Le Nouvelliste 27 juillet 2006

 


Photo: Stéphane Lessard

L’immense propriété des Soeurs de la Charité d’Ottawa de Pointe-du-Lac a été vendue le 1er juillet dernier à Jean-Guy Pronovost, un promoteur privé. La Congrégation cherche à présent à trouver preneur pour sa maison du secteur Cap-de-la-Madeleine.


SOEURS DE LA CHARITÉ D’OTTAWA

La propriété de Pointe-du-Lac vendue
La Maison Béthanie et le Cénacle Saint-Pierre vendus 1,4 M$ à un promoteur privé

Marie-Pierre Paquin-Boutin
Trois-Rivières

Les Soeurs de la Charité d’Ottawa se départissent peu à peu de leur patrimoine bâti dans la région. Le Nouvelliste a ainsi appris que la Congrégation a récemment vendu sa propriété du secteur Pointe-du-Lac à un promoteur privé et qu’elle cherche à se départir de sa maison du Cap-de-la-Madeleine.

L’homme d’affaires Jean-Guy Pronovost a pris possession de la Maison Béthanie, du Cénacle Saint-Pierre et d’un terrain de 17,2 hectares, le 1er juillet dernier, pour la somme de 1,4 M$. Soit un montant nettement inférieur à l’évaluation municipale de plus de 5 M$ faite par la Ville de Trois-Rivières.

Les Soeurs de la Charité d’Ottawa, propriétaires des lieux depuis 1965, affirment que le vieillissement des membres de la communauté et les coûts élevés des rénovations les ont convaincues de vendre leur vaste domaine boisé situé face au lac Saint-Pierre dans le secteur Pointe-du-Lac. Une décision prise il y a environ un an.

«Nos soeurs sont de plus en plus âgées, mais c’est surtout la mise aux normes de nos édifices qui a précipité les choses. Nous avons évalué qu’il aurait été trop coûteux de faire les modifications exigées par la Régie du bâtiment du Québec», explique soeur Gisèle Vadeboncoeur, économe générale de la Congrégation, jointe à la maison mère d’Ottawa. Les deux bâtiments datent respectivement des années 1940 et 1960.

Malgré la vente des deux bâtiments et des terrains environnants, la soixantaine de religieux demeureront sur les lieux à titre de locataires en vertu d'une entente avec le nouveau propriétaire.

«On s'est assuré de pouvoir rester parce qu'on croit que notre mission est toujours là et que nous pouvons encore travailler dans la communauté», dit soeur Vadeboncoeur.

Les 33 prêtres retraités du Cénacle Saint-Pierre resteront ainsi au moins pour les cinq prochaines années, tandis que les 30 soeurs de la Maison Béthanie ont un bail renouvelable d'un an.

«Il n'est pas prévu que nous déménagions. Nous allons rester dans les mêmes locaux pour au moins un an, précise soeur Claire Malette, directrice générale de la Maison Béthanie. Après quoi, le propriétaire entend modifier partiellement l'édifice afin d'y accueillir des résidents.»

A ce sujet, impossible d'en savoir plus, le nouveau propriétaire, Jean-Guy Pronovost, également propriétaire de la résidence Yamachiche et de la Villa Soleil de La Tuque, se refusant à tout commentaire. Tout aussi impossible donc de connaître l'avenir à long terme des communautés religieuses et de ces terres dont le zonage municipal est actuellement public.

Après vérification auprès du Service des permis de la Ville de Trois-Rivières, aucune demande de modification de zonage n'a été fait pour ce terrain.

Par ailleurs, ni les Soeurs de la Charité, ni M. Pronovost n'ont voulu commenter le montant de la transaction, nettement en deçà de l'évaluation municipale.

Dans la même foulée, la Congrégation cherche également à vendre sa maison de la rue Notre-Dame du secteur Cap-de-la-Madeleine. L'édifice construit dans les années 1960 et dont la valeur est estimée à plus de 2 M$ par la municipalité, héberge une vingtaine de soeurs, pour la plupart retraités.

Si la maison trouve preneur, les Soeurs de la Charité d'Ottawa ne conserveront plus qu'une seule adresse dans la région, soit la Pension Bruyère qui accueille des étudiantes pensionnaires depuis 1976.

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