Le Nouvelliste 18 février 2006

OPINIONS

Occuper pour mieux protéger!

 

En réponse à la lettre
«Une agression au lac Saint-Pierre!» publiée le 16 février.

Les berges du lac Saint-Pierre sont reconnues pour leur grande biodiversité. Le lac Saint-Pierre fait lui-même l'objet de deux reconnaissances internationales (convention de Ramsar, réserve de la biosphère de l'UNESCO). Près des deux tiers des 300 espèces d'oiseaux qui fréquentent régulièrement le Québec visitent le seul secteur de Yamachiche à un moment ou l'autre de l'année. Le site est d'ailleurs bien connu des ornithologues.

Les aménagements prévus au lac St-Pierre ne sont pas des agressions...

Sur la rive nord du lac Saint-Pierre, les terres publiques qui bordent le plan d'eau sont considérées comme «sauvages» depuis qu'elles ont été expropriées dans les années 70 pour la construction de l'autoroute 40.

Puisque ces terres, dont la gestion appartient aujourd'hui au ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF), ont été laissées à l'usage public et n'ont jamais été officiellement occupées, elles ont subi diverses agressions (coupe d'arbres, défrichage, feux, piétinement, vandalisme, accumulation de déchets, contamination...) découlant des activités humaines qui y sont pratiquées (présence de véhicules motorisés, campeurs, randonneurs).

Depuis deux ans, le Comité ZIP travaille activement à l'amélioration de ces terres publiques en collaboration avec le MRNF, la
MRC de Maskinongé, les municipalités riveraines et les groupes d'utilisateurs. Les consultations réalisées ont mené à des orientations de conservation et de mise en valeur du territoire.

De plus, des inventaires fauniques et floristiques ont permis d'identifier les endroits sensibles et les habitats fragiles qui doivent être protégés de même que les sites où des aménagements peuvent être réalisés afin de protéger le territoire et d'améliorer l'accès public au lac Saint-Pierre. Un statut de refuge faunique (à venir) permettra également d'encadrer la pratique de certaines activités néfastes (entre autres, la circulation des véhicules motorisés).

Les aménagements qui ont été retenus consistent en l'installation de 60 nichoirs pour la sauvagine, d'une plantation d'arbres et d'arbustes, de la revégétalisation des berges, en plus de la mise en place d'infrastructures légères d'accueil et d'accès comme un stationnement clôturé, des sentiers sur pilotis, une tour d'observation, un belvédère, ainsi que des panneaux d'interprétation et de sensibilisation. Les interventions préconisées sont intégrées dans une perspective de développement durable. Elles sont donc soucieuses des perturbations observées, mais aussi fonction des activités qui y sont pratiquées. L'objectif principal est de minimiser l'impact de ces activités sur la faune et la flore. On vise également à réduire la quantité de déchets abandonnés sur le territoire et à améliorer le caractère esthétique du paysage. Des corvées de nettoyage sont d'ailleurs organisées régulièrement dans ce secteur par le Comité ZIP du lac Saint-Pierre.

En 2005, le nettoyage des berges, réalisé avec l'aide de huit jeunes en insertion socioprofessionnelle, a permis de ramasser 426 tonnes de déchets et au-delà de 300 pneus.

La dépollution com4nence par la sensibilisation. Au lieu de ramasser les déchets année après année, le Comité ZIP veut conscientiser les utilisateurs et ainsi réduire la pollution et la contamination.

Le site sera donc une option intéressante vers laquelle les utilisateurs seront dirigés, ce qui permettra de protéger les autres zones plus fragiles.

De plus, ces aménagements serviront entre autres, à limiter le piétinement de la végétation, à limiter la circulation motorisée, à cesser les feux, la coupe de bois et le camping sur les berges, et surtout à préserver un site exceptionnel pour la faune et la flore.
Rappelons que le Comité ZIP du lac Saint-Pierre est un organisme à but non lucratif dont la mission est de promouvoir la concertation des intervenants concernés et dont les actions sont orientées par le plan d'action et de réhabilitation écologique du fleuve Saint-Laurent sur son territoire.

Les berges de la rive nord du lac Saint-Pierre sont des zones écologiques sensibles dont la responsabilité de préservation est collective.

On parle ici d'actions concrètes, appropriées et communes destinées à limiter leur dépérissement. Rien qui peut s'approcher de près ou de loin à la promotion de la destruction du milieu par un organisme environnemental.
      Louise Corriveau
directrice générale
Comité ZIP du
lac Saint-Pierre

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