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Le prix à payer |
Ben Milot est conscient que son sport est dangereux
mais, sans connaissance sur la piste. Ça a dit-il, c'est le
prix à payer pour pouvoir le pratiquer. |
Yamachiche (FH) — L'autre face de la
médaille, ce sont les blessures. Inévitables. «Je ne tombe
pas souvent mais quand je tombe, je me défais quelque chose.
Je me suis cassé les bras, les poignets, les doigts, une
clavicule, une vertèbre du dos en plus d'avoir subi
plusieurs brûlures», énumère-t-il en montrant les cicatrices
qui tapissent son corps. Il a un ligament artificiel dans un
genou et cet hiver, lors une chute, il s'est déchiré le
ligament croisé antérieur de l'autre genou en plus de
s'écraser une vertèbre. Mais il arrive à sauter malgré cela.
«Une opération au genou, ça veut dire m'arrêter pendant six
mois. Je ne peux pas me permettre ça. Quand j'arrêterai, ils
me grefferont un autre ligament artificiel.» Il a subi
trois commotions cérébrales dont une sale au Dirt Track de
Trois-Rivières en 2002. «J'ai été 15 minutes cassé le
show un peu. J'ai bien récupéré mais c'est vrai que j'ai des
problèmes de mémoire. Mais qu'est-ce que tu veux? C'est le
prix à payer.»
«Quand je vais arrêter de
sauter je veux rester dans ce milieu. Je sais
que l'adrénaline va me manquer mais en
regardant les jeunes sauter,
je vais penser à ce que
je fais maintenant.» |
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À 23 ans, il est au top de sa profession et tout près du top de
sa carrière. Les blessures commencent à le rattraper. À30 ans au
plus tard, il devra faire autre chose.
«J'y pense... J'y pense. C'est pour ça que je suis content de
faire le DVD: je m'investis dans un autre côté de la business. Quand
je vais arrêter de sauter je veux rester dans ce milieu. Je sais que
l'adrénaline va me manquer mais en regardant les jeunes sauter, je
vais penser à ce que je fais maintenant. Je vais penser au fun que
j'aurai eu. Ça va être correct.» Il sourit encore. Le sourire le
plus large de l'entrevue.
Ben Milot regarde le ciel et prévoit qu'en se couchant le soleil
va se refléter dans les nuages et que ça va faire de belles images.
Il se dépêche à retourner en piste.
Dans le fond, il est juste un gars ordinaire qui vit les plus
belles années de sa vie comme beaucoup d'entre nous avons rêvé de
les vivre: dopé à l'adrénaline, entre ciel et terre dans le rose et
bleu du soleil couchant. |