une fois que la zone a été
circonscrite, ils ont installé une estacade pour éviter que l'huile
se répande davantage. Le déversement n'est d'ailleurs pas très
étendu. Il couvre une zone d'environ 500 mètres cubes. Notons que
c'est du bunker qui s'est retrouvé dans le lac Saint-Pierre, un
mazout lourd utilisé notamment comme combustible industriel. "Ça
fige au contact du froid. C'est vraiment épais, visqueux et dur
lorsqu'il fait froid. C'est comme de la mélasse", explique Mme
Olivier.
Donc, étant donné les propriétés de ce produit et le fait qu'il se
soit déversé dans un endroit où il n'y a pas de courant, les dégâts
devraient être limités. "Ça devrait être facilement récupérable. Ça
ne s'étend pas", mentionne Mme Olivier. Le pompage a débuté en
après-midi. Pour être en mesure de pomper ce produit, les équipes
sur place l'ont d'abord chauffé à la vapeur. "On chauffe le mazout
pour pouvoir le pomper. Ce sont des opérations manuelles. Il y a des
hommes sur la glace qui balaient, qui raclent la surface pour
diriger les hydrocarbures vers un siphon qui aspire le produit et le
dirige dans le camion vacuum", explique M. Réjean Lapointe, du
ministère de l'Environnement du Québec.
Rappelons que c'est la compagnie de transport impliquée dans
l'accident qui est responsable du nettoyage. La facture pourrait
s'élever à 200 000 $ |