Le Nouvelliste 11 octobre 2006
«Ils ont mis tant de temps à arriver» La mère d'Alexandra Guimond
Paule Yamachiche — Il était 19 h 24, vendredi soir dernier, lorsque la jeune Alexandra Guimond a téléphoné à sa mère pour lui dire qu'elle se trouvait à quelques minutes de la maison et qu'elle s'en venait. Dans les secondes qui ont suivi, Alexandra, 15 ans, a été heurtée à mort par un automobiliste qui, selon les témoins, roulait à très haute vitesse. Toujours très
ébranlée par les événements, la mère d'Alexandra, Pauline
Laverrière, déplore aujourd'hui que les
ambulanciers ne soient pas arrivés plus rapidement sur les lieux. «Je dirais que ça a pris une bonne demi-heure avant qu'ils arrivent. Elle m'a appelé à 19 h 24. L'accident est donc arrivé entre 19 h 24 et 19 h 26. Ils ont mis tellement de temps à arriver», a-t-elle raconté au Nouvelliste, hier soir. «Quand j'ai vu qu'elle n'arrivait pas, j'ai commencé à penser que quelque chose s'était produit. Je l'ai rappelée deux fois sur son cellulaire et ça ne répondait pas. Je suis partie à sa recherche», se souvient-elle. C'est là que la mère est arrivée sur les lieux de l'accident et a trouvé sa fille couchée sur le côté de la route. Les témoins de la scène avaient pris la jeune Alexandra, qui était restée coincée dans le pare-brise de l'automobile, pour la déposer en bordure de la route avant que Mme Laverrière n'arrive sur place.
Ces informations n'ont cependant pas été confirmées, puisqu'il nous a été impossible hier après-midi de joindre le directeur des opérations de la Coopérative des ambulanciers de la Mauricie. «Je ne suis pas retournée sur les lieux de
l'accident vendredi soir. Je suis sortie de l'hôpital pour me rendre
dans un autre hôpital. Ma fille se trouvait à Louiseville et je
voulais être près d'elle. On ne me disait pas qu'elle était morte,
on me disait simplement qu'on s'occupait d'elle», mentionne la
maman, qui se doutait bien que le pire s'était produit. À l'heure où l'accident est survenu, il y avait encore de la clarté à l'extérieur, a remarqué Mme Laverrière. Selon elle, l'automobiliste aurait eu suffisamment le temps de voir sa fille pour l'éviter s'il avait roulé à une vitesse normale. «C'est 80 la limite ici. Mais ça roule toujours au moins à 100 ou même 110. Dans le passé, les voisins et moi avions déjà avisé un policier qui se trouvait sur le bord de la route qu'il serait bon de faire plus de surveillance. L'homme nous avait simplement répondu que les policiers n'avaient pas le temps», se souvient-elle. Maintenant, c'est une réglementation beaucoup plus sévère que la mère réclame concernant la limite de vitesse dans cette zone. «Encore ce soir (hier), les gens continuent de rouler en fou. Ça va prendre quoi?», se demande-t-elle. Pour le moment, aucune accusation n'a encore été déposée contre le jeune homme qui a heurté Alexandra. L'enquête est toujours en cours. Mais le temps est très long pour Pauline Laverrière et les siens. «Je dois faire mon deuil et là, je ne peux pas parce que l'enquête n'est pas finie», a-t-elle lancé.. |
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