Occuper pour mieux protéger!
En réponse à la lettre
«Une agression au lac Saint-Pierre!» publiée le 16 février.
Les berges du lac Saint-Pierre sont reconnues pour leur grande
biodiversité. Le lac Saint-Pierre fait lui-même l'objet de deux
reconnaissances internationales (convention de Ramsar, réserve de la
biosphère de l'UNESCO). Près des deux tiers des 300 espèces
d'oiseaux qui fréquentent régulièrement le Québec visitent le seul
secteur de Yamachiche à un moment ou l'autre de l'année. Le site est
d'ailleurs bien connu des ornithologues.
Les aménagements prévus au lac St-Pierre ne sont pas des
agressions... |
Sur la rive nord du lac Saint-Pierre, les
terres publiques qui bordent le plan d'eau sont considérées
comme «sauvages» depuis qu'elles ont été expropriées dans
les années 70 pour la construction de l'autoroute 40.
Puisque ces terres, dont la gestion appartient aujourd'hui
au ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF),
ont été laissées à l'usage public et n'ont jamais été
officiellement occupées, elles ont subi diverses agressions
(coupe d'arbres, défrichage, feux, piétinement, vandalisme,
accumulation de déchets, contamination...) découlant des
activités humaines qui y sont pratiquées (présence de
véhicules motorisés, campeurs, randonneurs).
Depuis deux ans, le Comité ZIP travaille activement à
l'amélioration de ces terres publiques en collaboration avec
le MRNF, la
MRC de Maskinongé, les municipalités riveraines et les
groupes d'utilisateurs. Les consultations réalisées ont mené
à des orientations de conservation et de mise en valeur du
territoire. De plus, des inventaires
fauniques et floristiques ont permis d'identifier les
endroits sensibles et les habitats fragiles qui doivent être
protégés de même que les sites où des aménagements peuvent
être réalisés afin de protéger le territoire et d'améliorer
l'accès public au lac Saint-Pierre. Un statut de refuge
faunique (à venir) permettra également d'encadrer la
pratique de certaines activités néfastes (entre autres, la
circulation des véhicules motorisés). |
Les aménagements qui ont été retenus consistent en
l'installation de 60 nichoirs pour la sauvagine, d'une plantation
d'arbres et d'arbustes, de la revégétalisation des berges, en plus
de la mise en place d'infrastructures légères d'accueil et d'accès
comme un stationnement clôturé, des sentiers sur pilotis, une tour
d'observation, un belvédère, ainsi que des panneaux d'interprétation
et de sensibilisation. Les interventions préconisées sont intégrées
dans une perspective de développement durable. Elles sont donc
soucieuses des perturbations observées, mais aussi fonction des
activités qui y sont pratiquées. L'objectif principal est de
minimiser l'impact de ces activités sur la faune et la flore. On
vise également à réduire la quantité de déchets abandonnés sur le
territoire et à améliorer le caractère esthétique du paysage. Des
corvées de nettoyage sont d'ailleurs organisées régulièrement dans
ce secteur par le Comité ZIP du lac Saint-Pierre. En
2005, le nettoyage des berges, réalisé avec l'aide de huit jeunes en
insertion socioprofessionnelle, a permis de ramasser 426 tonnes de
déchets et au-delà de 300 pneus. La dépollution
com4nence par la sensibilisation. Au lieu de ramasser les déchets
année après année, le Comité ZIP veut conscientiser les utilisateurs
et ainsi réduire la pollution et la contamination. Le
site sera donc une option intéressante vers laquelle les
utilisateurs seront dirigés, ce qui permettra de protéger les autres
zones plus fragiles. De plus, ces aménagements
serviront entre autres, à limiter le piétinement de la végétation, à
limiter la circulation motorisée, à cesser les feux, la coupe de
bois et le camping sur les berges, et surtout à préserver un site
exceptionnel pour la faune et la flore.
Rappelons que le Comité ZIP du lac Saint-Pierre est un organisme à
but non lucratif dont la mission est de promouvoir la concertation
des intervenants concernés et dont les actions sont orientées par le
plan d'action et de réhabilitation écologique du fleuve
Saint-Laurent sur son territoire. Les berges de la
rive nord du lac Saint-Pierre sont des zones écologiques sensibles
dont la responsabilité de préservation est collective.
On parle ici d'actions concrètes, appropriées et communes destinées
à limiter leur dépérissement. Rien qui peut s'approcher de près ou
de loin à la promotion de la destruction du milieu par un organisme
environnemental.
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Louise Corriveau
directrice générale
Comité ZIP du
lac Saint-Pierre |
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