L'Écho 16 juillet 2006

 

Une tradition de ferveur religieuse
Trois siècles de foi
 
La tradition veut que les premiers colons de Bretagne, en France, aient apporté chez nous la dévotion à Sainte-Anne.

Fait marquant dans cette histoire, c'est, qu'un jour, se voyant en péril d'un naufrage sur le fleuve, des marins bretons firent le voeu d'ériger à Sainte-Anne une chapelle sur les rives, en son honneur. Ils abordèrent à Beaupré et, là, ils accomplirent leur promesse en 1658. C'est encore aujourd'hui un lieu de pèlerinage.

Traditions familiales
C'est en 1711 que fut confiée à la protection de Sainte-Anne la communauté naissante d'Yamachiche. Elle ne sera pas la seule paroisse confiée à cette grande sainte. On en dénombre une quarantaine au Canada.

Et une vingtaine de municipalités portent ce nom dans leur appellation.

Dans la région, la dévotion populaire à Sainte-Anne s'explique par le fait que les colons originaires d'Yamachiche gardèrent les traditions familiales de se confier à celle-ci.

Chaque année, à Yamachiche, le 26 juillet ou le samedi le plus proche de cette date, pour respecter une longue tradition, la population rend hommage à sa sainte patronne.

Dans les jours qui précèdent, il y a messes et vénération d'une relique de la sainte.

À l'époque des pèlerinages, on raconte certaines guérisons subites. Elle a soulagé beaucoup de personnes de leurs infirmités et de misères multiples. D'ailleurs, plusieurs viennent chaque année pour remplir une promesse suite à des grâces obtenues.

Dès le début de ces festivités, la population a joint ces activités de prières et activités récréatives. Puis vint le jour où le curé Thomas Kimber se plaint dans une lettre à son évêque que le volet récréatif a pris trop d'ampleur; que les pèlerins a busaient de la boisson, qu'il y avait des batailles jusque dans l'église.

L'évêque de Québec, Mgr. Pierre Denault, en 1801, répondit au désir du curé en suspendant indéfiniment les pèlerinages à Sainte-Anne.

Cela n'a pas mis fin à la dévotion populaire. Quarante ans plus tard, les pèlerinages reprirent, prouvant que Sainte-Anne avait continué à régner dans les coeurs des habitants d'Yamachiche.

C'est à partir de 1843 que les fidèles eurent la possibilité de vénérer une relique de Sainte-Anne.

Le curé S.-N. Dumoulin, par l'intermédiaire de l'évêque de Québec, put obtenir une phalange complète du petit doigt de la main gauche de la sainte. Cette relique provient du diocèse de Carcassone en France. Elle est vénérée par les fidèles les jours qui précèdent la fête.

La statue de Sainte-Anne dans le cimetière est aussi objet de dévotion puisque son histoire est édifiante à plusieurs égards. Elle fut sculptée par un artiste québécois pour être placée au faîte de l'église paroissiale en 1832. En 1876, ayant subi les injures du temps, les paroissiens ne voulurent pas s'en départir et lui érigèrent un monument dans le cimetière.

Plusieurs personnes ignorent la vie trépignante qu'a connu leur paroisse dans le passé. Les pèlerinages amenèrent des milliers de visiteurs chaque année. Les pèlerins venaient à pied, en voiture, en train et par bateau.

L'Annale de Sainte-Anne-de-Beaupré fit connaître les merveilles accomplies par la grande sainte. Ce qui favorisa encore plus la dévotion des Québécois.

Les évêques demandèrent en 1876 au pape Pie IX de proclamer Sainte Anne patronne spéciale de la province de Québec.

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